La ministre Brigitte Bourguignon « impressionnée » par l’agence AutonomY

SandrineGAYET

La ministre de l’Autonomie est venue voir, le 13 décembre 2021, ce que les Départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine faisaient en matière d’autonomie pour les personnes âgées ou en situation de handicap. Elle s’est déclarée « très impressionnée » par l’Agence, notamment sa plateforme des métiers. Et souhaiterait que ce modèle se déploie en France.

de gauche à droite : Asmae Chouta, directrice de l’agence AutonomY, Marie-Hélène Aubert, Vice-présidente au Département des Yvelines déléguée à l’Autonomie, Madame la ministre Brigitte Bourguignon et une responsable de la formation aux métiers d’aide à la personne, visitent un des appartements-témoins, très innovant, situé à la Factory Oxygène des Mureaux. Photo Nicolas Duprey/CD78

Au terme d’une visite matinale, Brigitte Bourguignon, Ministre de l’Autonomie s’est déclarée « vraiment impressionnée » par ce qui se créait au sein de l’agence interdépartementale AutonomY :

Cette plateforme, très ancrée dans la proximité, est vraiment un précurseur. Les dispositifs mis en place sont remarquables et remarqués. Ce qui se fait ici, nous voulons le voir se développer. Et que d’autres plateformes de ce type voient le jour, partout.

Pierre Bédier, Président des Yvelines, a ainsi rappelé que

L’agence des Mureaux est unique en France, oui : par son modèle de gouvernance, par son ouverture aux partenariats, par les start-up de l’innovation qui y travaillent. Mais cette agence n’est qu’une pièce de l’écosystème que nous bâtissons dans les Yvelines pour répondre aux besoins immédiats et futurs de l’évolution de la société

L’implantation dans la vallée de Seine ne doit rien non plus au hasard. L’agence est en effet dans un territoire marqué par un fort taux de chômage chez les jeunes et un vieillissement des habitants. A elle donc de faire rencontrer ces publics, par des recrutements massifs, des formations innovantes et attractives pour apporter aux aînés les soins et attentions dont ils ont besoin.

Plan Marshall de la formation  

Le constat est simple : les métiers de l’aide à la personne connaissent une crise profonde.

« Les métiers du soin et de la dépendance n’attirent pas les foules. Les tensions sur les recrutements s’intensifient, des milliers de postes ne trouvent pas de candidats » déclare Asmae Chouta, directrice de l’Agence AutonomY.

Et face au vieillissement de la population, aux besoins urgents de main d’oeuvre, l’agence AutonomY déploie un vaste plan de formation, comme l’explique Asmae Chouta.

« Nous lançons un vrai plan Marshall pour les métiers d’aide à la personne, avec des parcours évolutifs, des approches diversifiées, novatrices ».

Revalorisation et harmonisation salariale, formation diplômante, réorganisations de ces métiers pour améliorer les conditions de travail, l’ambition est vaste, l’enjeu crucial au regard du vieillissement de la population. Le secteur a besoin en France, de plus de 250 000 nouveaux professionnels pour soigner, accompagner les personnes âgées ou en situation de handicap.

« Nous voulons que les personnes qui intègrent ces métiers s’y sentent bien, s’y épanouissent. Qu’elles puissent en vivre avec de vraies perspectives de carrières ».

Métiers non délocalisables, évolutifs

En France, vingt plateformes métiers du grand âge ont été retenues après un appel à candidature de la CNSA. Parmi elles figure l’Agence AutonomY des Yvelines et des Hauts-de-Seine. Elle est unique car les services qu’elle propose sont adossés au « hub de l’innovation », un ensemble de start-up qui testent des solutions numériques pour améliorer le quotidien des personnes âgées ou avec un handicap (dispositif d’alerte personnalisé, carnet de liaison numérique, télégestion, outils de domotique, etc).

M. ancienne employée de chez Monoprix suit à l’agence AutonomY un parcours de reconversion professionnelle pour devenir aide-soignante chez Korian. Aux Mureaux, dans les show-rooms (1 appartement-témoin pour personne avec handicap et un appartement pour personne âgée), elle est mise en situation de façon concrète. Photo : Nicolas Duprey/CD78

La High Tech trouve de plus en plus sa place dans le secteur de l’autonomie et avec elle, de nouveaux métiers apparaissent. Celui de médiateur numérique en EHPAD par exemple. Il permet à un aide-soignant d’animer des ateliers numériques, de réalité virtuelle ou encore de faire de la téléassistance…

Reconversion : de Monoprix à Korian

« Pour accompagner ces mutations et favoriser l’innovation, l’Agence bâtit un écosystème d’associations et d’acteurs  du privé et du public pour apporter des solutions pratiques aux professionnels de l’autonomie. Les métiers du soin et de la dépendance, indispensables, retrouveront alors leur attractivité » conclut Asmae Chouta.

Un exemple d’intervention du pôle Métiers de l’agence : la reconversion d’hôtesses de caisse de Monoprix, dont les postes s’automatisent, vers le métier d’aide-soignante en CDI dans le groupe Korian. Ce dispositif Passerelles déjà en place dans les Yvelines, est appelé à se déployer.

Du BEP à Bac + 5

Les métiers du soin et du grand âge recouvrent plus de 50 diplômes, du niveau BEP au bac + 5, ce qui témoigne de leur diversité et de leur richesse. Atout supplémentaire, les possibilités d’évolution sont nombreuses et la montée en compétence des professionnels se traduit par de nouvelles responsabilités.

« La diversité se trouve aussi dans les conditions d’exercice de ces métiers : travailler dans le public, le privé ou en libéral, c’est vivre son engagement de façon très différente. Or rien n’empêche de changer de statut au cours de sa carrière, voire de cumuler concomitamment deux statuts », Asmae Chouta.