À Epône, les nouveaux logements sont accompagnés de nouveaux services

NicolasThéodet

Avec l’arrivée d’Eole, la commune d’Epône va vivre de grands changements, et notamment l’arrivée de nouveaux habitants.

La commune d’Epône est en pleine évolution dans son urbanisme. ©Ville d’Epône

Comment intégrer 2000 nouveaux habitants dans une commune dont la population tourne autour de 7000 ? C’est un pari fou que va réaliser Epône sur la prochaine décennie. Avec l’arrivée d’Eole (RER E), tout un quartier va se créer autour de la future gare partagée avec Mézières. Au total, plus de 720 logements vont sortir de terre d’ici 2026 sur les deux communes avec l’aide du Département via une aide de 6,3M€ par un contrat Prior’Yvelines. « L’enjeu est d’intégrer ces nouveaux logements à l’ensemble de ville », explique Guy Muller, maire de la commune et conseiller départemental des Yvelines.

Cela passe par une adaptation anticipée des équipements publics de la ville.

« Avec la crise de nombreux habitants sont arrivés. Il y a les nouveaux logements, certes. Mais il y a aussi un renouvellement dans notre foncier. Une maison ne reste rarement plus de 24h en vente », ajoute l’élu.

Ainsi, le brassage des populations devient nécessaire. Les néo-propriétaires, les locataires, les bénéficiaires d’accession à la propriété, les personnes en habitats sociaux… Tous doivent pouvoir vivre en commun dans une ville rurbaine.

Repenser la ville d’Epône dans sa globalité

Le dispositif boutique à l’essai afin de favoriser l’arrivée de nouvelles boutiques inauguré par le maire Guy Muller ©Ville d’Epône

Ainsi, la réflexion de la municipalité ne s’arrête pas seulement au développement du quartier de la gare. C’est tout l’urbanisme qui va être repensé. Entre le centre-bourg et les nouveaux logements et commerces, le quartier Beauvais est composé en très grande majorité de logements sociaux. « Il vit sur lui-même. C’était la conception de l’urbanisme dans les années 50-60. Mais aujourd’hui les choses ont changé. Le bailleur social, 1001 Vies Habitat, et la ville travaillent avec les services de l’Etat à reconstruire ce quartier afin d’en faire un lieu de passage. Cela passe déjà par la mixité afin d’en faire un poumon vert entre les deux autres quartiers, Gare et Centre-Bourg », détaille Guy Muller.

Ainsi, le quartier Beauvais ne deviendrait pas une barrière entre les anciens et les nouveaux lotissements. Le centre-bourg, labélisé Petites Villes de Demain pour son futur projet de revitalisation, retrouverait ainsi toute son attractivité grâce à une restructuration profonde.

 « Nous allons y faire revenir la Poste et un pôle de service d’hyper-proximité avec une Place des services et un espace coworking-entreprises. Mais aussi créer 600-700m2 de commerces et de nouvelles activités. L’idée, c’est de créer un nouveau pôle de vie grâce à de nouveaux espaces publics », précise le maire.

La commune a lancé en septembre dernier, avec Initiative Seine Yvelines, un appel à projet pour trouver un nouveau commerçant par le dispositif boutique à l’essai afin de favoriser l’arrivée de nouvelles boutiques.

Accompagner la population avec les services

La gare est partagé entre les deux communes et va être le centre de vie d’un nouveau quartier. ©CD78/N.Duprey

Accueillir une nouvelle population, c’est aussi lui offrir les moyens de vivre confortablement. Au cœur de ce nouveau quartier Gare, une crèche, un futur gymnase et un nouveau groupe scolaire sur la commune de Mézières partagé entre les deux communes, sans oublier l’agrandissement du centre commercial « qui ne sera qu’une complémentarité dans cette politique de commerce », précise le maire, qui n’oublie pas les commerces de gares, très important dans la notion de services à apporter à la population. Faire grandir la population municipale de 20% n’est donc pas une mince affaire. Notamment sur les questions de santé.

« Une maison médicale et une pharmacie vont s’installer dans le Centre-bourg », insiste l’édile qui souligne surtout « l’installation de la maison médicale sur les hauteurs de la ville ».

A l’heure où l’accessibilité aux soins se complexifie, assurer la venue de plusieurs praticiens est aussi un gage de qualité de vie. « Nous vivons dans une commune que j’aime baptiser rurbaine », ajoute Guy Muller, « c’est donc l’occasion de bénéficier d’une qualité de service d’une ville, tout en gardant cette qualité de vie propre aux communes rurales ».

Un territoire en pleine mutation sur le logement

Ces nouveaux quartiers ne sont pas des cas isolés. Dans les Yvelines, de nombreuses villes voient fleurir ces projets urbains. C’est le cas par exemple à Voisins-le-Bretonneux, où le quartier de la Remise, limitrophe avec Montigny-le-Bretonneux, va sortir de terre pour développer l’habitat sur la commune. Là-bas, de nombreux logement seront des Baux Réels Solidaires. Ils permettront l’accession à la propriété à de jeunes couples.

« Attirer des jeunes couples c’est remplir nos écoles, développer notre tissu associatif et renforcer notre économie locale et nos commerces », déclare la maire de la commune, Alexandra Rosetti.

Le quartier de la Remise va ainsi voir germer des commerces, une crèche, une conciergerie, des bornes de voitures électriques.

La signature de la convention PRIOR’Yvelines entre le maire d’Epône et le président du Département des Yvelines, Pierre Bédier. ©CD78/N.Duprey

PRIOR’Yvelines

Depuis 2018, les communes accueillant des gares de la future ligne de RER E bénéficient d’une aide financière du Département via la convention PRIOR’Yvelines. Les communes d’Epône et Mézière sont concernées de cette aide globale. Elle permet de soutenir avec une enveloppe de 100M€, la construction de plus de 16 500 logements sur l’ensemble de la vallée de la Seine. La convention avec la ville d’Epône concerne déjà le centre-bourg de la commune. Cette fois-ci sur le volet du soutien à la rénovation urbaine. Le Département accompagne aussi la commune dans la construction de sa maison médicale et de son nouveau collège.