Les habitats inclusifs, une solution contre la solitude

SandrineGAYET

Face au défi du vieillissement de la population et afin de soutenir le souhait du plus grand nombre de vivre à domicile dans les meilleures conditions, le Département des Yvelines accompagne de nombreux projets d’habitats inclusifs, mixtes et intergénérationnels.

Ateliers cuisine tous les mercredis à la résidence Sophie Blanchard de Trappes ©CD78

Au cœur des enjeux des transitions écologique, démographique et numérique, l’habitat doit être considéré comme un déterminant de santé et d’autonomie. Et cela, en articulant des valeurs essentielles : accessibilité, adaptabilité, connectivité. Le Département des Yvelines déjà très engagé sur ces questions, développe les projets d’habitats accompagnés.

Chaque résident peut s’épanouir au sein d’un collectif choisi, dans des habitats et des environnements adaptés à leurs besoins.

Aujourd’hui, 25 habitats inclusifs permettent à plus de 240 personnes âgées et/ou en situation de handicap de rester le plus autonome possible (plus des trois-quarts vivent en logements locatifs sociaux).

Juste avant l’été, le Département a inauguré deux habitats inclusifs en résidences intergénérationnelles : l’une dans le village de Juziers (le Hameau du Parc du bailleur social Antin Résidences) et l’autre dans la ville de Trappes (résidence Sophie Blanchard du bailleur social Valophis).
1,2 M€ de subventions ont été alloués par le Département pour financer la construction de ces lieux de vie portés par des professionnels dont le Département assure également la sélection et le financement avec la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie.

A Trappes, 86 logements dont 30 réservés aux seniors

Potager partagé à la résidence de Trappes au pied de l’immeuble ©CD78

Potager partagé, ateliers de cuisine, jeux de société, terrain de pétanque, cours de yoga ou de gymnastique douce… toutes les occasions sont bonnes pour que les générations se rencontrent et partagent des moments simples et joyeux. Le mélange des générations fonctionne bien. Odette est la doyenne. Elle est contente de vivre ici, ses enfants peuvent lui rendre visite car ils vivent non loin. Pour sa part, Lili (prénom modifié), la quarantaine, n’en revient toujours pas après six mois dans cette résidence : « J’ai vécu plus de quinze ans dans une cité à quelques pas d’ici. Je ne connaissais personne dans mon immeuble. Là, je connais tout le monde, on fait plein d’activités et il y a une vraie entraide. C’est génial ! ».

Plusieurs générations sous le même toit pour ne plus être seul

A Juziers, on a rencontré Ginette, une pétillante yvelinoise de 85 ans. Elle vit chez elle, dans un joli appartement mais elle n’est pas isolée. Le concept c’est chacun chez soi mais une salle d’activités commune, des animations, des services. Grâce à Nadia, animatrice à plein temps au Hameau du Parc, les liens sociaux sont maintenus, l’autonomie est boostée. « On fait ce qu’on veut. On s’invite entre nous, on fait plein d’activités avec Nadia mais à notre rythme, sans obligations », se réjouit Ginette. Ce type de résidences permet donc de vivre chez soi sans être seul. Ce sont souvent des unités de petites tailles, sécurisées et solidaires. Les personnes en situation de handicap et les seniors maintiennent une vie sociale, accompagnée et partagée.

Grâce à Nadia, animatrice à plein temps au Hameau du Parc, les liens sociaux sont maintenus ©CD78

Sylvie, 74 ans, est veuve. Elle ne souhaite pas quitter sa maison rattachée à la résidence où elle a vécu avec son époux. Quand la solitude la saisit, elle sait qu’avec Nadia et les autres locataires, elle peut participer à une activité, partager un repas, faire une villégiature…

Comme le souligne Marie-Hélène Aubert, vice-présidente au Département, déléguée à l’Autonomie et la Coopération décentralisée : « Il existe autant de modèles d’habitats que de porteurs de projets pour les personnes en situation de handicap et les seniors. »

Ce qui est important, c’est d’accompagner les habitants pour leur permettre de vivre là où ils ont leurs habitudes, leurs souvenirs. Cela permet aussi aux communes de maintenir leur population. Le Département soutient de nombreux projets dans les Yvelines destinés à lutter contre l’isolement des plus vulnérables ».

Projets accompagnés par le Département des Yvelines

– 37 Résidences Autonomie pour 2600 places
Dont 35 Résidences Autonomie et 2436 places bénéficiant du Forfait Autonomie de la CNSA pour financer des actions de prévention de la perte d’autonomie
– 33 habitats inclusifs pour 329 personnes (163 Personnes âgées, 166 Personnes en situation de handicap)

24 structures sont en fonctionnement en 2025

11 habitats inclusifs pour 107 personnes en situation de handicap :

– Alvéoles et Les Ruches à Andrésy (APAJH) accueillant respectivement 7 et 11 personnes.
– Logis Autonome à Montesson ( groupe Bellan 8 personnes)
– HI Meulan géré par HVS (5 personnes)
– Association insertion Education Soins à Saint-Quentin-en-Yvelines (9 personnes)
– Les Fratries de Versailles (5 personnes)
– L’Etincelle / Arche Aigrefoin (7 personnes)
– La Fondation Falret (2 structures de chacune 15 personnes)
– Alternatives géré par Gapas (11 et 7 personnes sur deux structures)

6 habitats inclusifs pour 69 personnes âgées :

– Résidence intergénérationnelle Les Bergeronnettes à Achères gérée par Domnis/Récipro-Cité (14 personnes)
– Résidence le Hameau du Parc à Juziers gérée par ALFI/Antin Résidences (15 personnes)
– Résidence intergénérationnelle COS Rivages de Viroflay (16 personnes)
Maisons des Sages à Buc, Loges-en-Josas et Les Mureaux (8 personnes dans chaque maison)

7 projets mixtes pour 62 personnes (38 personnes âgées et 24 personnes en situation de handicap)

– Résidence intergénérationnelle de Rosny-sur-Seine, gérée par Logeo Seine/Récipro-Cité (18 personnes)
– Résidence La Manivelle à Voisins-le-Bretonneux (14 personnes) : cette résidence gérée par Antin/Récipro-Cité vient de se voir décerner un prix européen pour son concept.
– Résidences Mariannes à Crespières, Follainville-Dennemont, Gargenville, Maule et Vaux-sur-Seine