Ecole des femmes : les chemins de l’intégration réussie

Sandrine GAYET

Cet article fait partie du dossier: 8 mars, les Yvelines au féminin

Pour célébrer les dix ans de l’Ecole Française des Femmes, 400 élèves et enseignants des Hauts-de-Seine et des Yvelines ont été invités au Château de Versailles pour une visite exceptionnelle et sensorielle « Versailles à travers vous ». Ce fut l’occasion aussi d’accueillir les apprenantes de la nouvelle école de Mantes-la-Jolie, la 1ère des Yvelines à voir le jour.

Bénédicte de Kerprigent, Catherine Pégard, Pierre Bédier et Patrick Devedjian lors des 10 ans de l’Ecole des Femmes © CD78 / N.Duprey

Dans les fastes de la salle des Batailles du Château de Versailles, des centaines de femmes originaires de 65 pays différents, sont mises à l’honneur. Arrivées en France de fraîche date, parlant peu ou pas du tout le français, elles sont aujourd’hui titulaires du diplôme d’études de langue française (DELF) et la plupart ont trouvé un emploi.
Leur parcours n’a pas toujours été facile mais elles se sont accrochées avec la volonté farouche de vouloir intégrer leur pays d’accueil, y trouver un emploi et se construire un avenir meilleur.

Catherine Pégard aux 10 ans de l’Ecole des Femmes © CD78 / N.Duprey

Catherine Pégard, Présidente de l’Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles a rappelé l’importance de ces écoles de l’intégration mais aussi du rôle d’un site comme le Château de Versailles : « Donner le goût du beau, le sens de l’Histoire, faire découvrir des métiers d’art, faire connaître un certain art de vivre. »

Les Ecoles Françaises des Femmes dispensent un enseignement solidaire pour promouvoir et faciliter l’intégration des femmes étrangères dans la société française : cours de français, diffusion de la culture française, initiations aux nouvelles technologies figurent dans les programmes.
Bénédicte de Kerprigent, fondatrice charismatique des Ecoles Françaises des Femmes en rappelle les enjeux sociétaux :

« Pour chaque femme, quel que soit son âge, son pays d’origine, son milieu, nos écoles sont devenues des lieux d’émancipation où les valeurs portées par notre République prennent tout leur sens. »

6 écoles dans les Hauts-de-Seine

Unique en France, le réseau des Ecoles françaises des femmes  compte actuellement 6 écoles dans les Hauts-de-Seine (Châtenay-Malabry, Gennevilliers, Fontenay-aux-Roses, Antony, Clichy-la-Garenne et Nanterre).

Patrick Devedjian, Président des Hauts-de-Seine soutient avec force ces Ecoles qui apportent autonomie, liberté, intégration aux femmes qui sont si essentielles dans la transmission, l’éducation. Il a évoqué son propre parcours, le déracinement de sa famille ayant fui le génocide arménien (1915), l’accueil de la France et la vie qu’ils ont pu se reconstruire ici. Lui-même enfant de la République a pu exercer de hautes fonctions d’Etat, député et ministre notamment.

Une école à Mantes-la-Jolie, bientôt une à Chanteloup

Dans les Yvelines, une école à ouvert en janvier dernier à Mantes-la-Jolie avec 24 apprenantes et le 4 juin prochain, une deuxième école devrait être inaugurée à Chanteloup-les-Vignes.

Pierre Bédier entouré des apprenantes de l’Ecole des Femmes de Mantes-la-Jolie © CD78 / N.Duprey

Pour Pierre Bédier, Président du Département des Yvelines, quand une idée est bonne, il ne faut pas hésiter à la reprendre :

« Avec les Hauts-de-Seine, on se pique les bonnes idées. Cela crée une dynamique et la fusion de nos départements repose sur cette dynamique! Les Ecoles Françaises des Femmes sont de ces idées que l’on partage car elles diffusent des valeurs et une vision qui nous sont chères. »

Au Château de Versailles, que la plupart de ces femmes n’avaient jamais encore visité, plusieurs d’entre elles ont raconté leur chemin de vie. Les crises ou les guerres qu’elles ont dû fuir. Leur vie d’avant : mère au foyer ou kiné, styliste, étudiante en psycho ou journaliste… algérienne, serbe, polonaise, vénézuélienne, grecque ou libanaise… Elles ont dû se reconstruire avec force, courage et le soutien du réseau remarquable de ces Ecoles des Femmes.

« Il y a eu des moments de découragement mais j’ai été très soutenue », raconte Anja qui souhaite travailler dans la presse.

L’Ecole Française des Femmes en quelques chiffres

  • 6 écoles dans les Hauts-de-Seine, 1 dans les Yvelines
  • 400 femmes inscrites à la rentrée 2018
  • 65 nationalités différentes au sein des écoles
  • 60 femmes ont obtenu en 2018 le Diplôme d’Etudes de Langue Française
  • 28 heures de cours hebdomadaire
  • 2 000 apprenantes en 10 ans

Retrouvez l’album photos consacré aux 10 ans de l’Ecole des Femmes au Château de Versailles, sur notre compte Flickr.

10 ans des Écoles Françaises des Femmes