Blaise Cendrars, une légende à Tremblay-sur-Mauldre

SandrineGAYET

Frédéric Louis Sauser, dit Blaise Cendrars (1er septembre 1887 – 21 janvier 1961) était romancier et correspondant de guerre. C’est dans sa résidence des Yvelines, à Tremblay-sur-Mauldre, qu’il écrivit ses plus grands romans.

Portrait de Blaise Cendrars par Modigliani (1917) /Wikimedia

Ecrivain, poète, légionnaire, journaliste, aventurier, Blaise Cendrars a mené une vie incroyable, digne des grands romans épiques. Lui qui écrivait que « toute vie n’est qu’un poème » est devenu, à juste titre, une légende de la littérature. Un personnage de romans. A lire ou relire sans modération.
Très jeune, l’ailleurs attire le jeune homme suisse qui a soif de découvrir le monde et ses soubresauts. Il va vivre en Russie, en Amérique, en Europe.

Quand la guerre de 1914 éclate, celui qui se fait déjà appeler par son pseudonyme Blaise Cendrars et qui a bien bourlingué, s’engage dans la Légion étrangère.

Le 28 septembre 1915, il est grièvement blessé. On doit l’amputer du bras droit. Cendrars ne se remettra jamais de cette perte qui lui inspirera « La Main coupée ». Il sera naturalisé français en 1916 et mènera une vie de bohème à Paris, Nice, Cannes. Il fréquente les surréalistes, travaille dans l’édition et le cinéma, rédige des critiques d’art puis s’installera au Tremblay-sur-Mauldre pour fuir la fureur de Paris.

Sa « petite maison des champs »

En 1923, l’appel du large est trop fort, il repart et voyage désormais entre Le Tremblay et le Brésil. Le poète devient romancier. C’est dans sa « petite maison des champs », comme il surnomme son havre du Tremblay-sur-Mauldre, qu’il s’attèle à la rédaction de son grand roman d’aventure, populaire : « L’Or » (1925). Le succès est immédiat et mondial.

Viendra ensuite son autre roman, plus provocateur et plus noir, « Moravagine » (1926).

Quand il n’est pas à sa table de travail, il reçoit en « presque voisin », l’architecte Le Corbusier qui avait alors un projet d’église au Tremblay et le compositeur Igor Stravinsky.
Dans les années 1930, il se lance dans le grand reportage, travaille pour le « France-Soir » de Pierre Lazareff. Lorsque la Seconde Guerre éclate, ce grand mutilé de 52 ans devient correspondant pour l’armée anglaise.
Durant l’Occupation, sa maison du Tremblay-sur-Mauldre est saccagée par les Allemands. Cendrars s’exile à Aix-en-Provence.
A soixante ans, Blaise s’attaque à « Bourlinguer », le livre d’un voyage sans fin.

Décédé le 21 janvier 1961 à Paris, ses cendres seront transférées en 1994 au cimetière du Tremblay-sur-Mauldre. Sur sa dalle est gravée sa signature et une main en bronze y est scellée. En mémoire du récit autobiographique du grand « écrivain manchot ».

A écouter, le podcast de Radio Classique : « Il était une fois Blaise Cendrars » raconté par Franck Ferrand.