Sages-femmes, militantes de la première heure pour la santé des futures mères

Marie SMOOT-CHATRAS

Cet article fait partie du dossier: La Protection Maternelle et Infantile : 75 ans à vos côtés

A l’occasion des 75 ans de la Protection Maternelle et Infantile (PMI), chaque semaine du mois de novembre, un métier de la PMI vous est présenté ! Le premier focus du mois est dédié à la sage-femme.

En PMI, les actions se concentrent désormais sur le lien mère-enfant et le bien-être physique . Photo N.Duprey/CD78

Elle a de nombreuses cordes à son arc et pourtant les missions des sages-femmes sont souvent méconnues. Suivi de grossesse non-pathologique en centres de PMI et consultations postnatales en centres ou à domicile, accompagnement à la parentalité ou encore animation de temps d’échanges et d’information pour les futurs parents : bien plus qu’un simple suivi médical, les sages-femmes de PMI apportent soutien, écoute et bienveillance aux familles yvelinoises.

Patricia, sage-femme au centre de PMI de Rambouillet et Stéphanie, sage-femme au centre de PMI de Mantes-la-Jolie, racontent leur parcours et détaillent leurs missions.

Un jour, je serai sage-femme 

Patricia et Stéphanie ont suivi un cursus classique : baccalauréat en poche, elles sont entrées en école de sage-femme où, respectivement en trois et quatre ans, elles ont obtenu le diplôme de sage-femme. Toutes deux ont d’abord exercé en maternité où elles officiaient en salle de naissances, en suites de couches ou encore en consultations prénatales.

« J’ai énormément appris à l’hôpital, aider une maman à donner vie à son enfant, c’est une expérience tellement incroyable », confie Patricia.

Mais le métier de sage-femme ne s’exerce pas uniquement au service maternité de l’hôpital public ou privé. Patricia a par exemple travaillé dans un centre de fécondation in vitro où elle accompagnait des couples dans le long et difficile parcours de la procréation médicalement assistée. Après un arrêt de quelques années pour élever ses enfants, plutôt que de partir dans le libéral, Patricia a intégré en 2004 le Département des Yvelines en tant que sage-femme de PMI sur le territoire rural de Rambouillet. Quant à Stéphanie, après sept années à l’hôpital, elle a choisi de devenir sage-femme en centre de PMI sur le territoire du Mantois.

Patricia a intégré en 2004 le Département des Yvelines en tant que sage-femme de PMI sur le territoire rural de Rambouillet. Photo : N.Duprey/CD78

Etre sage-femme en PMI, c’est quoi ?

Entre les multiples rendez-vous médicaux, le corps qui change, les hormones et les questionnements sur ses aptitudes à être une « bonne mère », la grossesse peut être une période de vulnérabilité pour la femme enceinte. Cela peut d’autant plus être exacerbé quand la personne se trouve dans une situation précaire. Le rôle des sages-femmes en PMI est justement d’accompagner les futures mamans, peu importe leurs revenus, et de leur proposer un suivi médical, social et psychologique. Elles apportent écoute, soutien et donne de leurs temps – quelque chose qui n’a pas de prix.

« Lorsque l’on vient vous voir en PMI, vous nous écoutez, vous prenez le temps, c’est pour cela qu’on vient chez vous », confie Laetitia, une Yvelinoise enceinte de 5 mois.

L’entretien prénatal, un temps fort

L’entretien prénatal, rendez-vous obligatoire depuis le 1er mai 2020, est l’une des missions de la sage-femme en PMI. Il permet à la femme et au couple de rencontrer un professionnel capable d’aborder la grossesse sous toutes ses dimensions. Ce temps fort donne la possibilité de repérer les facteurs de vulnérabilité et de proposer, le cas échéant, une prise en charge adaptée.
Les sages-femmes réalisent aussi les consultations pré et post-natales en centres de PMI mais également des entretiens pré et post-natals à domicile si les futurs ou jeunes parents le souhaitent.

« Les visites à domicile sont très importantes, raconte Stéphanie. Elles sont très attendues par les parents qui ont toujours beaucoup de questions pendant la grossesse et à la sortie de la maternité. Mon rôle est alors de les rassurer et de les réconforter dans leurs capacités à être parents ».

Des actions collectives sont également organisées par les sages-femmes en binôme avec les puéricultrices du centre.

« Ce sont souvent des temps d’échanges et d’information qui permettent aux futurs parents de poser toutes leurs questions. C’est l’occasion aussi pour nous de rencontrer les futurs papas, explique Patricia. Nous veillons systématiquement à écouter sans aucun jugement et à apporter des conseils toujours dans la bienveillance. Cela permet d’instaurer un climat de confiance. »

« Les visites à domicile sont très importantes », raconte Stéphanie. Photo : N.Duprey/CD78

Mais tout autant présent que l’aspect médical, les sages-femmes en PMI ont une place de choix en matière de prévention et de soutien à la périnatalité.

Le rapport de la Commission des 1000 premiers jours insiste sur cette période charnière qui court du 4ème mois de grossesse aux 2 ans de l’enfant.

Le travail de la sage-femme est indéniablement le premier maillon d’une chaine essentielle au bon devenir de notre société.

« Agir précocement pour favoriser le lien d’attachement et participer ainsi à la construction des adultes de demain est une fierté », assurent Stéphanie et Patricia, « C’est ce qui nous pousse à nous lever chaque matin ».

Le travail des sages-femmes débute là où tout commence. Il est poursuivi par d’autres professionnels de PMI – assistantes administratives, puéricultrices, médecins- qui œuvrent chaque jour pour les Yvelinois.

Rendez-vous dès la semaine prochaine pour découvrir un autre métier de la PMI.