Marion est habitée par la vocation de sapeur-pompier

Yves FOSSEY

Cet article fait partie du dossier: Le SDIS 78 veille à la sécurité de tous dans les Yvelines

Ce mercredi 4 mai est la journée internationale des sapeurs-pompiers. Ils sont 4 376 dans le Département qui s’est fixé pour objectif de féminiser le service. Portrait de Marion Hainoz, une lycéenne de 16 ans qui, habitée par rêve de devenir sapeur-pompier, a commencé sa formation en 2020.

Marion Hainoz, une lycéenne de 16 ans, rêve de devenir sapeur-pompier. (Photo Marion Fourniès)

Son choix est fait et elle ne changera pas d’avis. L’adolescente, âgée de 16 ans, est prête à faire le maximum pour atteindre son objectif. Marion Hainoz veut en effet suivre les traces de son père et de son parrain qui sont sapeurs-pompiers.

Un apprentissage de 4 ans

Si elle a hâte de partir en intervention et de sauver des vies, elle doit tout d’abord faire ses armes comme jeune sapeur pompier. Elle fait son apprentissage au centre de secours de Saint-Arnoult-en-Yvelines où la tenue complète de sapeur-pompier, de la veste de feu à l’uniforme en passant par les rangers, lui a été remise.

Quand j’étais enfant, mon père et mon parrain, qui sont sapeurs-pompiers, me parlaient de leur travail, ça me faisait rêver. J’étais admirative. J’avais envie de faire comme eux et de les rendre fiers, explique Marion Hainoz.

Mais elle a mis du temps à prendre sa décision. Qualifiée de garçon manqué, l’adolescente raconte qu’elle avait « peur du regard des autres » et qu’elle n’avait pas « envie de subir des remarques ». « Du coup je pratiquais des activités de fille, notamment de la danse », se remémore-t-elle.

Le Département des Yvelines compte 4 376 sapeurs pompiers. (Photo Rémy Djebiri)

C’est finalement à l’âge de la puberté qu’elle a cassé les codes. « Je me suis mise à la boxe et j’ai pris de la maturité, confie la jeune femme. Au final j’ai fait part de mon souhait auprès de mon père à l’âge de 14 ans. Il m’a tout de suite encouragé ».

Tous les samedis au centre de secours

Marion a passé avec succès les différentes étapes pour devenir jeune sapeur-pompier, entre autres le parcours sportif, les tests de culture générale et l’entretien destiné à connaître ses motivations. Son dossier ayant été validé, elle se rend chaque samedi au centre de secours où la formation est encadrée par le sergent-chef Mickaël Sauger. « Marion est un bon élément, elle sait ce qu’elle veut », assure-t-il.

Du haut de son 1,57 m, l’adolescente s’éclate. Au menu : le nom des accessoires et des outils, le secourisme, le sauvetage… Son exaltation se lit sur son visage.

La caserne, c’est mon évasion, je ne lâche rien, je suis une battante et je ne suis pas peureuse, prévient-elle. Je garde les pieds sur terre, le chemin est encore long avant de devenir sapeur-pompier professionnel.

A l’issue de sa formation d’une durée de quatre ans et de son brevet national de jeune sapeur-pompier, elle envisage dans un premier temps de devenir volontaire. « Je vais passer mon Bac puis je vais m’orienter vers des études pour être professeure d’éducation physique et sportive avant de tenter le concours de sapeur-pompier professionnel ». Le rêve pourrait alors devenir réalité.

Suzanne Jaunet, la présidente du conseil d’administration du Sdis, aux côtés du colonel Stéphane Millot, le directeur des sapeurs-pompiers des Yvelines. (Photo Marion Fourniès)

Parmi les 270 jeunes sapeurs pompiers des Yvelines, qui suivent une formation comme Marion Hainoz, la moitié sont des filles. Un chiffre qui va dans le sens de la volonté du Département. Premier financeur du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis), il souhaite renforcer la féminisation.

On dénombre aujourd’hui 450 femmes sapeurs-pompiers dans les Yvelines. « Pour susciter des vocations, il est nécessaire de mieux faire connaître le Sdis et le métier de sapeur-pompier », insiste Suzanne Jaunet, la présidente du conseil d’administration du Sdis.

Pierre Bédier, le président du conseil départemental, (au centre) salue « le dévouement des sapeurs-pompiers pour sauver des vies ». (Photo Marion Fourniès)