Le pari perdu d’une métropole étriquée

La rédaction

Cet article fait partie du dossier: Pour une métropole ambitieuse, solidaire et démocratique

Issue des lois MAPTAM et NOTRe, la Métropole du Grand Paris (MGP), en l’état actuel, comprend Paris, les 3 départements de Petite Couronne et seulement 7 communes de Grande Couronne, sur les 1173 existantes.

En 2017, la MGP est gérée par un conseil composé de 209 élus métropolitains (dont 1/3 représentent la seule ville de Paris), une administration de 45 personnes et est dotée d’un auto-financement de 25 M€.

La MGP n’a de grande que le nom. Elle ne regroupe que 3/5e des habitants de l’agglomération parisienne. Construire le Grand Paris sur ce périmètre restreint serait voué à l’échec puisqu’il exclurait des populations et des territoires dont la métropole aura inévitablement besoin pour son développement futur.

Entre Paris, peuplée de plus de 2 millions d’habitants et une ceinture périphérique éclatée en 11 Etablissements Publics Territoriaux, sans passé ni consistance, qui ne représentent en moyenne que 400 000 habitants, le Grand Paris restreint à la Petite Couronne serait inévitablement écrasé par la puissance parisienne. Une telle réforme reviendrait à recréer le phénomène des banlieues du début du XXe siècle avec toutes ses conséquences négatives.

Asseoir le Grand Paris sur la seule Petite Couronne reviendrait à le couper d’un arrière-pays nécessaire à son équilibre (réserves foncières, espaces naturels, espaces propices à l’essor des énergies renouvelables). Une telle réforme aggraverait les fractures territoriales et sociales, déjà très pénalisantes pour l’attractivité du Grand Paris et accentuerait le sentiment de délaissement des zones moins denses, avec des conséquences sur l’emploi et le vote extrémiste.

« Toutes les études montrent que la dynamique économique dans les dix-quinze prochaines années se fera en Grande Couronne : Paris perdra des emplois, stagnera en population et la croissance à deux chiffres de la population se fera en Grande Couronne. »

Valérie Pécresse, Le Parisien, 27 septembre 2017