EOLE (RER E) booste l’emploi dans la vallée de la Seine

Sandrine GAYET

Cet article fait partie du dossier: Emploi : ces secteurs qui recrutent

EOLE (RER E) va dynamiser la vallée de la Seine touchée par la désindustrialisation. Son arrivée dans les Yvelines rapprochera les habitants des grands bassins économiques comme la Défense. C’est déjà une réelle opportunité d’emplois. Rencontre avec Salem Ould, qui a trouvé sa voie dans les métiers du rail grâce à ActivitY, SNCF Réseau et les entreprises partenaires.

EOLE (RER E) booste l’emploi dans la vallée de la Seine. Photo Nicolas Duprey/CD78

Qu’ils soient bénéficiaires du RSA ou reconversion professionnelle, de nombreux candidats, accompagnés par l’agence d’insertion ActivitY ont été formés puis recrutés, souvent en CDI, pour travailler sur les chantiers titanesques du futur RER E.

Salem, yvelinois de 34 ans, est l’un d’eux. Après avoir travaillé dans les usines Peugeot et Renault, il s’est lancé dans la restauration. Jusqu’à la crise du Covid-19.

« Je n’avais plus de boulot. J’ai pris le temps de réfléchir à mon avenir et les métiers du rail m’attiraient, j’ai alors entamé une reconversion grâce aux conseils et soutiens de Myriam Lis, facilitatrice chez ActivitY ».

Un CDI et un avenir dans le ferroviaire

Après six mois de formation théorique et pratique pour devenir agent de protection électrique, Salem est heureux. Dans son métier, il n’y a pas de routine, il n’est pas enfermé dans un bureau et trouve son métier très valorisant.

« J’adore mon métier et je suis vraiment fier de faire partie de TSO Catenaire. Cette entreprise qui m’a fait confiance, est devenue ma famille»

La motivation et l’esprit d’équipe comme prérequis

Iram Soussi, directeur chez TSO (groupe NGE) explique qu’il n’y a pas vraiment de freins pour candidater dans les métiers du ferroviaire, il faut être motivé. « En remportant le marché EOLE on s’est engagé à respecter la clause d’insertion. De fait, une de nos priorités aujourd’hui, c’est accueillir et former des Yvelinois en recherche d’un emploi plein d’avenir.

« C’est un partenariat triplement gagnant : pour le territoire des Yvelines, pour l’emploi des jeunes et pour l’entreprise qui peut grandir et asseoir une vraie politique de responsabilité sociale.»

Visite de chantiers avec ActivitY

EOLE (RER E) booste l’emploi dans la vallée de la Seine.
Photo : S.Gayet /CD78

ActivitY propose aux jeunes de découvrir les métiers directement sur les chantiers, au contact des ouvriers du rail et du BTP. Le 20 mai, une douzaine de jeunes ont ainsi passé une journée au Triangle de Mantes.

Après un passage à la « Base de vie » où chacun est équipé (casque, bottes, chasubles fluo), le groupe part à la rencontre des pros du ferroviaire. Ils découvrent toutes les étapes de la création d’un tronçon du futur RER E (terrassement, pose des rails, remblais, électrification, soudure…). Puis on passe au gros œuvre : le Viaduc.

Accueil et conseils des entreprises

Accompagnés par des chefs de chantiers de Bouygues BTP, Eiffage et SPIE Valerian, les jeunes yvelinois ont pu voir en direct ce que travailler sur un chantier signifie et poser toutes les questions sur les divers métiers et formations qui s’y rattachent. A la fin de la journée, plusieurs ont postulé pour intégrer cette belle filière du rail et du BTP.

« C’est intéressant de voir ce viaduc presque fini. Quel boulot, c’est impressionnant »,

glisse un des participants lors de la découverte du fameux viaduc d’EOLE.

Un autre jeune a découvert grâce aux explications passionnantes de Christian Treguery, Maître bâtisseur principal chez Bouygues BTP, les subtilités du métier de coffreur (maçon spécialisé dans l’utilisation du béton armé).

« Je me verrais bien faire ça, en plus, ils ont besoin de former une nouvelle génération dans ce métier, alors pourquoi pas moi ? », sourit Ibrahim.

Il est reparti plutôt content de cette journée en immersion. Il a même décroché ce jour-là un rendez-vous avec les recruteurs de Bouygues

SNCF Réseau engagé pour l’insertion des Yvelinois

« Nous sommes particulièrement fiers de cette démarche collective très volontariste et qui a vraiment du sens pour les femmes et les hommes éloignés aujourd’hui de l’emploi ainsi que pour les territoires. Nous avons dépassé, l’été dernier, l’objectif qui était fixé pour 2024 de 700 000 heures travaillées en insertion professionnelle. En effet nous avons atteint 1 million d’heures. Plus qu’un objectif quantitatif c’est aussi un objectif qualitatif de formation et de retour à l’emploi durable.
Ce résultat est le fruit de l’implication de l’ensemble des acteurs et possible aussi grâce au suivi et à la gestion de nos deux partenaires, MEF de Nanterre et Activit’Y », explique Armelle Lagrange, directrice des relations institutionnelles à la Direction de projet EOLE/SNCF Réseau.