Quel projet pour remplacer la mer de déchets de la boucle de Chanteloup ?

NicolasThéodet

Afin de requalifier le territoire de la Boucle de Chanteloup, l’EPAMSA a lancé le 1er octobre dernier un appel à projets d’initiatives privées. L’objectif sera de créer un projet paysager, projet environnemental et projet économique.

Près de 40ha de la Boucle de Chanteloup sont recouverts d’un dépôt sauvage d’ordures. © Epamsa

Sur près de 330 hectares, la Boucle de Chanteloup est un territoire oublié des Yvelines. Vaste plaine recouverte de dépôts sauvages, de terres agricoles délaissées, de points de rassemblement des communautés Roms et de Gens du Voyage, la zone s’étend sur quatre communes, Carrières-sous-Poissy, Chanteloup-les-Vignes, Triel-sur-Seine et Andrésy. 

Depuis plus d’un siècle, la boucle de Chanteloup est une zone servante de l’urbanisation environnante. Depuis 1900, elle a servi de champ d’épandage de la ville de Paris. Cette technique consiste à répandre les eaux usées sur de grandes surfaces afin que la terre filtre ces eaux chargées. Cette technique permettait néanmoins d’enrichir la terre pour les cultures maraîchères. Ce n’est que suite à un arrêté préfectoral du 31 mars 2000 que la production de plantes légumières et aromatiques sur le territoire fut interdite. 

Se réapproprier la Boucle de Chanteloup

Depuis, le territoire est laissé à l’abandon. Une mer de déchets couvre près de 40 ha du territoire. Sur la boucle, ce sont aussi 18 sites précaires qui accueillent les communautés de gens du voyage. Un territoire à reconquérir qui commence avec le lancement de l’appel à projets d’initiatives privées lancé le 1er octobre 2019 par l’EPAMSA (Etablissement Public d’Aménagement du Mantois Seine Aval).

L’objectif est de faire émerger un projet d’ensemble mêlant projet paysager, projet environnemental et projet économique afin de requalifier et restructurer la Boucle de Chanteloup. Il s’agira en particulier de stopper les dépôts sauvages et de sécuriser le site, d’améliorer la qualité des sols et de favoriser un développement économique local respectueux de l’environnement. L’EPAMSA souhaite réunir des groupements pluridisciplinaires autour d’un porteur de projet, d’un paysagiste-urbaniste et d’un écologue.

« Après validation des candidatures, l’EPAMSA organisera des visites sur site et des ateliers de travail pour privilégier les échanges avec le comité technique et accompagner la progression des projets », précise Denis Courtot, directeur  de l’Aménagement et du Développement à l’EPAMSA.

Un projet en marche dès 2020

Le Département va ramasser et valoriser les déchets. © Pixabay

Pour le moment, aucune idée précise n’émerge. L’EPAMSA souhaite voir un émerger un projet global d’aménagement. Si les idées d’une réserve de biodiversité, d’un parc, ou encore d’une centrale photovoltaïque ou d’une centrale de biométhanisation ont été évoquées, rien n’est arrêté. Excepté le fait qu’aucune habitation ne sera construite sur la zone. Les contours des projets des candidats seront posés et définis avant mai 2020.

Sans attendre, le Département des Yvelines et la commune de Carrières-sous-Poissy ont décidé de lancer une première phase d’enlèvement des déchets. Le but étant de montrer la marche à suivre en terme de revalorisation des déchets du dépôt sauvage. Cette phase d’enlèvement sera ensuite poursuivie par le lauréat de l’appel à projets.