Habitat inclusif : la Maison des Sages cherche colocataires aux Mureaux

SandrineGAYET

Après les maisons ouvertes à Buc et aux Loges-en-Josas, la Maison des Sages poursuit l’essaimage de son modèle d’habitat inclusif pour personnes âgées souffrant d’Alzheimer. Offrant un cadre familial, stimulant et chaleureux, c’est une alternative aux EHPAD soutenue par le Département des Yvelines.

Franchie la grille, on découvre une belle demeure agrémentée d’un grand jardin clos et d’une piscine bientôt transformée en potager. Jadis résidence de l’écrivain Frédéric Dard, le père de San Antonio, c’est aujourd’hui une Maison des Sages où cohabitent des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Située non loin du centre-ville et des commerces des Mureaux, elle est néanmoins dans un quartier calme, près du parc de l’Oseraie et du bord de Seine.

Ici, les Sages vivent comme dans une grande famille. La cohabitation est participative. Chacun donne un coup de main selon ses envies et ses possibilités. Eplucher les légumes, aider à concocter le repas, dresser la table, jardiner…Sur la terrasse et dans le salon, certains feuillettent le journal d’autres prennent le café, un goûter, regardent la télévision ou partent en balade.
Parmi les Sages (c’est ainsi que l’on appelle les résidents), il y a Jean-François, ancien grand reporter et écrivain récompensé pour le livre et le texte du documentaire « Le Peuple migrateur » de Jacques Perrin. Cela fait quelques mois que ce voyageur a posé ses valises aux Mureaux. Il s’y sent bien, profite de la nature et partage avec plaisir ses souvenirs de reportages.

Habitat inclusif : la Maison des Sages cherche colocataires aux Mureaux/CD78

Offrir une vie de qualité le plus longtemps possible

« L’important, dans les Maisons des Sages, c’est que l’on stimule au maximum les facultés cognitives et motrices des habitants par des jeux, des sorties et des activités diverses. L’objectif est de faire marcher un cerveau dont on sait qu’il va s’altérer quoi qu’il arrive »,

explique Damien Fassier, coordinateur de la vie sociale et partagée.

La Maison des Sages peut accueillir jusqu’à 8 résidents. Ils sont accompagnés jour et nuit par 8 auxiliaires de vie. Certains des proches viennent télétravailler, d’autres partagent des repas ou des activités. Un étudiant participe aussi à l’encadrement le soir et la nuit, en contrepartie d’un hébergement dans le studio aménagé. Une jeune kinésithérapeute vient également prodiguer des soins individuels et tiendra prochainement des ateliers collectifs de gymnastique douce.

« Je me sens bien ici, on s’occupe bien de moi et cela rassure mes enfants », sourit Marie-Paule.

La Maison des Sages cherche colocataires aux Mureaux/CD78

Un modèle innovant né d’un constat

En France, plus de 3 millions de personnes sont concernées par la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées qui touche aussi bien les malades que les aidants et les proches. L’aggravation progressive de la maladie finit par remettre en cause le maintien à domicile de la personne atteinte, et les aidants, souvent épuisés, ont le choix entre l’EHPAD (dont les rythmes sont trop standardisés pour chaque malade) et le maintien à domicile 24h/24. Une troisième voie se profile alors : la maison inclusive, à taille humaine, en colocation. « Cette solution alternative est déjà développée en Allemagne depuis 1995 avec plus de 4 000 habitats inclusifs Alzheimer et dans le Morbihan (45 communes offrent des maisons Alzheimer). Dans la Maison des Sages, chacun paie la même part. Entre le personnel, le loyer, l’entretien, la nourriture, les charges, le prix moyen mensuel tout compris est de 4 500 €. La note peut baisser de 1 000 € avec l’allocation personnalisée d’autonomie et la carte mobilité inclusion.

« Nous espérons que les Yvelines, notre territoire pilote, suivra cette tendance qui répond à de vraies attentes », conclut Alexandre Schmitt, co-fondateur de la Maison des Sages et bénévole à l’association France Alzheimer.

Habitat inclusif : les projets soutenus par le Département des Yvelines

Dans un habitat inclusif et intergénérationnel soutenu par le Département, les animations intergénérationnelles sont au coeur du dispositif /CD78

– 37 Résidences Autonomie pour 2600 places
Dont 35 Résidences Autonomie et 2436 places bénéficiant du Forfait Autonomie de la CNSA pour financer des actions de prévention de la perte d’autonomie
– 33 habitats inclusifs pour 329 personnes (163 Personnes âgées, 166 Personnes en situation de handicap)

24 structures sont en fonctionnement en 2025

11 habitats inclusifs pour 107 personnes en situation de handicap :

Alvéoles et Les Ruches à Andrésy (APAJH) accueillant respectivement 7 et 11 personnes.
Logis Autonome à Montesson ( groupe Bellan 8 personnes)
HI Meulan géré par HVS (5 personnes)
Association insertion Education Soins à Saint-Quentin-en-Yvelines (9 personnes)
Les Fratries de Versailles (5 personnes)
L’Etincelle / Arche Aigrefoin (7 personnes)
La Fondation Falret (2 structures de chacune 15 personnes)
Alternatives géré par Gapas (11 et 7 personnes sur deux structures)

6 habitats inclusifs pour 69 personnes âgées :

Résidence intergénérationnelle Les Bergeronnettes à Achères gérée par Domnis/Récipro-Cité (14 personnes)
Résidence le Hameau du Parc à Juziers gérée par ALFI/Antin Résidences (15 personnes)
Résidence intergénérationnelle COS Rivages de Viroflay (16 personnes)
Maisons des Sages à Buc, Loges-en-Josas et Les Mureaux (8 personnes dans chaque maison)

7 projets mixtes pour 62 personnes (38 personnes âgées et 24 personnes en situation de handicap)

Résidence intergénérationnelle de Rosny-sur-Seine, gérée par Logeo Seine/Récipro-Cité (18 personnes)
Résidence La Manivelle à Voisins-le-Bretonneux (14 personnes) : cette résidence gérée par Antin/Récipro-Cité vient de se voir décerner un prix européen pour son concept.
Résidences Mariannes à Crespières, Follainville-Dennemont, Gargenville, Maule et Vaux-sur-Seine.