La Tofuterie cultive et transforme le soja bio dans les Yvelines

SandrineGAYET

Ils se connaissent depuis leur enfance, passée dans le sud des Yvelines. Aujourd’hui trentenaires, ils ont décidé de changer de cap professionnel pour créer une entreprise de culture et transformation de soja bio : La Tofuterie à Sonchamp. Leur objectif : contribuer positivement à la transition écologique et à l’autonomie alimentaire.

Cette crème dessert à base de soja bio fat partie des produits fabriqués à la Tofuterie de Sonchamp. Photo Nicolas Duprey/CD78

Victor, Jérémy, Matthis, Hugo, Hélio et sa sœur Ninon étaient partis « faire carrière » aux quatre coins du monde : avocat en arbitrage international, financier à la City, officier dans la marine marchande, brasseur-créateur… La pandémie et le confinement les ont fait revenir dans les Yvelines où ils ont grandi et fréquenté les collèges et lycées de Rambouillet. C’est dans la ferme familiale d’Hélio et Ninon que la bande s’est retrouvée et où l’idée de la Tofuterie a germé.

« On aimait ce que nous faisions avant la crise. Mais celle-ci nous a fait prendre conscience qu’il fallait donner un autre sens à nos vies. Agir à notre niveau pour le développement durable, plutôt que subir »,

explique Jérémy, l’ancien bourlingueur des océans.

« L’accroissement de la population et la nécessité de produire plus et localement, de façon plus vertueuse pour réduire les émissions carbone, nous a amenés à ce projet de culture et transformation de soja bio »,

ajoute Victor.

Du champ yvelinois à la restauration collective

Aux abords du hameau de La Chéraille à Sonchamp, parmi des céréales blondies, un champ est couvert de plants d’un vert bien vif, c’est du soja bio. « Nous avons 70 hectares cultivables, dont cette parcelle de trois hectares où nous venons de semer du soja. Si l’ambition initiale était de proposer des plats gourmands déclinés autour du tofu (sorte de fromage de soja, très apprécié des végétariens pour son apport en protéines non animales), les jeunes entrepreneurs ont un peu réduit la voilure : «Nous avons choisi de démocratiser le tofu par le sucré, avec une gamme de desserts, comme les crèmes de soja, sans gluten et sans lactose », poursuit Victor.

Et selon cette belle équipe « tofu tout flamme », avec « 50 tonnes de crème dessert végétale qui se substitueraient à des produits équivalents lactés pour la restauration collective, on générerait une économie de 115,5 tonnes de CO2 par jour ! ».

Diversifier les sources de protéines

La restauration collective est en effet le marché que visent ces jeunes yvelinois. Il est porté par les lois EGalim et Climat et Résilience qui incitent les acteurs du secteur à se tourner vers des produits plus durables et de qualité, mais aussi à diversifier les sources de protéines avec des alternatives à base de protéines végétales. « Notre produit coche toutes les cases », note Jérémy.

« Nous avons rencontré C’Midy qui s’est montré intéressé pour approvisionner en crèmes desserts des cantines de collèges yvelinois en 2023 »,

se réjouit Victor.

La Tofuterie de Sonchamp