Contre la malbouffe, des pâtes fermières dans les cantines

JulietteBENCIVENGO

Elu produit de l’année, les pâtes Nicolas et Bertrand, de Prunay-en-Yvelines, font un tabac. Et tout ce blé se transforme en pâtes fermières, à déguster — presque — sans modération, à commencer par les collégiens des Yvelines.

Nicolas Chaussier, le producteur derrière Nicolas et Bertrand, est fier de nourrir les collégiens des Yvelines © J. Bencivengo / CD78

Nicolas Chaussier, le producteur derrière Nicolas et Bertrand, est fier de nourrir les collégiens des Yvelines © J. Bencivengo / CD78

Une histoire épatante

S’il est d’abord agriculteur, le père de Nicolas Chaussier lui conseille rapidement de choisir un autre métier. Il s’oriente alors vers la boulangerie et y passe quinze ans. Mais lorsque, en 2016, son père prend sa retraite, Nicolas se lance et reprend l’exploitation : « mon projet c’était de faire des pâtes, parce que ça demande moins de temps que la boulangerie. Quand la production est faite, il faut compter 20 h de séchage, on a le temps d’emballer des pâtes ou d’aller faire des interventions dans l’exploitation… », détaille-t-il.

Cette double casquette l’a sauvé, à certains moments. Comme lorsqu’en 2022, une averse de grêle dévaste ses champs : « on se dit ‘heureusement qu’il y a une diversification de l’activité’, parce que ça stabilise en attendant les remboursements des assurances, et ça permet de concentrer son attention sur autre chose », se remémore Nicolas.

Des pâtes, oui… mais des fermières

La marque Nicolas et Bertrand voit le jour en 2019. Après seulement trois ans d’existence, elle a déjà obtenu le label « meilleur produit de l’année 2023 ». « Je suis la plus petite entreprise française à avoir obtenu ce prix et j’ai aussi eu le plébiscite consommateurs », s’éblouit-il. Déjà distribué dans des enseignes de la grande distribution en Ile-de-France, la marque fournit désormais les cantines des collèges yvelinois. Après un galop d’essai à Rambouillet, Nicolas et Bertrand a commencé à alimenter tous les collèges du Département. Sa présence récente aux Assises de l’alimentation témoigne par ailleurs de son engagement dans le manger-mieux. « Mes pâtes sont fabriquées avec le blé de mon exploitation, les œufs d’une ferme voisine, le blé est écrasé aux moulins Guiard et ceux de Versailles… Si je peux aider à apprendre aux enfants qu’il faut manger local, alors on aura avancé », indique-t-il.

C’est une grande fierté de travailler avec les cantines départementales : j’alimente les enfants, et les enfants c’est l’avenir, Nicolas Chaussier

 

Au premier plan, Nicolas Chaussier pendant les Assises de l'alimentation © N. Duprey / CD78

Au premier plan, Nicolas Chaussier pendant les Assises de l’alimentation © N. Duprey / CD78