Des radars anti-bruit en expérimentation dans les Yvelines

NicolasThéodet

Afin de lutter contre les pollutions sonores sur les routes, des radars ont été installés dans les Yvelines. En phase de test, ils pourront par la suite amener à une verbalisation.

 

Seul les pots d’échappement trafiqués peuvent dépasser le seuil. © Pixabay

Ils sont nombreux les motards qui se pressent sur les routes de la Vallée de Chevreuse, recherchant les sensations fortes que procurent les lacets des nombreuses côtes. Un plaisir qui pourtant nuit aux locaux. Victimes, dans certains cas, de véhicules trop bruyants à proximité de leur domicile.

« Ce sont parfois près de 500 motards par week-end qui passent par Saint-Lambert-des-Bois », explique le maire de la commune, Olivier Bedouelle. « Ce n’est qu’une très petite minorité qui crée cette pollution sonore, mais cela agit sur la santé de nos concitoyens ».

Pour répondre à cette pollution sonore, deux types de radars ont été installés dans les Yvelines. L’un à Saint-Lambert-des-Bois, sur la D91. Il s’agit de trois radars sonores expérimentaux. En phase de test jusqu’à l’été prochain, ils permettront de vérifier leur fiabilité dans la détection des véhicules bruyants. L’un des trois sera mis en service par la suite et permettra la verbalisation. Le second à Saint-Forget, dans la très célèbre côte des 17 tournants, est un radar méduse. Doté d’une caméra et de plusieurs micros, il a la même fonction. Un soulagement pour les élus locaux qui déclarent que certains deux-roues dépassent parfois les 130 décibels (dB).

Les radars fixés à 72 dB

Les 17 tournants à Saint Forget, un lieu privilégié des motards. ©TV78

Sur le fonctionnement, les radars fonctionnent de la même manière que ceux pour la vitesse. Fixée à 72 dB, la limite, une fois franchie, les actionne. Ce seuil correspond au bruit d’un aspirateur ou l’aboiement d’un chien. Le seuil de danger est lui fixé à 85 dB (tondeuse à gazon), tandis que celui de la douleur est fixé à 120 dB (entre le concert sonorisé et le réacteur d’avion).  À ce niveau, on ne parle plus de nuisance sonore, mais de pollution. En effet, ce seuil joue sur la santé des victimes au quotidien.

L’amende pour le dépassement du bruit sera de 135€. Elle correspond à une contravention de 2ème classe. Le code de la route lutte déjà contre la pollution sonore. L’article R318-3 explique que « Les véhicules à moteur ne doivent pas émettre de bruits susceptibles de causer une gêne aux usagers de la route ou aux riverains ». D’ailleurs peu de personnes sont concernées. Ce niveau de bruit ne peut être atteint que par les pots d’échappement trafiqués. Un comportement minoritaire de certains utilisateurs de la route.

Le bruit, véritable fléau pour la société

Un radar méduse comme celui installé à Saint Forget.

Selon l’ADEME, l’Agence de la transition écologique, le coût social du bruit est estimé à 158,5 milliards d’euros. Le bruit routier représente à lui seul 52% des coûts. Selon eux, les principales causes néfastes sont une perturbation du sommeil (43%), une tension nerveuse et un stress (37%), de la fatigue (10%) et la dépression (7%).