Octave Mirbeau, l’amoureux du val de Seine

SandrineGAYET

Octave Mirbeau (16 février 1848- 16 février 1917) a vécu à Carrières-sous-Poissy puis à Triel-sur-Seine. Romancier, journaliste, pamphlétaire et dramaturge, il était aussi un critique d’art éclairé. Et vouait une passion pour les fleurs qu’il partageait avec ses amis nabis et impressionnistes.

Maison d’Octave Mirbeau à Triel-sur-Seine/Société Octave Mirbeau

Ecrivain engagé, provocateur et très moderne

Octave Mirbeau, nait le 16 février 1848 dans le Calvados.  Il accède à la notoriété en 1885 grâce à ses chroniques littéraires. Une longue carrière d’écrivain s’engage, jalonnée de romans, contes, théâtre, chroniques. En 1900 il est au sommet de sa gloire avec « Le journal d’une femme de chambre » et le succès mondial de sa pièce « Les affaires sont les affaires ».

Ardent dreyfusard, il paye l’amende d’un montant de 7 555,25 francs, à laquelle a été condamné Émile Zola pour son « J’accuse », paru le 13 janvier 1898 dans L’Aurore.

Journaliste influent, critique d’art défenseur des avant-gardes, pamphlétaire redouté, Octave Mirbeau est aussi un romancier novateur, qui a contribué à l’évolution du genre romanesque, et un dramaturge, à la fois classique et moderne, qui a triomphé sur toutes les grandes scènes du monde.

A lire ou relire, ce pamphlet savoureux : La Grève des électeurs 

En novembre 1888, Octave Mirbeau fait paraître dans le Figaro, La grève des électeurs, véritable pamphlet contre le leurre que représente, selon lui, le suffrage universel dans le système républicain. A cette époque, cela fait quelques années déjà qu’Octave Mirbeau pointe les dérives de la IIIe République, en y dénonçant de sa plume acerbe de nombreux scandales.

Jardin enchanteur à Carrières-sous-Poissy de 1893 à 1897

Critique d’art redouté et reconnu, il sacre Monnet, Rodin et Pissarro « génies de leur siècle » et lance de jeunes peintres comme Van Gogh ou Gauguin.

En février 1893, Mirbeau achète « le Clos Saint Blaise » (situé à l’emplacement de l’actuel Hôtel de Ville). L’emménagement est long, il est obligé de travailler dans l’écurie. Il écrit à son ami Claude Monnet: « Nous couchons sur des sacs, nous mangeons sur des malles. Et 22 ouvriers dans la maison ! Et pas un coin où se réfugier ».  Dans cette villa il reçoit les plus grandes personnalités de l’époque : Clémenceau, Mallarmé, Rodin, Pissarro, J. M de Heredia, Lucien Guitry, Anatole France, Zola, Maurice Barres…  

Une grande passion : l’horticulture

Son jardin enchante les visiteurs. Edmond de Goncourt écrivait: « Dahlias, glaïeuls, des espèces inédites d’iris crées par O. Mirbeau, des graines, croisements, hybridations. Il y avait une sorte de bassin sablé ou poussait des iris importés directement du Japon. »

A écouter : « Vous immortaliserez mes fleurs », une correspondance entre Octave Mirbeau et son ami le peintre Camille Pissaro

 

 

Triel-sur-Seine, « le plus beau pays du monde »

Alors qu’il vivait entouré d’œuvres d’art (tableaux de Monet, Van Gogh, Pissarro, Cézanne, et des sculptures de Rodin et Maillol), il jouissait d’une vue époustouflante sur la vallée de la Seine.

« C’est le plus beau pays du monde »,

disait-il

C’est au lieu-dit de Cheverchemont à Triel-sur-Seine qu’il fit construire une villa sur la rive droite de la Seine. Un site superbe adossé à la forêt de l’Hautil qui inspira tant de peintres impressionnistes. C’est là qu’il meurt, le 16 février 1917, jour de son anniversaire.

Il disait de ce coin de Seine-et-Oise (ancien nom des Yvelines) :

« Il faut regarder les œuvres d’art comme on regarde un paysage, avec du rêve, avec son rêve à soi »

Pour en savoir plus sur sa vie dans l’ouest parisien :  Triel histoire et le site de la Société Octave Mirbeau