Le projet Avenir Sciences, piloté par le Département des Yvelines en partenariat avec l’Association Sciences, Technologie et Société (ASTS), a pour objectif de donner le goût des sciences aux élèves de 4e et 3e et de leur faire découvrir les métiers de la recherche. Avenir Sciences met en lumière en particulier les carrières de femmes scientifiques, grâce au « marrainage » par des femmes de science.

Avec Margot Funk (1ère à gauche), docteure en mathématiques, les collégiens de Fontenay-le-Fleury ont découvert l’exposition sur les premières écritures et codes mathématiques à l’Institut du Monde Arabe à Paris ©CD78/M. SIMON
Le succès de la première édition d’Avenir Sciences en 2024 dans plusieurs collèges yvelinois, a incité le Département à poursuivre le programme auprès des collégiens de 4e et 3e. Si Avenir Sciences fonctionne si bien, c’est aussi grâce aux enseignants dans nos collèges : ils préparent les élèves sur les thématiques choisies et se mobilisent pour que les rencontres avec les scientifiques soient les plus optimales et bénéfiques possibles pour les jeunes.
Les classes inscrites sont accompagnées, à travers 3 ou 4 rencontres, par une marraine scientifique, qui leur présente son métier, travaille avec eux sur un projet, font une sortie (visite d’un laboratoire, d’un centre de recherche, d’un musée…).
« Pour les élèves, c’est un programme enrichissant sur ce qu’est la recherche. Il permet de voir les applications concrètes de la science. Ce serait formidable si cela pouvait créer des vocations, surtout chez les jeunes filles », explique un professeur ayant participé à Avenir Sciences.
La découverte d’un éventail de filières et de métiers
Géophysique, neurosciences, climatologie, biodiversité des zones humides, architecture, sociologie et archéologie, études sur la matière, ethnologie, crypto sciences… les thématiques proposées depuis deux ans avec l’Association Sciences, Technologie et Société, sont aussi diverses que passionnantes. Car pour les jeunes élèves, ces matières sont abordées de façon claire et concrète, par les marraines.

Pièce de la collection – exposition « les premières écritures, atelier algèbre / algorithmes », Institut du Monde Arabe.©CD78/M. SIMON
Une riche programmation
Plusieurs collèges ont eu la chance de participer au programme 2025, avec à chaque fois des rencontres avec les marraines qui débouchent à la fin sur un exposé ou la réalisation d’une expérience, d’une maquette, d’une recherche…
Des marraines très engagées
Lors de la première édition d’Avenir Sciences, Pascale Chavatte-Palmer, directrice de recherche en biologie du développement et de la reproduction à l’INRAE a été la marraine d’une classe de 4ème du LFA de Buc. Elle leur a fait un cours sur le métabolisme et a évoqué son métier de vétérinaire puis de chercheur. Dans un second temps, les collégiens ont pu découvrir son laboratoire puis réaliser des expérimentations
Deux années de suite, Julie Tugend, spécialiste en géophysique, chercheuse à la Commission de la Carte Géologique du Monde et enseignante au département Géosciences et Environnement a accompagné des collégiens de Conflans-Sainte-Honorine et du Chesnay-Rocquencourt. Au premier rendez-vous, elle leur a présenté son métier, son parcours et répondu aux très nombreuses questions. Puis les collégiens sont allés à la Maison internationale de la recherche, à Neuville-sur-Oise, pour visiter le laboratoire Géosciences et Environnement dans lequel a travaillé leur marraine. Ils ont pu visiter toutes les salles de recherche du laboratoire, observer de très près des fossiles, des minéraux et des roches, et même échanger avec des chercheurs et des enseignants de CY Cergy Paris Université. Le projet s’est achevé par un atelier concret scientifique, sur les roches et la réalisation d’une exposition de leurs travaux.
Pour faire découvrir la matière condensée à des collégiens de Limay, Stéphanie Buil, chercheuse au GEMAC (Groupe d’étude de la matière condensée de l’Université Versailles-Saint-Quentin), spécialiste de la lumière, a entraîné les jeunes dans la découverte d’un campus de recherche de pointe et a réalisé avec eux « des tonnes d’expériences » qu’ils ont adorées.
Pour sa part, Maïa Raulot-Dinh, chercheuse sur l’histoire des sciences au Centre d’Histoire culturelle des sociétés contemporaines à l’UVSQ a enchanté les collégiens lors d’une visite exclusive aux Archives départementales. Là, ils ont pu découvrir le lieu et réfléchir sur les traces historiques de femmes yvelinoises restées dans l’ombre malgré des parcours scientifiques inspirants. Cela a ainsi permis aux collégiens de voir pourquoi et comment sont conservés les documents.

Margot Funk, marraine d’Avenir Science (de face) avec Pauline Lablanchy, chargée de projet Education au Département des Yvelines ©CD78/M. SIMON
En ce moment, une classe de 4e de Fontenay-le-Fleury aborde les sciences mathématiques. Leur marraine, Margot Funk, docteure en mathématiques (a travaillé au laboratoire de Mathématiques de Versailles), spécialiste des algorithmes et de la crypto-analyse, les a retrouvés à l’Institut du Monde Arabe à Paris. Une visite aussi insolite que passionnante. Avec la guide de l’IMA, ils ont remonté le temps à l’exposition « les 1ères écritures, atelier algèbre / algorithmes », ont découvert l’histoire des mathématiques, de la naissance des symboles aux équations et aux algorithmes. Ils ont posé de nombreuses questions, souvent étonnés des réponses.
De belles révélations, avant de passer à l’atelier : là, les élèves ont planché sur des opérations et des équations avec les outils et les codes utilisés au IXe siècle par les marchands de Bagdad… Une approche des mathématiques vraiment amusante, comme un jeu de piste et de logique à la recherche de l’inconnue…mathématique.
« C’est drôlement sympa de faire des maths comme ça. Et d’apprendre comment ils faisaient autrefois sans ordinateur » observe une collégienne qui aime bien les jeux de logique et est attirée par la médecine.
Toutes ces initiatives encouragent la curiosité des jeunes et leur donnent quelques clés pour comprendre l’importance de la recherche et des sciences. L’engagement et les parcours des marraines de l’ASTS prouvent que les femmes ont toute leur place dans les filières scientifique et technique où elles sont malheureusement encore sous-représentées.
Les Françaises encore sous-représentées dans les sciences
D’après cette étude, 82 % des femmes interrogées ont été confrontées à l’école à des stéréotypes de genre. Par exemple, 44 % d’entre elles affirment avoir entendu qu’elles étaient moins compétentes en mathématiques que les garçons.
D’après 50 % des femmes interrogées, l’environnement très masculin pendant leurs études ressenti par 63 % des étudiantes interrogées et 53 % des femmes actives leur a donné le sentiment de ne pas être à leur place. Un « syndrome de l’imposteur ».
En conclusion, les femmes interrogées plébiscitent la mise en place de programmes de sensibilisation ainsi que la création de programmes de mentorat et de marrainage. C’est bien l’objectif du projet Avenir Sciences du Département.