Ce film documentaire de Bertrand Hagenmüller est émouvant, drôle, audacieux. Une magnifique aventure humaine « hors les murs ». Ici, soignants, familles et malades d’Alzheimer d’un EHPAD yvelinois, se retrouvent en résidence artistique en Bretagne avec des comédiens, des musiciens et des poètes. Une expérience qui interroge sur le prendre soin, sur l’engagement collectif. Sortie le 30 avril 2025.

« La joie est notre évasion hors du temps » écrivait la philosophe Simone Weil (1909-1943). Une pensée qui fait écho au film documentaire où la joie transcende la maladie et les protocoles médicaux. Durant deux semaines, dans un manoir breton, les blouses blanches tombent, les regards des personnes âgées pétillent, les paroles sont libres. Le goût des petites choses reprend vie et avec elle, leurs saveurs.

Lors de l’avant-première à Versailles, Bertrand Hagenmüller a expliqué comment il voulait mettre en avant le sens du métier du soin et l’accompagnement. « Je voulais montrer ce que signifie prendre soin dans les EHPAD. Qu’est-ce qu’on peut imaginer d’autre comme manière de soigner la maladie d’Alzheimer ? Le film explore les marges du soin pour en faire émerger des leviers concrets comme la liberté, la joie, le quotidien et l’inclusion ».

« Avec l’équipe de soignants, on s’est demandé à quoi pourrait ressembler un lieu où l’on a envie de vivre. On a pensé à une maison où vivent ensemble plusieurs générations, une maison où les malades d’Alzheimer sont impliqués dans la vie ordinaire… ».

Steven, enseignant en activité physique adaptée à la Villa Epidaure La Celle Saint-Cloud ©CD78/M. Simon

« Alors que la société s’interroge plus que jamais sur la place des personnes âgées en établissement, Les Esprits Libres invite à repenser les modèles ».

Steven, enseignant en activité physique adaptée et santé à la Villa Epidaure de La Celle Saint-Cloud a participé à cette résidence artistique. Très engagé dans l’approche des soins non médicamenteux, il a retrouvé, durant ces deux semaines, du sens à son métier. « Je suis un idéaliste, ou utopiste. Je crois en la puissance du collectif pour transformer le rapport aux soins et à l’accompagnement. Ce que j’ai vécu professionnellement durant ces deux semaines, c’est ce que je voudrais vivre chaque jour dans mon métier. Au retour de cette expérience où l’émotionnel était très fort, j’étais déboussolé avec encore plus l’envie de voir les choses changer. Cette aventure ‘hors des clous’ est pour moi une évidence de ce que vers quoi nous devons aller.»

Le théâtre comme outil de médiation

Nabila Sidhoum, directrice des Villas d’Epidaure (groupe LNA Santé) de La Celle-Saint-Cloud et de Garches ©CD78/M. Simon

Les Villas d’Épidaure, situées à La Celle-Saint-Cloud et Garches, ont été le théâtre de nombreuses initiatives. Depuis plus de dix ans, Nabila Sidhoum, directrice de l’établissement et ses équipes n’ont donc de cesse de réinventer leur approche de la prise en soins et ont multiplié les initiatives et expériences pour accompagner de manière innovante les résidents atteints de maladies neuro-évolutives. Le théâtre d’improvisation, avec la rencontre d’Emanuela Barbone, dramathérapeute, en a constitué le « fil rouge ». En dix ans, le théâtre est passé d’une « simple » activité culturelle à un outil de médiation unique entre résidents et professionnels qui a évolué progressivement.

Le Département est « chef de file » en matière d’aide sociale, d’autonomie des personnes et de solidarités des territoires.

Le Mieux vieillir dans les Yvelines est au coeur des politiques de l’autonomie du Département des Yvelines. Ces dernières années, l’institution a mis en place de nombreuses actions pour que les résidents des EHPAD participent à des actions artistiques et culturelles :  Opéra partagé (avec l’Opéra royal de Versailles), rencontres avec des jeunes (Une lettre un sourire des collégiens), voyages et visites culturelles interactives « sans quitter le fauteuil » avec Telescapade…