Découvrez la carrière d’Albert Uderzo, le père d’Astérix, installé au Tartre-Gaudran

YvesFOSSEY

Une figure emblématique du Tartre-Gaudran, plus petite commune des Yvelines et d’Ile-de-France, est à l’honneur au Musée Maillol à Paris. Une exposition retrace la carrière d’Albert Uderzo, le père d’Astérix, qui a vécu dans le village. 

Albert Uderzo, le père d’Astérix, s’était installé au Tartre-Gaudran dans les années 1980. CD78/Y.Fossey

Encore un mois pour découvrir l’exposition hommage consacrée à Albert Uderzo et proposée au Musée Maillol. Présentée à l’occasion du premier anniversaire de sa disparition, elle s’achève le 30 septembre 2021.

Des dessins jamais montrés

Intitulé « Uderzo, comme une potion magique », l’événement comprend des centaines de planches et de dessins réalisés par le célèbre auteur de bande dessinée qui, pour la plupart, n’étaient jamais sortis de son bureau.

Il a connu une carrière hors normes, il a touché les étoiles. Associé à son ami et complice René Goscinny, il a connu toutes les récompenses ou presque après avoir franchi tous les obstacles ou presque.

Astérix, le petit guerrier, Obélix, le livreur de menhirs, Panoramix, le druide, Abraracourcix, le chef, Assurancetourix, le barde… Le premier album des aventures du camp gaulois a été publié en 1961. Une trentaine d’autres suivront avec la participation d’Albert Uderzo jusqu’en 2009.

Le succès des Gaulois, qui résistent aux Romains de Jules César, est phénoménal. Publiée dans 111 langues, c’est la bande dessinée la plus traduite au monde. Près de 380 millions d’albums ont été vendus.

Les albums d’Astérix ont été publiés dans plus de 100 langues. CD78/Y.Fossey

L’exposition permet également d’en savoir un peu plus sur la personnalité du dessinateur. Ses parents d’origine italienne avaient fui leur pays en 1923 pour échapper au fascisme. La famille s’installe dans la région de Reims.

Né en 1927, à sa naissance Albert a six doigts à chaque main. Il subira une intervention chirurgicale pour ôter ce handicap. Il est également daltonien.

Il apprend le métier à 13 ans

Engagé par la Société parisienne d’édition à l’âge de 13 ans, le jeune Albert apprend les rudiments du métier de dessinateur. Mais il est stoppé dans son élan à cause de la Seconde Guerre mondiale.

Il rejoint alors la Bretagne dans la région de Saint-Brieuc où vit son frère. C’est peut-être en découvrant les Côtes-d’Armor qu’il a eu l’idée de créer le fameux village gaulois.

Le premier album d’Astérix a été publié en 1961. CD78/Y.Fossey

L’auteur de la célèbre bande dessinée s’installe au Tartre-Gaudran dans les années 1980. Il implante sa maison de campagne dans le plus petit village des Yvelines et d’Ile-de-France, situé à une soixantaine de kilomètres de son domicile et de ses bureaux de Neuilly. Frédéric Delarue, l’actuel maire du village, évoque un homme « simple et discret ».

Sa propriété a des allures de village gaulois. Il a fait construire des chaumières. Il avait aussi aménagé un vaste hangar qui abritait un Mirage 2000 en référence à la création du journal Pilote avec les aventures de Tangy et Laverdure.

Albert Uderzo a même fait partie de l’équipe municipale de ce village d’une trentaine d’habitants de 1988 à 1995. «Le maire de l’époque s’appelait Jean-Luc Leromain », sourit Frédéric Delarue.

La voie du Tartre-Gaudran, qui mène à la propriété d’Albert Uderzo, a été baptisée allée de la Serpe d’or. CD78/Y.Fossey

Le dessinateur a marqué à jamais l’histoire du village. La voie qui mène à sa propriété a été baptisée allée de la Serpe d’or, du nom du second album sorti en 1962. Au portail de l’habitation, un célèbre quartier de Paris est symbolisé avec une pointe d’humour. Une plaque « La Butte mon Tartre » a été fixée près de la barrière.

Il a aussi dessiné le blason de la commune en 1993. Il a repris celui de la ville de Paris mais à la place du bateau, il a dessiné un sabot flottant, raconte Frédéric Delarue.

En 2006 Albert Uderzo avait participé à l’inauguration d’une école de Mantes-la-Jolie qui porte son nom. Alors qu’il est décédé en 2020, la propriété, dont le hangar du Mirage 2000 a été détruit lors d’un incendie en 2017, appartient toujours à la famille.