Philippe de Champaigne : un peintre royal

ChloëBringuier

C’est à Bruxelles, dans une famille pauvre, que naît Philippe de Champaigne en mai 1602. Dès l’âge de 12 ans, il pratique la peinture et côtoie de grands professeurs tels Jean de Bouillon ou Michel de Bourdeaux. 

Le Cardinal de Richelieu vers 1637 © Wikimédia

Le Cardinal de Richelieu vers 1637 © Wikimédia

En 1621, il monte à Paris et se lie d’amitié avec Nicolas Poussin, célèbre peintre et représentant majeur du classicisme pictural. De Champaigne intègre l’atelier de Georges Lallemant où il pratique la peinture d’histoire, pour ensuite peindre pour son compte.

En 1628, l’artiste est remarqué par Marie de Médicis, ancienne reine de France et de Navarre et mère du roi Louis XIII. Elle demande au peintre de participer à la décoration du Palais du Luxembourg, où il réalisera plusieurs fresques des plafonds. Il occupe par la suite la place, prestigieuse, de peintre ordinaire de la reine-mère, ainsi qu’une pension de 1 200 livres. Il devient l’un des peintres les plus réputés du royaume pour lequel il travaillera de manière exclusive jusqu’en 1643. Preuve de son importance, il est le seul autorisé à peindre le Cardinal de Richelieu en habits de cardinal.

En février 1648 , il fait partie des membres-fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Philippe de Champaigne se rapproche de Port-Royal et de personnalités masculines, directeurs spirituels, théologiens, solitaires, dont il dresse le portrait ou pour qui il dessine des frontispices d’ouvrages.

Au sommet de sa gloire, Philippe de Champaigne devient peintre de Port-Royal à Paris, puis de Port-Royal des Champs : il se rapproche des milieux jansénistes et y consacre une partie de sa vie.

L’art de Philippe de Champaigne, marqué d’une profonde spiritualité et d’une remarquable capacité à traduire l’âme de ses sujets, excelle à la fois dans le rendu des carnations et des étoffes, en même temps qu’il traduit son goût pour l’ordre et le style. Témoin impuissant des premières mesures contre Port-Royal, de Champaigne meurt à Paris le 13 août 1674.

Aujourd’hui, un grand nombre de ses tableaux sont exposés au musée national de Port-Royal des Champs à Magny-les-Hameaux. Le musée propose également une grande collection de peintures du 16ème et du 17ème siècles.

 

La Cène, 1652

La Cène, 1652 © Wikimédia