Une piste à induction pour véhicules électriques

La rédaction

Cet article fait partie du dossier: Vedecom, l’institut des mobilités innovantes

Le 28 mars 2017, Vedecom (Institut du véhicule décarboné, communicant et de sa mobilité) a ouvert ses portes pour présenter ses dernières avancées technologiques. L’événement s’est déroulé en présence de divers élus et partenaires sur le site de Versailles Satory.

VedecomEn dehors de l’inauguration d’un laboratoire consacré à la fiabilité et à l’électronique de puissance, c’est surtout le lancement d’une piste à induction de plusieurs centaines de mètres qui a marqué les esprits. Concrètement, le projet, baptisé Fabric, permet d’ores et déjà la recharge dynamique et sans contact, une révolution dans le milieu des véhicules électriques.

De l’induction pour quelles applications ?

Aujourd’hui, les utilisateurs possèdent le choix de recharger leurs voitures par le biais de bornes se situant à domicile ou ailleurs. Ce procédé, aussi novateur soit il, présente toutefois quelques désagréments : temps de chargement des batteries, accessibilité des bornes en cas de long trajet ou de « panne sèche »…

La technologie proposée par Vedecom pourrait permettre de pallier ces inconvénients. Selon l’institut, l’automobiliste aura la possibilité dans un futur plus ou moins proche, de recharger ses batteries tout en circulant sur des portions de routes dédiées, et ce, sur des autoroutes ou encore des périphériques en zones urbaines. « Il s’agit d’un très beau challenge, commente Luc Marbach, directeur général de Vedecom. Car recharger un véhicule électrique tout en roulant à 90 ou 110 km/h est très innovant.»

Des essais à la réalité, il y a… l’économie

Pour l’heure, la piste de Satory a pour objectif d’apporter une validation sur un plan purement technique. « Elle va en effet nous permettre de démontrer que nous savons d’ores et déjà le faire», poursuit Luc Marbach.

Cependant, avant d’imaginer un développement à plus grande échelle, des questions d’ordre stratégique et économique pointent à l’horizon. « Notre système nécessite des infrastructures lourdes, reconnaît le directeur général. Bien entendu, nous nous demandons déjà quels seront les investissements nécessaires pour le mettre en œuvre. » De toute façon, l’avènement de la route à induction risque fort de bousculer l’univers dans lequel bon nombre d’ingénieurs planchent actuellement dans le monde entier : à l’avenir, faudra-t-il embarquer toujours plus de batteries (ou passer par des batteries à recharge rapide) à l’intérieur des véhicules ou opter pour la piste à induction ?

Cette question devrait être tranchée par des raisons économiques et de rentabilité. Et là encore, Vedecom pense pouvoir apporter des éléments de réponses : « Avec son lot de constructeurs, de personnes dédiées à la réalisation des routes, celles travaillant sur l’électronique…, je pense que nous représentons un bon écosystème pour explorer les conditions de réussite d’un tel projet, conclut Rémi Bastien, président de l’institut. Vedecom pourra d’une manière ou d’une autre participer à la résolution de cette équation économique. »