L’UVSQ travaille sur les infections à bactéries résistantes

Larédaction

Une équipe de chercheurs de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines s’est penchée sur les infections à bactéries résistantes dont le surcoût annuel s’élève à 290 millions d’euros. 

L’UVSQ travaille sur les infections à bactéries résistantes © Thinkstock

Pour la première fois, une équipe de chercheurs de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), de l’Inserm et de l’Institut Pasteur (Unité Mixte de Recherche 1181 Biostatique, biomathématique, pharmacoépidémiologie et maladie infectieuses – B2PHI) est parvenue à estimer le plus précisément possible le nombre de nouveaux cas et le coût économique direct que représentent les infections à bactéries résistantes aux antibiotiques chez les malades hospitalisés, pendant les années 2015 et 2016.

Les résultats de ces travaux menés par Mehdi Touat et Marion Opatowski sous la direction de Laurence Watier en collaboration avec le professeur Brun-Buisson au sein du groupe de recherche dirigé par Didier Guillemot ont été publiés le 3 décembre 2018 dans la revue Applied Health Economics and Health Policy et le 12 mars 2019 dans la revue Epidemiology & Infection. 

En 2016, près de 140 000 nouveaux cas d’infection à bactérie résistante ont été identifiés, ce qui représente 12% de toutes les infections bactériennes ayant nécessité une hospitalisation. Les infections urinaires, respiratoires et intra-abdominales en constituent les 2/3. Elles sont dominées par les bactéries E.coli résistantes aux céphalosporines, les staphylocoques dorés résistants à la méthicilline (SARM) et les bactéries pyocyaniques.

Comparativement aux infections à bactéries sensibles aux antibiotiques, les infections à bactéries résistantes entraînent 20% de décès supplémentaires à l’hôpital.

Il a été calculé que le surcoût lié aux infections à bactérie résistante s’élève à 1100€, en moyenne par séjour hospitalier, ce qui conduit à estimer pour l’ensemble de la population un surcoût annuel de près de 290 millions d’euros. 

Cette étude s’appuie sur le Système National des Données de Santé (SNDS), données d’une rare exhaustivité puisqu’il inclut des informations de diagnostic systématiquement collectées lorsqu’un malade séjourne dans un hôpital français. Les informations auxquelles l’équipe de recherche a eu accès portent sur plus de 10 millions de patients hospitalisés annuellement. Débuté il y a 3 ans, ce travail a été initié grâce au soutien du Ministère de la Santé et en collaboration avec l’Assurance Maladie.

Les algorithmes créés pour ce travail recherche seront rendus publiques. Ce qui dorénavant permettra de rapidement réaliser les analyses pour les années suivantes et les années à venir.