Violences sexuelles : 5 000 signalements sur la Plateforme de Guyancourt

SandrineGAYET

Lancé à Guyancourt il y a un an, le portail de signalement des violences sexuelles et sexistes permet aux victimes, et aux témoins, de se confier en ligne. Plus de 5 000 signalements ont été enregistrés en un an.

Victimes ou témoins de violences sexuelles ou sexistes, vous pouvez libérer la parole sur la plateforme dédiée

5 000. C’est le nombre de signalements recueillis en un an sur cette plateforme, une des deux ouvertes en France, l’autre étant à Rennes. Son inauguration le 27 novembre 2018, avait eu lieu en présence de Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur et de Nicole Belloubet, la Garde des Sceaux.
Tout l’enjeu est de libérer la parole des victimes mais aussi celle des témoins en leur offrant un lieu où l’anonymat est garanti et surtout où les démarches ne restent pas complètement inabouties. Beaucoup de victimes ne portent pas plainte, par peur le plus souvent. En France, seule une victime sur 12 dépose plainte !

Service-public.fr/cmi

Cet outil, très attendu par les associations qui œuvrent dans la lutte contre les violences faites aux femmes, c’est un tchat accessible via ordinateur, smartphone ou tablette, opérationnel sept jours sur sept et 24 heures sur 24 et autour duquel se relaient 16 policiers et une psychologue. Ils prennent en charge, à distance, des victimes qui se connectent sur le site national service-public.fr/cmi. Il suffit juste d’entrer son code postal pour accéder au tchat.

L’enjeu d’une telle plateforme est d’amener les victimes à porter plainte : poser la parole pour qu’ensuite elle soit juridiquement qualifiée. Le passage par le tchat permet ainsi aux victimes de s’exprimer avant d’entreprendre les démarches physiques (commissariats, gendarmeries, hôpitaux…), toujours stressantes. Les agents du commissariat de Guyancourt les accompagnent dans ce sens.

Cette plateforme concerne les viols d’une personne majeure ou mineure, les agressions sexuelles, les violences conjugales et le harcèlement.

16 agents de police très bien formés

De l’autre côté, siègent 16 policiers (8 femmes et 8 hommes et 2 nouveaux agents viennent d’être recrutés pour étoffer l’équipe qui fait face à une augmentation des appels) basés dans un bureau dédié du commissariat de Guyancourt. Ils répondent aux tchats, écoutent et surtout, orientent les victimes. Comme le précise la commandante Sandrine Masson, cheffe de la Plateforme, le personnel travaille par équipes de jour et de nuit. Certains agents viennent de police secours, d’autres de brigades de protection de la famille.

67% des déclarations sont anonymes

Lors d’une table-ronde consacrée aux violences sociétales dans le cadre de l’université des mairies des Yvelines, Sandrine Masson a bien insisté sur le rôle de cette plateforme dans la gestion des urgences. Quand les policiers prennent en charge une victime lors d’un tchat, ils transmettent la conversation au service territorial compétent (d’où la demande du code postal). Actuellement, la durée moyenne des tchats est de 54 minutes.
Elément majeur de ce dispositif : l’anonymat des victimes est préservé : les personnes -victimes ou témoins – peuvent rester anonymes « jusqu’au bout du tchat ou donner leur nom et prénom pour que nous puissions prendre un rendez-vous pour elles dans un commissariat de police », précise la commandante Sandrine Masson.

137 féminicides depuis le 1er janvier 2019

En France, 93 000 femmes déclarent avoir été victimes d’un viol ou d’une tentative de viol et plus de 225 000 femmes sont victimes de violences physiques.

Depuis le 1er janvier,  137 femmes sont mortes sous les coups de leur partenaire ou ex-partenaire… les féminicides restent un fléau.

Important : Cette plateforme vient en complément de tous les autres services disponibles : le 3919 (violences contre les femmes), le 17 (police-secours) et pour l’enfance en danger, le 119 !