Modul’O : des déchets alimentaires à l’énergie verte locale

PierreSARNIGUET

Grâce au Modul’O, la gestion des biodéchets alimentaires yvelinois, notamment des collèges, forme un cercle vertueux en accord avec les enjeux environnementaux de notre temps. Sur site, plus le temps passe et plus la quantité de déchets valorisés par l’unité augmente.

Sur un site compact de 2 500m², le Modul’O a traité en 2024 plus de 5 000 tonnes de biodéchets alimentaires. ©CD78

Sur un site compact de 2 500m², le Modul’O a traité en 2024 plus de 5 000 tonnes de biodéchets alimentaires. ©CD78

 

Sortie de terre en 2021 à Carrières-sous-Poissy, l’unité de méthanisation des biodéchets alimentaires baptisée « Modul’O Yvelines » poursuit et développe son œuvre. Ici, la société Tryon Environnement emploie 6 agents en CDI pour mener à bien le processus de méthanisation des biodéchets alimentaires collectés. La visite de Pierre Bédier, Président du Département des Yvelines, a été l’occasion pour Sébastien Gacougnolle et Jimmy Colomies, les fondateurs de l’entreprise, de présenter la bonne santé de l’unité de laquelle débouche du biogaz et du fertilisant pour les terres agricoles.

Une boucle vertueuse

Il ne faut que quelques chiffres pour constater la croissance du Modul’O depuis sa mise en action en 2021. L’an dernier, ce sont 665 tonnes de biodéchets alimentaires qui ont été collectés parmi 111 collèges yvelinois. Leur traitement a permis d’injecter au bout du processus 711 mégawattheures de biogaz à l’échelle locale et à 66 hectares de terres agricoles yvelinoises d’être fertilisées. « Le Modul’O réceptionne et valorise les biodéchets alimentaires des collèges du département. Mise en place deux ans avant l’échéance réglementaire, cette initiative a fait des Yvelines le premier département français à valoriser les biodéchets alimentaires des collège​s. Le recours aux circuits courts dans les cantines yvelinoises renforce l’économie circulaire locale et grâce à la méthanisation des biodéchets alimentaires, c’est une boucle complète et vertueuse qui est bouclée. Les aliments sont produits dans les Yvelines, consommés dans les Yvelines puis transformés pour enrichir les sols agricoles yvelinois » explique Sébastien Gacougnolle.

Un développement durable optimisé et rationnel

Vertueux en tout point de vue, le Modul’O est un exemple à suivre dans une époque où les enjeux climatiques sont de plus en plus préoccupants. En utilisant la méthanisation pour transformer les biodéchets alimentaires en biogaz et en fertilisant agricole, Tryon crée une énergie verte, locale et régulière. Pierre Bédier salue l’initiative. « Ce qui est réalisé ici est intelligent car cette écologie crée de la richesse tout en protégeant la planète. À son échelle, le Département se doit d’être exemplaire au regard du service réalisé chaque jour dans ses cantines. Voilà pourquoi nous avons développé C’Midy pour améliorer la qualité des repas servis, minimiser le gaspillage alimentaire et surtout, revaloriser ce qui part à la poubelle. C’est en ce sens que le Département des Yvelines met en place la démarche de développement durable la plus optimisée et la plus rationnelle possible ».

Des collégiens impliqués dans la réduction du gaspillage alimentaire

Si la gestion des biodéchets alimentaires est assurée par le Modul’O, la lutte contre le gaspillage est une préoccupation dans de nombreux collèges yvelinois. ©CD78

Si la gestion des biodéchets alimentaires est assurée par le Modul’O, la lutte contre le gaspillage est une préoccupation dans de nombreux collèges yvelinois. ©CD78

Les éco-délégués du collège Georges Pompidou d’Orgerus étaient également présents lors de cette visite. Ils ont pu découvrir le site et exposer aux membres de Tryon ainsi qu’à la Direction de l’éducation et de la jeunesse du Département les mesures mises en place au sein de leur établissement afin de limiter le gaspillage alimentaire.

« Nous avons décidé depuis septembre 2024 d’agir à notre échelle. La première mesure a concerné la taille des assiettes. Désormais, chacun peut choisir entre une petite ou une grande assiette selon son appétit. Cela permet d’adapter les rations et de limiter les restes. Nous avons aussi créé un potager pour mieux comprendre le cycle de vie des aliments et prendre conscience de la valeur de chaque produit. Pour l’aspect défi, tous les vendredis, nous pesons les déchets alimentaires à la fin du service. Les résultats sont affichés sur un tableau visible de tous pour sensibiliser tout le collège sur l’impact de nos gestes quotidiens. Toutes ces actions sont le fruit d’un travail collectif et de l’envie de faire évoluer les comportements » détaillent les six éco-délégués du collège qui, au regard des premiers chiffres, réussissent leur pari puisque sur les quatre dernières années, le premier trimestre 2025 a été celui où la quantité de déchets alimentaires a été la plus faible (1290 kg contre 2240 kg en 2022).