Blue Monday : le Département s’intéresse à la santé mentale

ChloëBringuier

En décembre 2020, 6 français sur 10 déclaraient une « baisse de moral » selon un sondage IPSOS. Le Conseil départemental des Yvelines n’a pas attendu le « Blue Monday » pour prendre soin de la santé mentale de ses collaborateurs et concitoyens.

Blue Monday : le Département s'intéresse à la santé mentale © Unsplash

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Si vous avez fait un tour sur les réseaux sociaux ou bien ouvert votre boîte mail, vous avez probablement entendu parler du « Blue Monday ». En effet, c’est au lundi 18 janvier 2021 que tombe le « Blue Monday » cette année. Le troisième lundi du premier mois de l’année.

Blue Monday : qu’est-ce que c’est ? 

Techniquement, il s’agit du jour « le plus triste de l’année ». En 2005, Cliff Arnall, psychologue britannique affirme via une formule mathématique qu’il s’agit du « jour le plus triste de l’année ». Selon lui, c’est une combinaison entre la météo, les finances, le temps ainsi que la motivation de la population. En réalité, c’est un peu plus complexe et il n’y a absolument rien de scientifique dans cette journée. Il s’agit d’une simple campagne de publicité pour l’agence de voyage « Sky Travel ». Et ce troisième lundi de janvier est simplement le jour où les gens réservent le plus leurs vacances. Alors « jour le plus triste », peut-être, mais « prouvé scientifiquement »… Certainement pas !Blue Monday : le Département s'intéresse à la santé mentale

Cela peut paraître assez ironique si ce n’est cynique de parler de « jour le plus triste » entre deux années difficiles et dévastatrices pour certains et certaines. Cependant, le Conseil départemental des Yvelines n’a pas attendu ce fameux lundi pour s’emparer du  sujet. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le Département met en place des actions afin de prendre soin de la santé mentale des agents et collaborateurs.

Parler pour se libérer

Dès mars 2020, le Conseil départemental des Yvelines met en place un numéro afin que les aides à domicile puissent avoir des oreilles attentives en plein confinement alors qu’elles sont obligées de sortir travailler. Peur, fatigue, angoisse… Chacun ses raisons. Des psychologues comme Alain Berjonval au bout du fil ont accompagnés les travailleurs face aux difficultés. Pourquoi est-ce important ? La réponse est simple : comment prendre soin des autres lorsqu’on va mal ? 

Ces derniers mois ont permis de mettre sur le devant de la scène les pathologies mentales. Ces dernières sont aussi importantes que les maladies plus courantes connues du grand public. À l’automne 2020, nous vous proposions une rencontre avec Astrid Chevance, psychiatre, qui a fait de la dépression son grand sujet de recherche.

Quand les addictions s’installent

Au milieu du deuxième confinement, en novembre 2020, le Département des Yvelines a également organisé une conférence en ligne ouverte à tous ses collaborateurs. Le professeur Laurent Karila, addictologue à l’hôpital Paul Brousse de Villejuif était présent afin de répondre à toutes les interrogations. Qu’est-ce qu’une addiction ? Comment remarquer les premiers signes ? Peut-on éviter cette pathologie ? Est-il possible de la soigner ? 

Les questions fusaient : preuve que le sujet est d’actualité. D’autant plus après presque un an d’une vie bouleversée et de repères chamboulés.

Blue Monday : le Département s'intéresse à la santé mentale © Unsplash

Blue Monday : le Département s’intéresse à la santé mentale © Unsplash

Les addictions ne s’arrêtent pas aux drogues dures comme c’est souvent fantasmé. L’addiction à l’alcool, aux écrans… Mais aussi au travail. Un terme apparu dans les années 2010 résume bien le phénomène : « FOMO » pour « Fear Of Missing Out ». La peur de manquer une information, de ne pas être au courant, de tout rater et de ne plus être dans le coup. Les addictions ont plusieurs visages et cette conférence a permis d’y voir plus clair. 

Des managers, des travailleurs sociaux du Département… Tout le monde s’est senti concerné. Ainsi, cette clarification permet de mieux appréhender certains rendez-vous, savoir adapter son comportement à la personne que l’on reçoit. Selon les chiffres de l’OFDT, 20% de la mortalité est liée aux addictions. 

Prendre le Burn-Out au sérieux

Le professeur Karila s’est longtemps arrêté sur le Burn-out : le mal de la décennie. Le Burn-out est définit comme un état d’épuisement physique émotionnel ou mental lié à une dégradation du rapport  d’une personne à son travail. Mais saviez-vous qu’une mère au foyer peut également souffrir de cette pathologie ? Assurément, si la gestion à part entière d’une famille n’est pas considérée comme un emploi, cela peut occuper 100% du temps. Il n’est pas rare que certaines femmes se tournent vers l’alcool plutôt qu’une consultation médicale. 

Ne pas être fort en toutes circonstances est vu comme un échec dans  notre société. Camoufler ses peines et difficultés est donc moins rude qu’en parler et les rendre réelles.

déclare Laurent Karila.

L’usage à risque d’alcool voire d’addiction à l’alcool concernerait entre 500 000 et 1,5 million de femmes selon le professeur. Les confinements successifs n’ont rien arranger à ces pratiques.

Mieux prendre en charge

Si ce sujet était nécessaire, c’est notamment pour les agents qui travaillent dans les PMI ou encore les TAD. Chaque jour, les Yvelinois y viennent avec leurs histoires et leurs soucis. Le rôle de ces lieux est de les aider du mieux possible. Pour ce faire, il faut que les professionnels soient formés tout au long de leur carrière. C’est ce que le Département met en place afin de répondre aux problèmes de ses concitoyens de la façon la plus précise et complète possible.