La crise sanitaire dope la vente directe chez les agriculteurs

YvesFOSSEY

C’est l’un des effets de la crise sanitaire. Pour l’achat de produits frais, les consommateurs privilégient la vente directe, proposée par les agriculteurs, notamment par le biais de distributeurs automatiques. Les fermes du Département, qui ont mis ce service en place, ont enregistré une très forte hausse de cette activité au cours des dernier mois.

Le système cartonne. C’est le cas par exemple à la ferme du Clos d’Ancoigny, située à Saint-Nom-la-Bretèche en bordure de la D 74. Les clients défilent en permanence dans l’abri en bois où sont installés les distributeurs automatiques. Ils peuvent faire leur choix en un regard au travers des vitres : fruits et légumes de saison, paniers frais, soupes ou encore jus de pomme.

Xavier Morize recharge plusieurs fois par jour ses distributeurs automatiques. CD78/Y.Fossey

L’utilisation est simple. Après avoir déterminé l’emplacement du produit, il suffit de taper le code du casier sur un écran et payer le montant inscrit sur un ticket pour ouvrir la porte avant de se servir.

De 10 000 à 30 000 ouvertures de casier

Depuis un an le service fonctionne à plein régime. Les appareils, qui comprennent au total 64 casiers, doivent être régulièrement rechargés pour satisfaire les consommateurs. Le prix d’un panier frais de 4 à 5 kilos oscille autour de 20 € mais il est également possible d’acheter certains fruits ou légumes au kilo voire à l’unité pour les salades.

Si actuellement nous remplissons les casiers trois fois par jour, l’an dernier au plus fort de la crise sanitaire et du confinement c’était jusqu’à six fois par jour. Il y avait la queue devant les appareils.

Et les chiffres de la fréquentation sont éloquents. Selon Xavier Morize, l’exploitant, ce secteur d’activité a été multiplié par trois. En 2019, il dénombrait environ 10 000 ouvertures de casiers sur l’année et en 2020 il en a comptabilisé 30 000. Et d’après les éléments détaillés de la fréquentation sur l’année écoulée, le ticket moyen des achats par client avoisine entre 10 et 12 €.

Durant la crise, la vente directe est plébiscitée. CD78/Y.F

Il est clair que la situation a favorisé le développement de la vente directe. En raison des risques de contamination, les clients fuient les magasins et les grandes surfaces. En plus les appareils sont accessibles sept jours sur sept et 24 heures sur 24. Ainsi les habitants de la région ou de passage peuvent faire le plein de produits frais à tout moment.

Les utilisateurs mettent en avant le côté pratique du système mais aussi la qualité des produits vendus du producteur au consommateur. Si les paniers fraîcheurs et les légumes de saison séduisent, les clients affectionnent également les fruits.

Au total, à la ferme du Clos d’Ancoigny, la vente directe des pommes et de poires par le biais des distributeurs automatiques représente environ 130 tonnes sur un an. Et les bons résultats devraient se poursuivre avec l’arrivée prochaine dans les casiers des fruits de printemps entre autres les fraises et les framboises qui seront proposés à partir de fin avril. L’an dernier Xavier Morize a vendu plus de 8 tonnes de fraises dans ses appareils.

Le Département soutien la filière

L’exploitant de la ferme du clos d’Ancoigny, qui fait également les marchés et qui accueille les clients dans sa boutique le samedi matin, a lancé le système de distributeurs automatiques en décembre 2010. Face au succès du dispositif, il s’est équipé d’appareils supplémentaires. Afin de faire connaître son activité, en 2018, suite à la mise en service de la déviation de Saint-Nom-la-Bretèche, financée par le Département, et après avoir obtenu l’autorisation du conseil départemental, il a posé une signalisation spécifique sur le bord de la RD 74 pour informer les automobilistes.

Xavier Morize n’est pas le seul agriculteur des Yvelines à proposer une vente directe avec des distributeurs automatiques. Des exploitants de Poissy, Morainvilliers ou encore Montesson offrent également ce service. A noter que dans le cadre de sa politique de solidarité, face à la crise sanitaire, le Conseil départemental a voté un plan d’aide d’urgence de 27 millions d’euros en avril 2020 comprenant une aide en faveur des agriculteurs.