Le cheval dans les Yvelines, l’histoire d’une passion

Sandrine GAYET

Cet article fait partie du dossier: Paris 2024 : le monde olympique a rendez-vous dans les Yvelines

Les Yvelines jouissent d’une tradition cavalière héritée de la chasse à courre pratiquée par les rois. Aujourd’hui, le département perpétue la culture du cheval au sein de ses 200 centres équestres, écuries et hippodromes et offre plus de 400 km de chemins dédiés à la randonnée équestre. Et dans quelques mois, les plus grands cavaliers et cavalières de la planète seront au château de Versailles, pour les épreuves olympiques et paralympiques !

Photo Nicolas Duprey/CD78

Les sports équestres remontent à l’Antiquité, lorsque les Grecs considéraient que pour leur survie sur le champ de bataille, il était impératif de créer une entente parfaite entre le cheval et son cavalier. Ils inventèrent donc le dressage, qui sert à préparer les chevaux à la guerre.

L’équitation était représentée aux Jeux Olympiques antiques avec la spectaculaire course de char.
Après être tombé dans l’oubli, l’art de monter à cheval réapparaît durant la Renaissance. Le dressage voit son apogée atteinte lorsqu’en 1729 l’Ecole d’équitation espagnole est créée à Vienne et désormais mondialement connue.

De Louis XIV aux JOP 2024

Depuis Louis XIV, Versailles a toujours entretenu une histoire passionnée avec les chevaux. Sous le règne du Roi Soleil, plus de 1 500 hommes œuvraient dans les Ecuries royales bâties par Jules Hardouin-Mansart : écuyers, postillons, pages, maréchaux des forges, selliers, bourreliers, cochers, chirurgiens hippiatriques (précurseurs des vétérinaires). Les Ecuries royales comptaient plus de 2 000 chevaux… Aujourd’hui, les visiteurs peuvent découvrir les joyaux de ces écuries : la galerie des Carrosses dans la Grande Ecurie et la galerie des sculptures et des moulages dans la Petite Ecurie. Et certains soirs, on peut assister aux spectacles de l’Académie équestre de Versailles, mis en scène par Bartabas..

Pour le Comité olympique, le choix de Versailles pour accueillir les épreuves équestres tombait comme une évidence.

« Ce choix est symbolique de ce que nous voulons proposer à Paris 2024 : des épreuves exceptionnelles où le sport investit des lieux de culture prestigieux pour mieux partager la passion du sport et véhiculer les valeurs de l’olympisme »

déclare Tony Estanguet, président du comité des Jeux de Paris 2024.

Premier sport vraiment mixte  

Les sports équestres sont présents pour la première fois aux Jeux Olympiques de 1900, et entrent définitivement au programme olympique lors des Jeux de Stockholm, en 1912. A partir de 1952, lors des Jeux d’Helsinki, les femmes sont autorisées à prendre part à l’épreuve de dressage, désormais mixte. En 1964, les cavalières prennent part à toutes les épreuves d’équitation, faisant de l’équitation le seul sport vraiment mixte aux Jeux Olympiques.

Le cavalier Christopher Six a décroché une médaille de bronze à Tokyo. Photo Nicolas Duprey/CD78

Les sports équestres comptent 3 disciplines aux Jeux :

Le saut d’obstacle consiste en un parcours chronométré où les cavaliers doivent également faire tomber aussi peu de barres d’obstacles que possible, chaque barre renversée entraînant des pénalités. L’agilité, la technique et le contrôle du couple cheval-cavalier sont sollicitées.

Le dressage est l’expression la plus poussée de l’entraînement d’un cheval. Le couple cheval/cavalier est mis en scène artistiquement dans une série de figures exécutées au cours d’une reprise. Un jury juge l’aisance et la fluidité de l’évolution du couple dans la carrière.

Une troisième épreuve, le concours complet, s’apparente à une sorte de triathlon équestre. Il combine deux épreuves telles que celles que nous venons de décrire (le saut d’obstacle et le dressage) avec une troisième, le cross-country. Ce dernier consiste en un long parcours mêlant des obstacles naturels ou fixes, qui sollicitent cette fois l’endurance et l’expérience des compétiteurs. Le couple cheval-cavalier le plus polyvalent l’emporte à l’issue des trois épreuves.
Les épreuves d’équitation auront lieu du 27 juillet au 6 août.

Les épreuves équestres du Pentathlon moderne se dérouleront du 9 au 11 août.

Illustration château de Versailles, para dressage.

Le para dressage, une symbiose artistique

Contrairement aux Jeux Olympiques qui comptent trois disciplines en équitation, seul le dressage est inclus au programme des Jeux Paralympiques. Les épreuves se dérouleront du 3 septembre au 7 septembre 2024.

« Le para dressage c’est la symbiose entre le cavalier et son cheval. C’est un sport dans lequel les athlètes sont jugés sur la précision et la qualité de leur équitation, le comportement de leur monture aux différentes allures, les arrêts, la dimension artistique », explique le comité départemental équestre

A l’origine, le para dressage était utilisé comme thérapie, pour ses bénéfices sur l’homme dans le rapport avec l’animal, mais aussi comme loisir. Si les premières compétitions sont nées dans les années 1970, le para dressage n’a été intégré aux Jeux Paralympiques qu’en 1996, à l’occasion des Jeux d’Atlanta. Toutes les épreuves sont mixtes et l’ensemble des cavaliers concourent ensemble, répartis dans quatre grades de handicaps différents.