Plaine de Carrières-sous-Poissy : la nature débute sa reconquête du site

NicolasThéodet

Avec plusieurs espèces protégées à proximité, la Plaine de Carrières-sous-Poissy se prépare à un retour de la nature. Un changement sous le contrôle permanent de BIODIF qui veille au grain. Déjà, l’Oedicnème Criard, une race d’oiseau protégée, a été aperçu sur le siteet laisse présager un retour de l’espèce.

La Plaine de Carrières-sous-Poissy a été entièrement nettoyée. © CD78 / N.Duprey

Balayée par les vents, la plaine de Carrières-sous-Poissy change de visage. Après avoir été nettoyée, une nouvelle étape de sa réhabilitation arrive. Mandaté par le Département des Yvelines, le groupement d’intérêt public BIODIF, lance son diagnostic écologique quatre saisons. « Nous allons établir un scénario écologique en fonction des observations qui seront effectuées sur une année complète », explique Camille Barbara, directrice déléguée.

Observer la plaine et examiner le fonctionnement des écosystèmes actuels, ainsi que l’influence des actions humaines subies. C’est ainsi qu’un programme de renaturalisation correspondra efficacement à l’écosystème du site. « Nous analysons tous les espaces environnants similaires, ainsi que la capacité de déplacement de la faune et la flore », explique Camille Barbara. D’ailleurs, une race d’oiseau protégée en Ile-de-France, l’Oedicnème Criard, pourrait rapidement investir les lieux. Un exemple qui pourra rapidement être suivi d’autres au fur et à mesure des saisons et de l’année à venir, autant pour la faune que pour la flore.

Donner un coup de pouce à la nature

Une évolution naturelle tout de même suivie par BIODIF qui surveille toute la zone d’un oeil alerte. « Le risque sur un terrain dégradé comme celui-là, c’est que la dynamique écologique naturelle soit altérée et laisse place à des espèces exotiques envahissantes. Elles font du tort à nos espèces indigènes », précise la spécialiste. Renouée du Japon ou Vergerette du Canada sont des espèces nocives pour l’écosystème yvelinois et leur expansion sans prédation nécessite un interventionnisme des équipes de l’agence.

Faire un site exemplaire de réhabiliation

L’Oedicnème criard est un petit échassier qui vit sur le sol. © Gérard Baudouin

Ces interventions ne sont pas anodines, et l’observation va permettre de connaître précisément les actions vitales pour la pérennité naturelle des lieux. « L’impact de la pollution est tellement fort sur certains endroits, qu’il endommage fortement la capacité de la faune et la flore à si développer. Nous allons donc travailler avec des experts pour examiner les actions à conduire sur les sols et le choix des essences à implanter, afin d’arriver plus rapidement aux objectifs écologiques visés », analyse Camille Barbara.

« L’enjeu est d’en faire un site exemplaire. Nous allons prendre notre temps pour comprendre tous les enjeux et faire de ce projet ambitieux, un exemple à l’échelle nationale », ajoute-t-elle.

Présentation de l’Oedicnème criard

Avec son plumage brun clair strié de noir, l’Oedicnème Criard est un échassier nichant sur le sol et qui préfère courir que voler. L’enlèvement des déchets va favoriser un retour à sa nidification sur le site de la Plaine de Carrières-sous-Poissy. Cet oiseau passe l’essentiel de son temps tapi au sol. Un excellent moyen d’autodéfense car ses couleurs, identiques au terrain, le rendent invisible en cas de danger.