Les AMAP séduisent dans les Yvelines

Yves FOSSEY

Cet article fait partie du dossier: Les Yvelines terres agricoles

Les associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP) font le bonheur de nombreux exploitants des Yvelines. Au nombre de 65 dans le Département, elles favorisent la pérennité de la filière et elles valorisent les producteurs locaux.

Dans les Yvelines on dénombre 65 associations pour le maintien des l’agriculture paysanne (Amap) CD78/Y.Fossey

Alors que le début d’année marque le renouvellement des adhésions au sein des associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP), le système, qui repose sur un partenariat entre des consommateurs et des exploitants, est plébiscité par les Yvelinois.

La distribution des produits frais est le reflet de ce succès. A l’image du défilé qui se déroule les mardis et jeudis à la ferme de la Faisanderie à Villepreux. C’est là que les adhérents de l’AMAP 100% Villepreux viennent chercher leurs paniers, livrés en présence des producteurs.

Des produits frais de qualité

Romain, l’un des adhérents, vient sur place une fois par semaine. Il récupère une cagette remplie de produits frais : panais, carottes, mâche, céleri, courge, chou, pommes de terre, courge, poireaux ou encore oignons.

Romain fait le plein de produits frais chaque semaine à l’Amap 100% Villepreux. CD78/Y.Fossey

Le jeune homme, membre d’une famille de cinq personnes, apprécie le système de l’association. C’est pour lui un moyen de faire le plein de produits de qualité. Mais pas seulement.

Ces légumes poussent près de chez nous. Ils ont du goût. On sait comment ils sont cultivés, on discute avec les producteurs. Il n’y a pas d’intermédiaire.

C’est du gagnant-gagnant. Ce système, qui fait partie des circuits courts, permet à l’agriculteur de maintenir son activité grâce à l’engagement financier à l’avance des adhérents. De son côté, le consommateur bénéficient des produits locaux mais surtout sains car ils sont cultivés avec des méthodes sans impact sur l’environnement.

Soutenir les producteurs locaux

L’AMAP 100% Villepreux est l’une des plus importantes du Département. Elle compte un peu plus de 200 familles qui profitent de fruits et légumes, d’œufs ou encore de pain provenant exclusivement de producteurs de la commune. Elle projette d’étoffer son offre avec des volailles et du fromage.

Nous avons créé notre association en 2016 tout spécialement pour permettre à un maraîcher de s’installer à Villepreux. En lui assurant la vente de ses produits, il a pu acquérir une parcelle de terre, explique Jean-Nicolas Morelle-Losson, le président.

Clément Bénil, le maraîcher concerné, confirme qu’il a pu développer son activité grâce au soutien de l’association. Son exploitation s’étend aujourd’hui sur 10 hectares à Villepreux où il cultive une soixantaine de fruits et légumes.

Un revenu pour les agriculteurs

Ses tomates, ses salades, ses courgettes ou encore ses melons, selon les saisons, sont distribués à 75% aux familles de la commune. Il en écoule également auprès de l’AMAP de l’Etang-la-Ville, un village voisin.

Je gagne ma vie grâce à ce système. Cela fait vivre trois personnes, confie-t-il.

Le fonctionnement des associations des Yvelines est rattaché au réseau d’Ile-de-France qui recense 390 AMAP au niveau régional. Celui-ci explique que cette formule est « un moyen d’assurer des revenus pour l’agriculteur ».

L’Amap 100% Villepreux est l’une des plus importantes des Yvelines avec plus de 200 adhérents. CD78/Y.Fossey

Concernant l’adhésion demandée aux familles, elle oscille de 600 à 1 200 € pour l’année en fonction des produits distribués. Cette cotisation est utilisée pour régler l’exploitant.

La vente directe à le vent en poupe. Il n’y pas de liste d’attente pour adhérer aux Amap. Beaucoup ont de la place, insiste Ariane Richardot, du réseau régional.

Le Département des Yvelines est lui aussi engagé auprès des agriculteurs. Plus de 800 000 € d’aides sont versés chaque année au bénéfice des exploitations du territoire. Le but est de favoriser la diversification notamment les ventes directes à la ferme mais aussi la création d’équipements permettant de fournir de l’énergie.