La mort de Léonard de Vinci est une « infox »

SandrineGAYET

Cette année marque le 500è anniversaire de la mort de Léonard de Vinci (1452- 2 mai 1519) à Amboise. Un célèbre tableau de Ménageot, « La mort de Léonard de Vinci » dépeint son dernier souffle en présence de François 1er. Scène reprise par Ingres et bien d’autres artistes. Une « infox » picturale dirait-on aujourd’hui. Voici pourquoi.

Francois Ier et Leonard de Vinci / Tableau de Jean-Auguste-Dominique Ingres/Wimédia

Le château du Clos Lucé à Amboise, en Touraine, est plongé dans le silence. En ce début du mois de mai 1519, le génie de la Renaissance, Léonard de Vinci, se meurt. Sentant sa fin approcher, il a récemment rédigé son testament par lequel il lègue une partie de ses instruments et de ses œuvres à Francesco Melzi et demande à être enterré à Amboise.
En 1550, son biographe Vasari raconte que l’auteur de La Joconde est mort dans les bras de François 1er avec qui s’est nouée une amitié indéfectible. Ce récit va traverser les siècles. Au 18è, à l’aube de la Révolution française, alors qu’il faut à tout prix redorer la figure royale en plein soulèvement du peuple, le peintre François-Guillaume Ménageot crée « La Mort de Léonard de Vinci », tableau où l’on voit l’artiste florentin mourir dans les bras de son royal protecteur. Récit pictural que reprend à son compte Jean-Dominique Ingres. Et pourtant…

… Le roi est ailleurs

Mais voilà, la vérité historique n’est rétablie qu’au début du 19è siècle. Le roi François 1er, vainqueur de Marignan et protecteur des arts ne pouvait pas être au chevet du grand Léonard. En effet, la reine Claude de France ayant accouché le 31 mars 1519, le roi était alors retenu au château de Saint-Germain-en-Laye pour les grandes festivités de la naissance de leur second fils, Henri. Successeur de François Ier, celui qui deviendra Henri II est aujourd’hui bien moins connu que son père, que son épouse Catherine de Médicis ou même que certains de ses enfants comme sa fille Marguerite, passée à la postérité sous le nom de « reine Margot ».

Deux expositions Renaissance