Yvelines cinéma: la Guerre des Boutons rejouée à Saint-Hilarion

YvesFOSSEY

Retour en arrière le dimanche 22 août à Saint-Hilarion à l’occasion du festival les Yvelines font leur cinéma. Avec la projection du film la Guerre des Boutons, les spectateurs vont revivre les scènes tournées en 1961 dans le village. 

Ce cliché a été réalisé à l’issue du tournage de la Guerre des Boutons avec les enfants ayant participé aux différentes scènes. (Photo collection Daniel Tuffier)

Michel Galabru, Jacques Dufilho, Jean Richard, Pierre Tchernia et Martin Lartigues alias Petit Gibus figurent à l’affiche de la Guerre des Boutons où des enfants de deux villages s’affrontent. Malheur aux perdants : les boutons de l’ensemble de leurs vêtements sont coupés.

Des scènes tournées dans plusieurs villages

Le scénario fonctionne. Les défis s’enchaînent et les boutons tombent. Quelques répliques du Petit Gibus, âgé de 9 ans à l’époque, sont même devenues cultes : « Si j’aurais su j’aurais pas venu » ou encore « mon pantalon est décousu, si ça continue on verra l’trou d’mon… pantalon est décousu… » Ce film a connu un énorme succès avec près de dix millions d’entrées.

De nombreuses scènes de cette bataille se sont déroulées dans les communes proches de Rambouillet, notamment Saint-Hilarion, Saint-Arnoult-en-Yvelines, Orphin ou encore Poigny-la-Forêt.

Ce n’est pas un hasard. Yves Robert, le réalisateur, était domicilié à Saint-Hilarion au Moulin de Guéville, du nom de la rivière qui traverse la localité. En plus le siège de sa société de production est implanté à Rambouillet.

Daniel Tuffier, de l’école au cinéma

Le cinéaste a les décors à sa porte mais il a besoin d’enfants pour constituer les deux groupes rivaux qui se querellent, les Velrans et les Longevernes. Il se rend alors tout simplement dans l’école de Saint-Hilarion où il choisit des écoliers, qu’il invite par la suite à passer une audition dans sa propriété.

Daniel Tuffier, qui figurait parmi les enfants du camp des Longevernes, avait dix ans lors du tournage. CD78/Y.Fossey

Daniel Tuffier, tout juste âgé de 10 ans, est sélectionné. Aujourd’hui, âgé de 71 ans, il n’a rien oublié de cette « formidable aventure ». « Mes parents ne voulaient pas que j’y aille et Yves Robert est venu voir ma mère pour lui expliquer le tournage afin de la convaincre », souffle Daniel Tuffier.

Nous étions au total une centaine d’enfants, certains venaient de Paris, toute la durée du tournage, qui s’est déroulé pendant les vacances d’été, nous étions installés au Moulin de Guéville sous des tentes de l’armée. Nous n’avions pas conscience qu’on faisait un film, c’était comme des vacances.

La Guerre des Boutons a été l’unique expérience dans le domaine du cinéma pour Daniel Tuffier qui vit aujourd’hui à Orphin. Concernant Martin Lartigues, le Petit Gidus, s’il a posé ses valises dans les Landes et qu’il est devenu artiste peintre, il n’a pas complétement quitté Saint-Hilarion. « La garderie que nous avons inauguré en 2018 porte son nom », prévient Jean-Claude Batteux, le maire du village.

La salle polyvalente du village porte le nom du réalisateur Yves Robert. CD78/Y.Fossey

Ce n’est pas la seule trace du film. La salle polyvalente porte le nom du réalisateur Yves Robert. En revanche, l’école de Daniel Tuffier et ses camarades n’existe plus. Un nouvel établissement scolaire a été construit et les anciens locaux ont été transformés afin d’y aménager la mairie.

La projection en plein air du film la Guerre des Boutons aura lieu le dimanche 22 août à la tombée de la nuit dans le champ communal derrière la salle Yves Robert. Deux autres films figurent également au programme de la soirée:  mon Père est une femme de ménage à Carrières-sous-Poissy au Parc du Peuple de l’Herbe et un Indien dans la Ville à Villennes-sur-Seine au Parc de Marolles.

A noter que les mesures instaurées en raison de la crise sanitaire seront respectées et appliquées, notamment le Pass sanitaire, sur l’ensemble des lieux de projection. Accueil du public à partir de 19 heures. Bonne séance à tous!