Les pompiers de Versailles s’entraînent au château

Nicolas Théodet

Cet article fait partie du dossier: Le SDIS 78 veille à la sécurité de tous dans les Yvelines

Bien en rang, les pompiers de la caserne de Versailles écoutent attentivement le commandant Casarin © CD78/N.DUPREY

Tous les lundis, les pompiers de la caserne de Versailles s’entraînent au château du Roi Soleil. L’occasion de connaître parfaitement les lieux pour agir le plus efficacement en cas de sinistre. 

Il est 10h, lundi 3 juin. Dans la caserne des Pompiers de Versailles, les soldats du feu sont en rang dans le garage aux abords des véhicules. Comme à chaque début de semaine, les 19 membres de l’effectif présents sont mobilisées pour un exercice particulier. Ce matin, ils vont simuler une intervention dans le cœur du château de Versailles. À ce moment, ils ne savent pas dans quelle partie du château ils devront intervenir, ni le format de l’opération.

Grande échelle, lance à incendie… tout le matériel nécessaire est utilisé lors de l’entraînement. © CD78/N.DUPREY

Aujourd’hui, ce sera l’aile nord, dans les sous-sols qui accueillent les locaux techniques. Un départ de feu a été annoncé et les membres de l’opération se préparent en conséquence pour affronter ce sinistre en matériel et en moyen technique. Avant le départ les pompiers sont déjà informé sur la zone, toutes les indications sont enregistrées sur un manuel qui récapitule tous les plans des salles et les systèmes de sécurité.

Tous les pompiers doivent connaître l’intégralité du château

Pour le commandant Philippe Casarin, commandant chef du centre de secours de Versailles, l’objectif est de bien se préparer :

« Tous les pompiers professionnels de la caserne doivent visiter la totalité du château tous les ans. Le but est de connaître le château pour parer à toute éventualité ».

L’entraînement continue avec Stéphane Ceccaldi, expert en patrimoine pour le SDIS 78 et travaillant à la sécurité du château. © CD78/N.DUPREY

En effet, les sapeurs pompiers des Yvelines font partie des pionniers concernant la protection du patrimoine. Le château de Versailles, celui de Saint-Germain, Dampierre… Le département dispose d’un patrimoine important qu’il est nécessaire de protéger. C’est la  raison pour laquelle le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS 78) s’est équipé avec du matériel haut de gamme. Bras élévateur de 46 mètres, des Lots d’Extraction et de Protection des Oeuvres, un expert en patrimoine… Sans oublier les entraînements spécifiques du château de Versailles pour la caserne locale.

Une mise en situation en temps réel

Concertation et discussion autour de la zone d’entrainement. Tous sont attentifs. © CD78/N.DUPREY

10h15, les pompiers sont prêts. Les véhicules sont partis vers la zone du « faux sinistre », et les équipes opèrent sur place comme en situation réelle. En tenue, les soldats du feu pénètrent dans la zone. Ils sont guidés par le poste de commandement qui dirige les opérations et les accompagne au fur et à mesure des salles. 

Il ne faut pas longtemps pour dérouler les tuyaux et se positionner, simuler l’intervention et s’entraîner. En une demi-heure, l’opération est terminée, mais pas l’entraînement. Une fois le matériel rangé, la seconde phase commence. Face aux pompiers mobilisés, Stéphane Ceccaldi, responsable de la sécurité du château de Versailles et expert en patrimoine au SDIS 78 leur détaille chaque point stratégique de la zone en question. 

Debrief et analyse des pompiers

Les Pompiers de Versailles réalisent près de 10 000 interventions par an. © CD78/N.DUPREY

Lors de la visite, les pompiers s’informent de tous les éléments qui pourraient être un obstacle lors d’une intervention, donnent leur avis sur différents éléments et des conseils sur les indications à donner. Ce lundi 3 juin, un exemple est flagrant et donne lieu à une discussion entre les services du château et le SDIS 78 :

« -Dans le local, il y a des bouteilles de gaz… J’y ai engagé mes hommes durant la simulation, je n’aurai pas dû.

-Les bouteilles sont vides. Il n’y a pas le droit de stocker des bouteilles pleines dans l’enceinte du château.

-Possible, mais nous avons pour consigne de ne prendre aucune risque et de faire comme si elles étaient pleines. Il faut l’indiquer sur la zone. »

Le but de l’entrainement n’est pas spécifiquement physique. C’est avant tout de connaître les lieux sur le bout des doigts et, dans le cas d’un sinistre, pouvoir agir efficacement et rapidement sur les lieux. Il est midi et l’exercice se termine. Les pompiers retournent à la base pour une pause déjeuner, et reprendre le cours de leurs activités. Chaque année, les 130 sapeurs qui composent la caserne du centre de Versailles réalisent près de 30 interventions par jour, ce qui revient à près de 10 000 sorties à l’année.