À Nézel, la vigne continue de pousser

NicolasThéodet

À Nézel, la vigne pousse toujours sur les Coteaux de la Mauldre. Sous le regard de Philippe Ollivon, le projet de renaissance viticole dans le nord Yvelines prend forme, et entre de plus en plus dans l’identité des habitants.

Sur les coteaux, les pieds ont bien résisté aux Saints de Glace. © CD78/ N.Théodet

Sur les coteaux, les pieds ont bien résisté aux Saints de Glace. © CD78/ N.Théodet

Mamert, Pancrace et Servais sont passés. Les Saints de glace ne sont pas venus à bout des vignes de Nézel. Celles-ci poussent toujours fièrement à flanc de colline, bercées par le soleil matinal du début de l’été. Au milieu d’elles, Philippe Ollivon, président de l’association Les Coteaux de la Mauldre, les regarde grandir.

Avec le gel du printemps, nous avons eu 80% de bourgeons touchés. On s’en est quand même bien sorti et on peut espérer quelques raisins pour 2022, malgré une reprise instable de la végétation

analyse-t-il. Chaque matin, à 6h30 il travaille dans les vignes. Un investissement qui a pour seul objectif, de faire renaître les vignobles d’Île-de-France dans le nord Yvelines.

Une reconnaissance territoriale pour la vigne yvelinoise

D’autant que la filière viticole francilienne, encore naissante, intéresse déjà. Restaurateurs, influenceurs, journalistes… Ils sont nombreux à suivre son développement. Ce qui crédibilise la filière IGP de la région.

Les récoltes de 2020 seront les premières à porter l’appellation vin d’Île-de-France

explique le passionné. De quoi l’encourager dans les prochaines étapes du projet.

Prochaine étape pour les vignes ? Valider la démarche bio, importante aussi pour le public. En parallèle, l’association des Coteaux de la Mauldre espère la création d’un chai pour les vendanges de 2023, qui seront certainement les premières. « C’est pour bientôt, c’est seulement dans deux ans », précise le vigneron.

Un cheval de trait a assuré l'animation et valide le projet bio de la démarche. © Association les Coteaux de la Mauldre

Un cheval de trait a assuré l’animation et valide le projet bio de la démarche. © Association les Coteaux de la Mauldre

Mais avant tout, c’est au local que le vigneron cherche sa notoriété. Plein d’humilité, il espère accroître la renommée du projet à l’échelle des Yvelines, Nézel et sa région. Pour le moment l’engouement est ponctuel. La plantation avait mobilisé les habitants, et récemment, c’est un cheval de trait venu travailler la terre qui a interpellé les riverains. Le nombre d’abonnés sur la page Instagram ne cesse d’augmenter. Petit à petit une identité se crée. Progressivement, les Nézellois s’approprient les vignes dans leur identité.

Un projet modèle pour la région du Nord-Yvelines

Cette identité se matérialise déjà par le sérieux du projet. « Nous l’avons présenté à la Chambre d’Agriculture », confie Philippe Ollivon.

Le but était de démontrer l’objectif de l’association et les opportunités de multiplication de ce type de projet. Un intérêt important pour la filière agricole, car il s’agit de valorisation de prairies calcaires, peu exploitables

ajoute-t-il. Des projets viticoles pourraient donc répondre à ce besoin. Pour cela, le vigneron nézéllois lance des prospections auprès de ses voisins.

Par ce biais nous souhaiterons porter un modèle micro-vignoble qui soit en accord avec le territoire

explique-t-il.

Philippe Ollivon au milieu de sa vigne nézelloise. © CD78/ N.Théodet

Philippe Ollivon au milieu de sa vigne nézelloise. © CD78/ N.Théodet

Un cheval de trait au coeur des vignes

L’utilisation d’un cheval de trait n’est pas anodine. « Nous avions besoin de travailler les sols mécaniquement », explique Philippe Ollivon. Dans le souci de conserver une démarche écoresponsable, il fait alors appel à Michael Bertolotti des Calèches du Loir. Avec ses juments « Valine » et « Andy », il vient travailler dans les rangs de vignes pour désherber afin d’empêcher l’étouffement des vignes. L’utilisation des chevaux de traits permet de limiter le tassement du sol, et rend encore plus ludique le travail de la vigne.

En un jour, il a fini toutes les parcelles. En ce moment, nous faisons appel à lui tous les 15 jours pour son travail

explique le vigneron.

Michael Bertolotti des Calèches du Loir travaille dans les rangs de vigne © Association les Coteaux de la Mauldre

Michael Bertolotti des Calèches du Loir travaille dans les rangs de vigne © Association les Coteaux de la Mauldre