Escapade yvelinoise : Revivez l’épopée des dirigeables à Moisson

YvesFOSSEY

Nous vous proposons de revivre l’histoire des premiers dirigeables à Moisson, petit village niché dans un méandre de la Seine. Pas moins de 14 engins y ont été construits au début du siècle dernier.

Prenons la route en direction de l’ouest des Yvelines. Moisson se trouve dans la boucle de Seine, à l’écart de l’urbanisation, aux portes de la Normandie. Le décor est remarquable. La magie opère à l’entrée du village. Des prairies, des arbres et une réserve naturelleDes landes avec des bruyères et des genêts à perte de vue.

La site de Moisson est classé réserve naturelle régionale depuis juillet 2009. CD78/Y.Fossey

Un espace de stationnement est tout spécialement aménagé pour apprécier ce paysage extraordinaire. Il est même possible d’en profiter pleinement en empruntant un chemin de randonnée qui longe la route de la Ballonnière.

L’histoire reconstituée au musée de la Ballonnière

Bien entendu, ce nom n’a pas été donné par hasard. Cette voie passe devant l’ancien parc aérostatique où ont été construits les tous premiers dirigeables. Une stèle a été posée un peu plus bas après la réserve naturelle pour rappeler cette histoire, reconstituée au musée de la Ballonnière, implanté dans le village.

Le musée de la Ballonnière est implanté au coeur du village de Moisson. CD78/Y.Fossey

Cette folle aventure commence au tout début du siècle dernier. Deux frères, Paul et Pierre Lebaudy, propriétaires de la plus importante compagnie sucrière française et domiciliés au château de Rosny-sur-Seine, décident de se lancer dans la construction de ballons dirigeables.

Deux gigantesques hangars à ballons

Alors qu’une grande partie de la forêt de Moisson leur appartient, ils réalisent des bâtiments sur leurs terrains d’août à novembre 1901 afin de concrétiser leur projet. Ils font également appel à Henry Julliot, un ingénieur, pour concevoir leurs engins.

Jean-Luc Leleux, ici devant la stèle de la route de la Ballonnière, a publié un ouvrage consacré à la fabuleuse histoire des dirigeables. CD78/Y.Fossey

Jean-Luc Leleux, un habitant de la commune passionné d’histoire locale, raconte cette épopée dans un ouvrage intitulé « Moisson : la presqu’île des dirigeables ».

Pas moins de 14 dirigeables ont été construits à Moisson. Il y avait deux énormes hangars, longs comme un terrain de football, une maison de gardien mais aussi des ateliers de sellerie et de couture. Des habitants du village ainsi que des gens de la région travaillaient sur le site, de 200 à 600 personnes selon l’activité.

Un premier engin apparaît en 1902. L’aéronef confectionné en toile et d’une armature métallique est maintenu au sol par un câble. Il comprend même une nacelle en forme de bateau, d’une capacité de six personnes, qui est accrochée sous l’aéronef. Le dirigeable effectue un tout premier vol sur place autour du village à environ 100 mètres d’altitude.

Un premier vol jusqu’à Paris en novembre 1903

Viendront ensuite d’autres sorties au-dessus de Mantes-la-Jolie avant une tentative pour rejoindre Paris en novembre 1903. Le parcours est alors d’un peu plus de 60 kilomètres. Après avoir quitté Moisson, l’engin survole la Seine en passant par Poissy ou encore Chatou avant d’atterrir à Paris sur le Champ-de-Mars.

Le fonctionnement du site s’est arrêté peut avant la Grande Guerre. Aujourd’hui il ne reste plus rien des bâtiments. Du sable a même été extrait de cette zone pour les besoins des chantiers de construction en Ile-de-France.

Profitez de cette escapade pour faire une halte à Mantes-la-Jolie. Deux lieux culturels d’une richesse patrimoniale exceptionnelle méritent le détour. Tout d’abord le musée de l’Hôtel-Dieu qui se trouve dans le centre-ville à deux pas de la collégiale.

Il est dédié aux peintres du Mantois notamment Maximilen Luce et Camille Corot. Fraîchement modernisé, une nouvelle salle vient d’être créée. Elle est consacrée à l’histoire de la ville.

La collégiale de Mantes-la-Jolie porte le surnom de Petite Soeur de Notre-Dame de Paris. CD78/N.Duprey

Après cette étape, une visite de la collégiale s’impose. L’édifice, datant du XII é, porte le surnom de « Petite sœur » de Notre-Dame de Paris. Elle a été construite peu avant sa « Grande sœur » et la principale similitude, qui réunit les deux édifices, porte sur les deux tours de la façade principale, hautes de plus de 60 mètres.

Retrouvez également cette escapade dans une vidéo diffusée le jeudi 26 août 2021 !