L’attractivité territoriale à l’ère du numérique

ChloëBringuier

Mardi 15 octobre 2019, la 18e saisine du C2DI (Conseil du développement durable interdépartemental) s’est réunie sur l’île de Monsieur à Sèvres pour débattre d’un sujet ô combien d’actualité : la place du numérique dans la culture, le tourisme et le sport sur les départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine. 

Les élus, directeurs, et autres agents départementaux des Yvelines et des Hauts-de-Seine avaient rendez-vous à Sèvres pour une matinée riche en échanges, rencontres et idées. Quelle place donner au numérique dans les musées ? Comment faire venir le public jusqu’au bout des Yvelines ? Quelles solutions pourraient lier le numérique et le

L’attractivité territoriale à l’ère du numérique © Château Éphémère

développement durable ? Présidée par François Leblond, Président du Conseil de développement durable interdépartemental, la commission accueillait pour la première fois une classe de collégiens. Ces derniers, venus de Saint-Germain-en-Laye étaient enthousiastes à l’idée de participer à des tables rondes et une chose est certaine : il avaient des choses à dire !

Le principe de ces commissions est d’élaborer des idées qui seront ensuite soumises aux présidents des deux départements.

En 2019, toutes les politiques sont entrées dans une transition numérique : personne n’y échappe et les retours d’expérience d’un secteur peuvent en inspirer d’autres. La présence des collégiens était donc tout à fait pertinente durant cette matinée car ils sont les utilisateurs de demain.

Les intervenants du jour ont exposé leur « expérience numérique » ainsi que la manière dont ils ne cessent de se réinventer afin de rester dans l’air du temps.

L’attractivité territoriale à l’ère du numérique © CD78

La part belle aux créations numériques

Sébastien Campos du Château Éphémère situé à Carrières-sous-Poissy a notamment évoqué l’accueil des résidences numériques. En effet, si l’outil numérique est souvent perçu comme un média, il peut également être un support de création. Le Château Éphémère met un point d’honneur à inviter le public à la rencontre des outils d’aujourd’hui.

Hélène Jacquart et Monica Craignou étaient également présentes afin d’aborder un projet initié en 2008 : la vallée de la culture, qui a pour but de favoriser la circulation des publics sur le territoire. De ces deux premières interventions, sort une idée majeure :

Les parcours passifs ne peuvent plus être proposés : il faut de l’interaction et mettre le visiteur au coeur de l’expérience. C’est notamment ce que tentent de mettre en place les micro folies (dont celle des Mureaux). Ces musées numériques modulaires permettent d’amener l’art (sous toutes ses formes) sur des territoires parfois éloignés. Ces micro folies permettent également de faire découvrir des oeuvres sous un nouveau jour. À terme, plus de 200 micro folies verront le jour en France.

Le numérique : ce « petit plus » qui parfois change tout !

Les collégiens bouillonnaient : ils avaient beaucoup d’expériences à partager et de visions à exposer. Alexis, élève de 3e a pris la parole :

Quand je vais au musée, s’il y a un tableau de Van Gogh ou à côté un casque de réalité virtuel sur le même tableau de Van Gogh : je vais aller directement vers l’activité numérique, sans me poser de question.

L’attractivité territoriale à l’ère du numérique © MC.RIGATO

Si Alexis a le courage d’exprimer son activité culturelle : il n’est pas le seul et l’on voit ses camarades acquiescer. C’est une réalité qu’il faut prendre en compte. Au lieu de la juger : il faut tenter de la comprendre, s’en accommoder puis avancer. Le manque de compréhension et d’invitation pour les adolescents (culture, tourisme,…) ne leur donne pas envie de se déplacer ni au musée, ni lors de promenade ou autre visites. Lorsqu’on ne comprend pas quelque chose, on y revient rarement si personne ne se donne la peine d’une explication : c’est bien tout l’enjeu du numérique.

Le musée départemental Maurice Denis développe sa visibilité sur le web

Marie-Aline Charier, directrice du musée départemental Maurice Denis a clôturé les interventions de cette première partie de matinée. Le sujet était quelque peu différent car il ne s’agissait pas de faire venir le public (le musée est d’ailleurs en travaux jusqu’en 2020) mais de proposer, via un site internet, l’accès aux oeuvres qui ne sont pas exposées au musée : là encore, le numérique s’impose comme la solution optimale. En 2018, le musée Maurice Denis avait également mis en place, avec les Archives départementales des Yvelines, la numérisation des lettres reçues par Maurice Denis.

Cette matinée a ensuite permis à tous de s’exprimer : chacun y est allé de son avis mais surtout de ses idées pour améliorer la relation entre les habitants et l’attractivité de leur territoire.

Ces commissions permettent de mélanger les expériences et donc de proposer des solutions viables et concrètes en prenant en compte tous les publics. Dans une ambiance bienveillante, la matinée a donc été très productive.

Vous pouvez retrouver sur le site de l’EPI tous les comptes-rendus des commissions précédentes.