Le 9 avril 1890, Mantes-la-Jolie célébrait l’arrivée de la ligne de train Argenteuil-Mantes

NicolasThéodet

Avant Eole, la ligne de train Argenteuil-Mantes a fait couler beaucoup d’encre. Balayant la rive droite de la Seine, elle promettait déjà au bassin de Mantes-la-Jolie, un essor économique conséquent. Notamment pour ses terres maraîchères et ses carrières de pierres. 

La gare de Mantes-la-Jolie était un noeud ferroviaire. ©Wikimédia

L’arrivée d’Eole dans la vallée de la Seine est attendue par tous. Moyen de communication vers la capitale, le prolongement du RER E permettra de rapprocher le Mantois de Paris et donc de faciliter son désenclavement aux limites du territoire de l’Ile-de-France. Un phénomène familier pour la cité yvelinoise. En effet le 9 avril 1890, dans les colonnes du journal « Le Petit Mantais », l’annonce de la création d’une ligne de chemin de fer faisait déjà les gros titres. Celle-ci reliait Mantes-la-Jolie à Argenteuil. 

Ne pas oublier les communes de la rive droite de la Seine

Cette ligne avait surtout pour objectif de ramener la proche banlieue parisienne en villégiature un peu plus en aval de la Seine. « La population parisienne, qui se trouve déjà à l’étroit dans sa banlieue actuelle, pourra, dans quelques mois, grâce à la nouvelle ligne d’Argenteuil à Mantes, étendre ses promenades et satisfaire son grand besoin de grand air loin de l’atmosphère enfiévrante de Paris », écrit le journal.

Elle longeait ainsi la Seine et desservait les communes yvelinoises de Conflans-Sainte-Honorine, Andrésy, Triel-sur-Seine, Vaux-sur-Seine, Meulan, Mézy-sur-Seine, Juziers, Gargenville et Limay. Soit toutes les « localités importantes très imparfaitement desservies par la ligne de Normandie », souligne le journal. En fait, les ingénieurs qui ont bâti la ligne normande ont tout simplement opté pour la rive gauche du fleuve. A l’époque, le prix du terrain était plus avantageux. La ligne était donc moins chère à bâtir. Mais ce fut au dépend de toutes les communes de la rive droite qui étaient donc abandonnées de tout transport public en direction de la capitale. 

Circuits courts et industrie à Mantes-la-Jolie

Le plan Eole et le prolongement de la ligne jusqu’à Mante-le-Jolie. © CD78/N.DUPREY

Les avantages de l’ouverture de la ligne Argenteuil-Mantes sont nombreux. Et de manière tout à fait surprenante, ils rejoignent des problématiques actuelles. En effet, le journal voit l’arrivée du chemin de fer comme une possibilité d’ « essor du commerce et de l’industrie de cette région, où le sol, d’une grande fertilité, permet d’excellentes cultures maraîchères, et produit en abondance des primeurs renommées ». A cette époque déjà, les Yvelines se voulaient le poumon vert de l’agglomération parisienne. Sans oublier sa roche spéciale qui permettra de construire les si caractéristiques maisons en pierres meulières du territoire francilien.

De nos jours, cette ligne est toujours en activité et intégrée à la ligne J du transilien. Ce réseau SNCF de communication balaie tout le nord ouest de l’Ile-de-France et dessert les principales villes aux limites du territoire. La constitution de la ligne J a débuté en 2004, en intégrant une partie du réseau déjà existant. Mais long et laborieux, le trajet Paris-Mantes va une nouvelle fois changer en 2024, avec un retour d’Eole sur la rive sud du territoire.