20 ans de loi Handicap : « L’accessibilité est le levier de l’émancipation, de l’autonomie »

Sandrine GAYET

Cet article fait partie du dossier: La loi Handicap a 20 ans

Le 11 février 2005, la loi fondatrice pour l’inclusion des personnes en situation de handicap était votée. Vingt ans après, les acteurs du handicap se félicitent des grandes avancées mais expriment leurs frustrations sur le volet de l’accessibilité. Rencontre avec Jérémie Boroy, président du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH).

Jérémie Boroy, président du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) invité à Versailles par la Ville et le Département pour échanger sur la loi Handicap de 2005.

Beaucoup de monde était présent le 27 janvier dernier à la mairie de Versailles. La Ville et le Département des Yvelines avaient réuni les acteurs du monde du handicap autour de Jérémie Boroy, président du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH). Ce représentant charismatique du handicap bouclait une tournée en France pour dresser un état des lieux sur l’application de la loi de 2005 et surtout, pour faire une récolte d’initiatives locales en faveur du handicap qui pourraient être déclinées dans l’hexagone.

Les acteurs du monde du handicap (du sport, de l’éducation nationale, des ESAT, des établissements spécialisés, culture…) ont pris la parole pour exposer les initiatives menées dans les Yvelines et ont échangé aussi sur les points d’amélioration. Sans grande surprise, l’accessibilité partout pour tous était au cœur des attentes.

Le nombre d’Yvelinois en situation de handicap :

  • 109 132 personnes en situation de handicap sont bénéficiaires de la MDPH
  • 10 030 élèves en situation handicap à la rentrée 2024- 2025 dans les Yvelines
  •  158 classes ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) dont 79 en élémentaire, 63 en collège et 16 au lycée.

Les Yvelines engagées

Les éclaireurs yvelinois, porteurs des flammes olympique et paralympique. CD78/S.Furrer

Jérémie Boroy avoue avoir été « bluffé et impressionné » par l’ouverture prochaine du « Village AgorHa » de la Fondation Anne de Gaulle à Montigny-le-Bretonneux financé à 83% par le Conseil départemental.

« Les personnes qui viendront ici bénéficieront d’un accompagnement citoyen avec des interactions multiples avec la commune de Montigny, ses habitants, ses commerces et ses structures. Ce qui se passe là, dans les Yvelines, est l’exemple qu’une autre société est possible ».

Au-delà de l’accompagnement tout au long de la vie des personnes en situation de handicap, le Département des Yvelines déploie une politique d’inclusion ambitieuse pour améliorer la qualité de vie des Yvelinois en situation de handicap. Une vraie dynamique est installée.
Pour ne citer qu’un exemple : dans le cadre de l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le Département des Yvelines accompagne les clubs de sport yvelinois qui s’engagent à accueillir des personnes en situation de handicap.

Jérémie Boroy : « Nos priorités : l’accessibilité, la compensation handicap et l’école »

« Il y a indéniablement un avant et un après la loi de 2005, souligne le président de la CNCPH. Il y a eu des avancées formidables, comme la compensation mais également encore beaucoup de frustrations, sur l’accessibilité et la scolarité par exemple ».

« L’inaccessibilité est un délit », rappelle le président du Conseil national Consultatif des personnes handicapées.

« Peu importe qu’il y ait ou non un ministère dédié au handicap : ce que nous voulons, c’est que chaque ministère ait une feuille de route pour le handicap. Il est inutile de faire une nouvelle grande loi spécifique. Essayons déjà d’appliquer celle de 2005 ! Car l’accessibilité est le levier de l’émancipation, de l’autonomie. »

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