L’histoire de l’usine Sulzer fleuron de l’industrie mécanique

YvesFOSSEY

C’était l’un des leaders mondiaux dans le domaine de la fabrication de moteur. Retour sur l’histoire de l’usine Sulzer avec Bernard Thuet, qui a travaillé pendant 30 ans dans cette entreprise considérée comme le plus important employeur de Mantes-la-Ville.

L’usine Sulzer était spécialisée dans la production de gros moteurs. (Photo Epamsa)

« L’arrivée de Sulzer en 1958 a été une aubaine pour les habitants de la région mantaise, elle a embauché des mécaniciens, des ajusteurs, des chaudronniers, il y a eu jusqu’à 1 200 salariés », se souvient Bernard Thuet qui, aujourd’hui à la retraite, a intégré l’entreprise dans les années 1970.

« On formait une grande famille »

Chargé de gestion du service approvisionnement des pièces, il a été délégué syndical pendant 20 ans. Il raconte qu’au plus fort de l’activité, l’usine, spécialisée dans la production de gros moteurs, tournait à plein régime de jour comme de nuit. « On formait une grande famille, il y avait beaucoup d’ouvriers très qualifiés », poursuit-il.

Bernard Thuet, ancien salarié de l’usine Sulzer. (Photo Mantes Actu)

A l’époque Sulzer était considéré comme « le fleuron » dans son domaine. « On était l’une des premières entreprises à être dotée de machines outil automatisées », rappelle l’ancien salarié.

« Des moteurs de 8 mètres de haut »

La halle, qui mesure 300 mètres de long et 30 mètres de haut, avait été réalisée en lien avec l’activité du site. « Les moteurs que l’on assemblait et qui étaient essayés sur place mesuraient jusqu’à 8 mètres de haut, ils avaient la taille de maisons de trois étages, on produisait un moteur par mois ». Ces mécaniques gigantesques étaient destinées à des paquebots, des cargos, des locomotives ou encore des centrales électriques.

Alors que l’activité était florissante, Bernard Thuet, devenu délégué syndical, se souvient de discussions avec la direction. « On négociait afin d’obtenir des avantages sociaux, par exemple la prime d’intéressement versée aux salariés. On avait aussi un comité d’entreprise avec des colonies de vacances pour les enfants et des tarifs préférentiels pour des locations. On était bien ».

La halle, aujourd’hui inoccupée, va être réhabilitée. CD78/N.Duprey

Les marchés ont chuté dans les années 1990 à la suite de la fermeture des chantiers navals. Ce coup d’arrêt a fortement impacté l’activité de l’usine. Dix ans plus tard, la halle a changé d’occupant. Elle servi de centre de stockage pour l’un des équipementiers de l’industrie automobile. Tout s’arrêtera en décembre 2003… Le site est ravagé par un violent incendie.

Vestige du passé industriel de la région mantaise, le bâtiment va être transformé en pôle universitaire. Ce projet est porté par le Département des Yvelines et l’Etablissement public d’aménagement du Mantois Seine Aval (Epamsa).