Tout savoir sur le véhicule autonome

SophieBerguin

Depuis 2010 et la sortie de la Google Car, le véhicule autonome alimente tous les fantasmes des constructeurs et des automobilistes. Si la technique avance, il faudra patienter encore quelques années avant de croiser des voitures sans chauffeur dans nos villes.

Tout savoir sur le véhicule autonome © CD78/N.DUPREY

Autonome, ça veut dire quoi  ?

Un véhicule autonome est un véhicule automobile apte à rouler sur voie publique sans intervention d’un conducteur. Son intelligence artificielle lui permet de s’orienter seul et d’interagir avec l’environnement pour adapter sa conduite. A ne pas confondre avec le véhicule connecté, qui travaille en réseau avec d’autres véhicules ou avec des dispositifs en bordure de route.

Tout savoir sur le véhicule autonome © CD78/N.DUPREY

Comment ça marche ?

Outre un GPS et un système anti-franchissement de lignes, on trouve à bord des caméras qui détectent les obstacles, les feux de signalisation et les panneaux. Il faut ajouter à cela des radars, un télémètre à ultrasons ainsi qu’un lidar pour repérer l’environnement à courte ou longue portée et pour mesurer les distances entre les obstacles. La machine traite en temps réel toutes les données fournies par les différents capteurs afin de fonctionner de manière totalement indépendante du conducteur, qui devient alors passager.

Une solution pour renforcer la sécurité

Pour quoi faire ?

L’intérêt principal, c’est la sécurité. La majorité des accidents de voiture sont provoqués par des erreurs humaines. La voiture autonome doit permettre de faire baisser les statistiques. Elle va pouvoir aussi répondre à trois autres enjeux sociétaux : la lutte contre les embouteillages (régulation du trafic), le développement d’une conduite éco-responsable, et l’accessibilité des mobilités (avec des navettes autonomes en zones rurales par exemple).

Où on en est ?

Les acteurs de l’industrie automobile identifient cinq niveaux d’autonomie sachant que seul le niveau 5 correspond à une autonomie totale. Aujourd’hui, les constructeurs en sont entre les niveaux 2 et 3.  Si les premiers systèmes de transports automatisés devraient apparaître à partir de 2025, ils devraient rester cantonnés à des sites privés ou à accès contrôlés. L’apparition sur voie publique de véhicules totalement autonomes n’est pas programmée avant 2040.

Pourquoi  il faut être patient ?

Le véhicule autonome cristallise tellement de défis (technologiques, juridiques, économiques) qu’il va falloir s’armer de patience avant de le voir sur nos routes. Les équipements électroniques et informatiques haut de gamme coûtent extrêmement cher et consomment beaucoup d’énergie, ce qui est un problème pour des véhicules électriques avec une autonomie limitée. Surtout, il existe encore trop de situations où l’intelligence de la machine ne peut remplacer l’intuition de l’homme (que va faire ce véhicule qui zigzague devant moi ? Est-ce que ce piéton va traverser ou pas ?).

Ces véhicules auront un grand avenir le jour où ils pourront être opérés commercialement par des sociétés de taxis ou VTC, des opérateurs de transport urbain comme la RATP, ou bien les sociétés de livraison à domicile. Toute la filière automobile s’y prépare, les Yvelines et leurs 45 000 emplois dans le secteur en tête.

Le Département engagé

Opérateur d’investissement puissant au service des acteurs locaux majeurs, le Conseil départemental a alloué une enveloppe de 20 millions d’euros à l’Institut VEDECOM sur la période 2014-2023 afin de financer ses recherches sur les mobilités de demain. L’investissement du Département et son soutient à notamment permis à Vedecom de fêté ses 5 ans en avril 2019. Son objectif : créer un environnement favorable à la prospérité des entreprises, en développant les infrastructures dont elles ont besoin, pour renforcer à terme l’attractivité du territoire. Dans la même lignée et sur le même site de Satory, le département des Yvelines abrite le mobiLAB : un pôle d’innovation dernier cri dédié aux mobilités innovantes.