La meilleure bergère de France est dans les Yvelines

PierreSARNIGUET

Lors de la 61e édition du Salon International de l’Agriculture, Jeanne Touzelet, pensionnaire de la Bergerie Nationale de Rambouillet, est devenue la meilleure bergère de France dans le cadre des Ovinpiades. L’occasion de rappeler l’importance, la diversité et surtout le rôle joué par la jeunesse dans le secteur agricole yvelinois.

Jeanne Touzelet (ici en t-shirt vert) reçoit son prix de meilleure bergère au salon international de l'agriculture

Jeanne Touzelet (ici en t-shirt vert) reçoit son prix de meilleure bergère au salon international de l’agriculture © INTERBEV ÎLE-DE-FRANCE

À 19 ans, Jeanne Touzelet s’est fait un petit nom dans le milieu ovin en devenant la meilleure bergère de France 2025 à l’occasion des Ovinpiades du Salon International de l’Agriculture à Paris. Son parcours, ses passions, ses ambitions, sa vision des choses, échange avec une jeune femme passionnée.

 

Comment avez-vous mis le pied dans le monde agricole ?

Je n’ai pas vraiment d’attaches particulières avec ce monde. Je suis originaire d’Orléans et mes parents sont techniciens chimistes. J’ai tout de même pu en créer un en pratiquant l’équitation depuis l’âge de 5 ans, une discipline que je pratique toujours aujourd’hui.

Pourquoi avoir fait le choix de rejoindre la Bergerie Nationale de Rambouillet ?

Cela fait plusieurs années que j’ai la volonté de devenir vétérinaire. Après le bac, je ne me voyais pas rentrer en classe préparatoire. Quand j’ai vu que je pouvais prendre un chemin différent, beaucoup plus proche du terrain et de la nature, je n’ai pas hésité. Aujourd’hui je suis en deuxième année de BTS Productions animales et je viens de passer le concours de vétérinaire. Je n’ai plus qu’à attendre les résultats.

J’ai la chance de pouvoir profiter du cadre exceptionnel offert par la Bergerie.

Comment s’organise votre emploi du temps à la Bergerie ?

Il est rythmé entre les semaines de cours et les semaines en entreprise. 15 jours en classe, 15 jours dans le monde professionnel. Ce fonctionnement est très formateur, plus stimulant que si je devais rester dans une classe toute la journée. Et puis j’ai la chance de pouvoir profiter du cadre exceptionnel offert par la Bergerie avec la ferme directement présente sur site, le troupeau de Mérinos ou encore le centre équestre.

Que représente ce titre de meilleure bergère de France ?

C’est une vraie concrétisation d’autant plus que je ne suis pas issue de ce milieu. C’est un exemple qui montre que sans être forcément dans « le cadre », on peut y arriver. J’avais participé pour la première fois à ce concours en 2024 mais je n’avais pas réussi à me qualifier pour la finale. Je me suis donc engagée sans trop de stress cette année mais avec une préparation réfléchie. J’ai pu compter sur le soutien de la Bergerie pour m’entraîner, même les week-ends.

Les moutons étaient présents au cœur du concours ©Interbev/Inn'Ovin

Les moutons étaient présents au cœur du concours ©INTERBEV/INN’OVIN

Comment avez-vous obtenu ce titre de meilleure bergère de France ?

Nous étions 40 finalistes en compétition à travers des épreuves pratiques et théoriques comme apprécier la santé d’une brebis, évaluer l’état corporel ou un quiz. Cette dernière épreuve était celle qui pouvait faire le plus de différence car on ne sait jamais sur quoi on va tomber mais pour le reste, j’étais prête.

Il paraît que vous avez eu un véritable coup de cœur pour la filière ovine en arrivant à la Bergerie, est-ce vrai ?

Oui et plus particulièrement à l’occasion des Ovinpiades 2024. C’a été une révélation pour moi. À la Bergerie, nous sommes dans les meilleures conditions pour travailler dans ce domaine avec la présence du troupeau de Mérinos.

Te vois-tu un avenir professionnel dans cette filière ?

Oui, d’une façon ou d’une autre. Je me dirige vers une carrière de vétérinaire rurale avec la volonté de rester le plus possible au contact des éleveurs et des troupeaux. J’ai besoin de ce contact régulier avec le terrain et le monde agricole. Et si je peux, j’aimerais avoir des moutons chez moi également.

Jeanne porte un jeune border collie, récompense de sa victoire. ©Interbev/Inn'Ovin

Jeanne porte un jeune border collie, récompense de sa victoire. ©Interbev/Inn’Ovin

 Quel regard la jeunesse porte-t-elle sur le monde agricole ?

Il est certain qu’il y a une grande différence entre les jeunes qui vivent en milieu urbain et ceux qui vivent à la campagne. Nous savons que le secteur n’est pas en très bonne santé mais le métier d’agriculteur fait encore rêver certains jeunes. Et heureusement d’ailleurs car cette filière souffre du vieillissement des actifs. C’est à nous, la nouvelle génération, de faire en sorte que la relève soit assurée, qu’une alimentation locale et saine perdure. Si des jeunes yvelinois et yvelinoises ont l’envie de se diriger vers ce secteur, je ne peux que leur conseiller de foncer. La présence de la Bergerie nationale à Rambouillet est un atout de taille dans le département.

Enfin, quels sont vos autres centres d’intérêts ?

J’aime avant tout être dehors, en plein air, bricoler. Je prends aussi du temps pour lire et pratiquer l’équitation. J’ai aussi passé mon permis moto récemment.

Moutons de la Bergerie Nationale de Rambouillet ©CD 78

Moutons de la Bergerie Nationale de Rambouillet ©CD 78

La Bergerie Nationale de Rambouillet, tout pour s’y plaire

Depuis sa création au 18e siècle, la Bergerie nationale de Rambouillet mène des missions d’expérimentation et de formation dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage, dans le respect des hommes, des animaux, les sols et la biodiversité. Elle abrite un pôle formation complet : licence, BTS, BP, CAP, formations. Ouverte au public, elle peut aussi compter sur l’appui du Département dans certaines de ses missions.