Après le passage du cyclone Chido, le 14 décembre 2024, douze sapeurs-pompiers yvelinois ont participé aux opérations d’urgence sur l’archipel de Mayotte dévasté. Parmi eux, le lieutenant-colonel Vivien Veyrat, chef du groupement Pharmacie du SDIS 78. Le statut de pharmacien chez les hommes du feu a tout juste 25 ans.
Dans la grande caserne de Trappes où nous avons rencontré Vivien Veyrat durant l’hiver, l’activité battait son plein. Un contingent partait le soir même à La Réunion alors frappée par le cyclone Garance. Quelques semaines auparavant, les hommes et femmes du SDIS78 s’envolaient au secours des Mahorais. Pharmacien de profession, le lieutenant-colonel Veyrat est passé par l’enseignement et le travail dans une officine, avant de rejoindre le corps des sapeurs-pompiers pour travailler notamment sur les risques chimiques qui le passionnent.
Mise en place d’une « pharmacie projetable » à Mayotte
Avec la commandante Emilie Baissières, pharmacienne au SDIS78, il a mis en place à Mayotte une plateforme logistique et pharmaceutique exceptionnelle. « Au départ, nous avions pour mission d’approvisionner une centaine de personnes de la colonne de renfort d’Ile-de-France. Nous avons créé une pharmacie centrale et réussi à gérer une logistique très lourde. Très vite, notre mission s’est élargie au soutien des hôpitaux de campagne et de tous les acteurs de la sécurité civile engagés dans le sauvetage de l’archipel, soit plus de 1000 personnes ! ».

Le lieutenant-colonel Vivien Veyrat et la commandante Emilie Baissières, pharmaciens sapeurs-pompiers au SDIS78 ©CD78/S.Furrer
« En matière de sécurité, il y a un avant et un après Mayotte »
Sur le terrain, l’engagement 24h/24, 7 jours sur 7, a pris une tournure nouvelle avec les opérations « Aller vers les bidonvilles ».
« En matière de sauvetage, la situation à Mayotte était inédite. Beaucoup d’habitants des bidonvilles n’osaient pas se rendre dans les postes médicaux avancés installés dans divers lieux de l’île pour se faire soigner. Nous avons donc développé des opérations « aller vers », ce qui nous a permis d’approcher plus de 30 000 personnes ».
L’efficacité des pharmaciens du SDIS78 a été tellement saluée par le ministère de l’Intérieur que, une fois rentrés de Mayotte, Vivien et Emilie ont été à nouveau sollicités pour faire acheminer du matériel pharmaceutique sur l’archipel. Après cette expérience à Mayotte, Vivien Veyrat peut ajouter une ligne sur son C.V : « Pilotage efficient d’opérations extérieures d’ampleur inédite ».

Lieutenant-Colonel Vivien Veyrat et Commandante Emilie Baissières, pharmaciens sapeurs-pompiers au SDIS78©CD78/S.Furrer
Le statut de pharmacien sapeur-pompier a 25 ans
C’est en l’an 2000 qu’a été créé le statut de pharmacien sapeur-pompier. Ces professionnels portent l’écusson du Service de Santé et de Secours Médical (SSSM).
La nécessité pour les Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS) d’intégrer des pharmaciens dans leurs rangs résulte de la médicalisation des secours portés par les sapeurs-pompiers. Ils sont en effet amenés à administrer des drogues et des médicaments et à utiliser des matériels médicaux. Il fallait assurer une gestion de ces produits et matériels très spécifiques par des spécialistes.
Les missions du SSSM
Le service de santé et de secours médical est composé de médecins, infirmiers, pharmaciens et vétérinaires sapeurs-pompiers. Ils peuvent être volontaires ou professionnels. Leurs missions :
• La participation aux missions de secours et soins d’urgence aux personnes,
• La surveillance de la condition physique des sapeurs-pompiers,
• L’exercice de la médecine professionnelle et d’aptitude des sapeurs-pompiers professionnels et de la médecine d’aptitude des sapeurs-pompiers volontaires,
• Le conseil en matière de médecine préventive, d’hygiène et de sécurité,
• Le soutien sanitaire des interventions des services d’incendie et de secours et les soins d’urgence aux sapeurs-pompiers,
• La participation à la formation des sapeurs-pompiers aux secours et aux soins d’urgence aux personnes,
• La surveillance de l’état de l’équipement médico-secouriste du service.