Vrai/Faux : la réforme de la restauration en 9 questions

Sophie Berguin

Cet article fait partie du dossier: Tout savoir sur la réforme de la restauration dans les collèges

La réforme de la restauration scolaire annoncée par le Conseil départemental soulève plusieurs interrogations. Pour mieux comprendre les enjeux de cette nouvelle organisation dans les collèges des Yvelines, nous vous proposons de répondre aux principales questions par un VRAI/FAUX. Qualité, statut de la SEMOP, tarifs, cohérence avec les programmes pédagogiques et l’impact sur les emplois sont les différents thèmes abordés :

  • La réforme de la restauration permettra à chaque collégien du Département quel que soit collège de bénéficier de la même qualité de prestation en matière de restauration
VRAI

La prise en charge de la restauration des collèges par la SEMOP  (société d’économie mixte à opération unique) va permettre de généraliser les bonnes pratiques à l’ensemble des collèges en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire, de recours aux produits locaux, aux produits issus de l’agriculture biologique. Elle permet également de moderniser le service aux familles en facilitant la mise en place des outils numériques pour l’inscription, la facturation et le paiement de la restauration scolaire.

 

  • Le Département privatise la restauration scolaire dans les collèges
FAUX

La mise en place de la SEMOP  n’est pas un projet d’externalisation du service public mais la création d’un partenariat public-privé associant la collectivité et une entreprise. Le Département conserve pleinement la maîtrise sur l’opérateur, qui lui apporte sa compétence technique et des fonds privés. Le Département continuera donc à mettre en œuvre le service public et à être très fortement présent dans les décisions relatives à la restauration scolaire et au nettoyage des collèges.

En s’associant avec un opérateur privé, le Département a la volonté de garantir un service public de qualité. En effet, la SEMOP permet d’offrir un maximum de garanties et de contrôle au Département tout en s’attachant l’expertise d’une entreprise dont le métier est la restauration. Ainsi, la présidence de la SEMOP sera assurée par un élu, des élus siègeront au conseil d’administration de la nouvelle organisation et une minorité de blocage pourra être mise en place pour certaines décisions.

  • La réforme de la restauration a pour but de faire des économies au détriment de la qualité
Faux

Le Département s’engage à favoriser la production sur place chaque fois que cela sera possible. Il disposera, avec la SEMOP, d’un levier pour développer et systématiser, dans toutes les demi-pensions, les circuits courts et les produits de qualité. Il généralisera la lutte contre le gaspillage alimentaire aujourd’hui amorcé de manière inégale et pérennisera les initiatives aujourd’hui portées par certains établissements. Les gains occasionnés par la massification des achats et la lutte contre le gaspillage alimentaires seront réinvestis dans la qualité dans l’assiette.

 

  • Le Département souhaite développer les circuits courts et les produits de qualité (produits bio, produits labellisés, …)
Vrai

La qualité de la restauration est au cœur de la réforme engagée. Le Département fixera des objectifs ambitieux de recours aux produits issus de circuits courts, aux produits bios, aux produits labellisés, etc. pour garantir la qualité de l’assiette. La nouvelle organisation permettra d’assurer l’accès à ces produits pour tous les collégiens dans les mêmes proportions. C’est le sens de cette réforme qui vise à assurer une restauration de qualité, saine et équilibrée.

  • Le Département va profiter de la réforme de la restauration pour harmoniser les tarifs payés par les familles
VRAI

Aujourd’hui, plus de 74 tarifs de cantine sont appliqués dans les collèges des Yvelines. Les élus du Conseil départemental ont voulu réintroduire de l’équité entre les familles. Désormais, un tarif unique sera appliqué pour tous les collégiens en fonction des revenus des parents. Cette réforme se fera à coût constant et le Département prendra en charge entre 50% et 88% du coût d’un repas.

  •  De nouveaux outils seront mis à la disposition des familles pour faciliter l’inscription et le paiement de la restauration scolaire
VRAI

La réforme a pour objet de moderniser le service public au bénéfice des familles. Des outils numériques seront mis en place pour permettre aux familles de procéder, en temps réel, à l’inscription et au paiement de la restauration scolaire en ligne pour simplifier la vie des familles et des collégiens.

  • La restauration et le projet pédagogique du collège seront désormais déconnectés
FAUX

Des échanges réguliers auront lieu entre le responsable de la restauration scolaire et le chef d’établissement pour s’assurer de la cohérence du projet d’établissement. Des animations auront lieu toute l’année pour sensibiliser les collégiens à la nutrition, faire de la pédagogie sur les enjeux du gaspillage alimentaire et leur faire découvrir de nouvelles saveurs.

 

  • Le Département souhaite privilégier la production sur place dans les cantines
VRAI

Les enquêtes de satisfaction conduites auprès des collégiens des Yvelines montrent une meilleure satisfaction lorsque les repas sont préparés sur place. C’est la raison pour laquelle le Département souhaite, chaque fois que les locaux le permettent et en fonction des effectifs, produire les repas sur place.

  • La réforme vise à supprimer des emplois
FAUX

Le Département, en tant qu’employeur responsable, s’engage auprès de ses agents à garantir leurs conditions de travail, leur rémunération, leur lieu d’affectation et leurs missions. Cette volonté traduit l’engagement du Département à garantir des emplois de qualité pour ses collaborateurs. Cet engagement va plus loin puisque le Département souhaite proposer des CDI pour tous les agents bénéficiant aujourd’hui de contrats à durée déterminée et qui ne peuvent pas bénéficier de CDI du fait des règles de droit public. De plus, le Département souhaite encourager et développer le recours aux formations et les parcours de carrière pour permettre à ses agents, s’ils le souhaitent, d’évoluer professionnellement. Enfin, cette nouvelle organisation permettra de faire de la restauration un véritable levier d’insertion pour les Yvelinois éloigné de l’emploi.