Le 24 mars 1926, la naissance artistique du peintre René Aubert

NicolasThéodet

Le 24 mars 1926, un Versaillais recevait le prestigieux prix Chenavard. Il s’agit de René Aubert, peintre local connu pour ses dessins de presse. En lui offrant un article en première page, le journal « Les Nouvelles de Versailles » félicite le jeune homme et le fait connaître auprès du grand public pour ses peintures. 

René Aubert est un artiste versaillais de grand talent qui s’est fait connaître en mars 1926. Dans son édition du 24 mars 1926, le journal « Les Nouvelles de Versailles » salue le jeune artiste qui se voit consacrer un plein article sur son succès au prix Chenavard 1926, décerné par l’Académie des Beaux-Arts. Une récompense prestigieuse :

« On sait que ce concours est le plus important après celui du prix de Rome », détaille le journaliste.

Selon le journal, René Aubert, qui a remporté la finale regroupant neuf finalistes, « a envoyé à ce concours une oeuvre picturale importante autant par le choix du sujet, que par la virtuosité avec laquelle l’artiste l’a traitée ». Son tableau, baptisé « Musique de Chambre », représente ainsi quatre musiciens locaux bien connus du grand public. Un choix en rapport avec les goûts de l’artiste, lui-même « excellent violoniste ».

René Aubert, Versailles, Affiche (lithographiée). Estampe, 38 5/8×23 1/4 in, 98×59 cm

René Aubert, pur produit de l’art Versaillais

Le journaliste semble en tout cas emballé par l’oeuvre. « La fermeté du dessin, la qualité de la couleur, la hardiesse de l’éclairage, le groupement si naturel des personnages ou le véritable tour de force accompli, qui fait tenir dans une toile de six mètres carrés de superficie tant de vie, de lumière et d’art », détaille l’auteur. Ce dernier semble d’ailleurs tout autant ravi d’un succès versaillais plutôt que celui de René Aubert.

Dans la dernière partie de son article, le journaliste rappelle que le peintre est un versaillais formé dans la cité royale. « Saluons l’aurore de ce sympathique talent, qui (…), doit à notre école de dessin, et en particulier à son excellent professeur M. Prod’homme, les premiers éléments d’un art dans lequel le voici en passe de devenir un maître à son tour », détaille l’article.

Directeur de l’École d’art de Versailles

Né en 1894 en Eure et Loir, René Aubert est infirme de naissance et passe son enfance à Berk pour des soins. C’est là qu’il apprend le violon et débute la peinture. Dans un premier temps dessinateur, il s’engage dans la presse pour couvrir des affaires judiciaires comme le fameux procès Landru, assassin qui sévit sur Vernouillet et Gambais au début du siècle et qui fut condamné à mort à Versailles le 30 novembre 1921.

C’est à partir de 1926 qu’il se fait véritablement connaître en tant qu’artiste en exposant régulièrement au Salon des artistes français jusqu’en 1942. Il y reçoit d’ailleurs plusieurs prix et son succès le mena à la direction de l’École d’art de Versailles en 1938. Un poste qu’il conservera jusqu’en 1966. C’est pour lui rendre hommage que son décès a été suivi d’une rétrospective de son oeuvre par la ville de Versailles en décembre 1977.