Success story d’une imprimerie solidaire yvelinoise

SandrineGAYET

Reprotechnique est une imprimerie heureuse. Pour éviter la liquidation judiciaire, elle a été reprise par ses salariés en 2013. Aujourd’hui, elle dégage des bénéfices, embauche et insère des Yvelinois au RSA.

Olivier Crus (à dte), PDG et le parrain de l'agence yvelinoise, le rugbyman Jonathan Langel

Olivier Crus (à dte), PDG et le parrain de l’agence yvelinoise, le rugbyman Jonathan Langel

Sur le site de Magnanville, les employés de l’imprimerie numérique Reprotechnique affichent un grand sourire. Les bénéfices s’envolent et les locaux sont flambant neuf. Une réussite qu’ils doivent à leur volontarisme. Car qui, en 2013, aurait parié un kopek sur cette imprimerie cinquantenaire menacée de liquidation judiciaire ? A l’époque, personne, sauf les salariés eux-mêmes. Pour sauver leur outil de travail et leur avenir, ils ont constitué une Scop (lire encadré ci-dessous).

Résultat : 66 des 115 salariés sont maintenus en poste et 45 d’entre eux investissent, sur leurs deniers personnels, dans l’entreprise en sursis. Ils deviennent propriétaires de la firme. Aujourd’hui, Reprotechnique compte 75 salariés dont 62 sont actionnaires, 5 sites en région parisienne et plus de 3 000 clients parmi lesquels des entreprises du CAC 40.

Fin 2016, nous avons épuré tous nos emprunts et atteint un chiffre d’affaires de 7,7 M€, se réjouit Olivier Crus, ancien cadre élu PDG par les salariés.

« Nous avons une démarche sociétale très poussée »

Depuis qu’elle tourne en Scop, Reprotechnique bénéficie certes d’un grand capital sympathie mais c’est surtout son savoir-faire qui remplit ses carnets de commandes. Et sa forte implication sociétale. « Nous avons une démarche RSE très poussée qui plaît à nos clients », explique Olivier Crus. Ce qui signifie que l’entreprise contribue au développement durable et à son ancrage territorial. Elle est ainsi devenue la première imprimerie doublement certifiée pour ses engagements en faveur de la protection de l’environnement. Et vient d’acquérir le statut d’entreprise d’insertion.

« Notre volonté d’insérer des personnes sans emploi, bénéficiaires du RSA, est venue après la rencontre d’une femme qui était très éloignée du monde du travail après un incident de vie. Aujourd’hui, elle est en CDI chez nous, actionnaire et manage toute une équipe. Ce succès nous a donné envie de poursuivre ».

L’imprimerie solidaire de Magnanville travaille désormais avec ActivitY’– l’agence d’insertion du Conseil départemental des Yvelines- pour accueillir et accompagner des Yvelinois au RSA. 2 personnes sont en poste à temps plein en CDDI (contrat à durée déterminée d’insertion) et dès la rentrée, 2 nouveaux postes seront ouverts. Chaque personne recrutée avance en interne par étapes, exerçant diverses tâches et formations pour à terme, retrouver un emploi pérenne.
L’expérience étant pour l’instant très positive, autant pour les salariés en insertion que pour l’entreprise, l’opération pourrait être étendue à d’autres sites de Reprotechnique, au Mesnils-Saint-Denis notamment.

C’est quoi une Scop ?

Une Société coopérative et participative (Scop donc) est une entreprise où les employés sont actionnaires et détiennent au moins 51% du capital social. Le dirigeant est élu par les salariés associés et le partage des bénéfices est divisé en 3 parts : une part pour tous les salariés (sous forme de participation et d’intéressement), une part pour les salariés associés (sous forme de dividendes), enfin une part pour la trésorerie de l’entreprise.