Les fortes gelées qui ont été enregistrées en Ile-de-France au début du printemps 2021 vont impacter durement les productions comme le colza, la betterave, les fruits. Dans les Yvelines, deuxième département agricole d’Ile-de-France, les dégâts sont très importants.
Des mois de travail anéantis en quelques heures parce que le mercure a brusquement plongé en dessous de zéro degré. Le gel tardif, c’est le cauchemar des agriculteurs, des jardiniers, des maraîchers, des arboriculteurs. Cette année, il a ravagé de nombreuses cultures en Ile-de-France, dans les Yvelines notamment.
Pour les champs de colza, c’est une catastrophe car leur floraison commençait
explique un agriculteur dont les champs s’étendent dans la plaine de Versailles.
Plus au sud, vers Septeuil, les ravages sont tout aussi spectaculaires. Le betteravier Christophe Le Coq a perdu plus de 80% de ses plants. Il devait produire 2000 tonnes pour le sucre et le gel hydroalcoolique. Plus rien.
Un épisode inédit
Les agriculteurs franciliens ont tenté de sauver ce qui pouvait l’être en allumant par exemple des feux pour réchauffer les récoltes. Mais apparemment ce fut insuffisant. Face à l’ampleur des dégâts un peu partout en France, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a annoncé le 14 avril 2021, un fond d’aide exceptionnel pour les grandes cultures. Pour sa part, le Département des Yvelines, dans le cadre de sa politique agricole, dispose d’un fonds d’indemnisation des calamités climatiques, qui pourra être mobilisé.
Pour ce qui est de l’arboriculture, tout est perdu. La période de froid a été très intense une grosse partie de la nuit et cela a eu le temps de pénétrer dans les tissus végétaux. Les céréales comme le blé dur ou les orges de printemps semés à l’automne pourraient être aussi touchées
explique Christophe Dion, chef du service Agronomie à la Chambre d’Agriculture d’Île-de-France.
Il constate aussi que le phénomène est d’une rare intensité :
Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu autant de dégâts de gel. Un épisode de gel où les betteraves sont atteintes à ce point-là, je n’ai jamais vu ça.