Le 27 juillet prochain, Mantes-la-Ville va écrire une nouvelle page dans la longue histoire qui lie les Yvelines à la plus grande course cycliste du monde.
À l’image de Rambouillet, le Tour de France rencontre toujours un vif succès dans les Yvelines. ©CD78
Le Tour, le Grande Boucle, la Petite Reine… Appelez là comme vous voulez mais une chose est sûre, c’est que la course cycliste la plus prestigieuse au monde est indéniablement liée aux Yvelines. Depuis la première édition en 1903 à la 112e cet été, le peloton a traversé à maintes reprises notre territoire. Le départ inédit de la 21e étape à Mantes-la-Ville cette année est l’occasion de s’attarder sur les liens historiques qui unissent le département et le Tour de France depuis plus d’un siècle.
Un lien avec les Yvelines dès la création de la course
Paris étant ville de départ et d’arrivée de 1903 à 1925, le territoire yvelinois s’impose dans la première moitié du 20e siècle comme un incontournable. Il faut attendre 1926 pour que la course omette d’y passer. Une absence qui ne sera rééditée qu’en 1949. À cette date, soit après 36 éditions, la Grande Boucle dans les Yvelines c’est un 34/36 ! À ce même stade, l’Essonne n’est qu’à 3 passages, le Val d’Oise à 30, la Seine Saint-Denis à 22, le Val-de-Marne à 4 et la Seine-et-Marne à 6.
Au cours des années 1950, les organisateurs tracent des parcours qui ne suivent plus forcément les contours du pays. Les massifs montagneux comme les Pyrénées et les Alpes gagnent en popularité et les départements du centre de la France, jusqu’alors délaissés, convoitent eux aussi le passage de la caravane du Tour. Malgré la diversification du tracé, les Yvelines conservent une place de choix. De 1949 à 2000, le Tour passe 35 fois de plus dans le département.
Versailles entre dans la légende du Tour
Dans les années 1960, le format de la course évolue. Les étapes sont moins longues (en 1903, elles font en moyenne 400 km pour environ 200 km en 1964) et cela bénéficie aux Yvelines qui vont devenir un territoire de prédilection, plus particulièrement en fin de compétition. La ville de Versailles en est la parfaite illustration. Et pour cause, de 1961 à 1989, la cité royale accueille le départ ou l’arrivée d’une étape à 21 reprises !
Le 23 juillet 1989, Versailles rentre même dans la légende du Tour. Elle est la ville de départ de l’ultime étape, un contre-la-montre de 24 kilomètres la reliant aux Champs Élysées. Laurent Fignon porte le maillot jaune avec 50 secondes d’avance sur Greg Lemond, son dauphin au classement. Malgré tous ses efforts, le Français (vainqueur du Tour de France en 1983 et 1984) voit une troisième couronne lui échapper pour… 8 secondes au terme des 3 285 km proposés sur cette 76e édition, soit le plus petit écart jamais enregistré entre le premier et le deuxième. Aujourd’hui encore, cette histoire est dans toutes les mémoires des amateurs de cyclisme.
Le temps passe, les Yvelines restent
Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, et Pierre Bédier, président du Département, ont renouvelé le partenariat pour la période 2025-2029. ©CD78
Depuis l’an 2000, la Grande Boucle est passée à 15 reprises en 25 éditions dans les Yvelines. On se souvient notamment de la ferveur qui a animé Rambouillet en 2019.
Mais c’est l’année 2012 qui marque un tournant pour les Yvelines puisque le Tour de France prend l’habitude de démarrer sa dernière étape dans notre territoire (à 8 reprises depuis 2012 si on prend en compte Mantes-la-Ville cette année). Un ancrage fort qui a mené les organisateurs et le Conseil départemental à formaliser leur collaboration en signant un partenariat en 2019. Ce dernier confirme l’exclusivité d’une commune yvelinoise pour accueillir le départ de la dernière étape.
En février 2025, le Département et ASO (Amaury Sport Organisation), société organisatrice de la course, ont renouvelé ce partenariat jusqu’en 2029. Pour les cinq prochaines éditions, les Yvelinois amoureux de la Grande Boucle auront donc l’assurance de voir le peloton passer dans leur département tout comme ils auront le plaisir de voir les deux premières étapes du Paris-Nice (course organisée par ASO) démarrer dans les Yvelines.
Les Yvelines tirent leur épingle du jeu
Vous l’avez compris, les Yvelines et le Tour de France sont intimement liés ! Depuis 1903, le département a vu le peloton passer 85 fois en 112 éditions soit un taux de participation à la Grande Boucle de 75 %. Cela fait de lui le 11e département de France le plus visité ! Un exploit quand on sait que 7 des 10 premiers départements sont dotés de massifs montagneux (Pyrénées, Alpes) par lesquels le Tour de France passe désormais chaque année.
En 2021, c’est Mantes-la-Jolie qui a célébré le départ de la dernière étape de la course. ©CD78
Les Yvelines parmi les départements les plus visités de France
Depuis sa création, le Tour de France a traversé de nombreux départements, certains devenant des passages incontournables de la Grande Boucle. En tête du classement, on retrouve logiquement Paris, qui a accueilli le Tour à 111 reprises. Viennent ensuite les Hautes-Pyrénées, visitées 108 fois, puis les Pyrénées-Atlantiques, avec 106 passages. Ces deux départements pyrénéens doivent leur fréquentation à la présence de célèbres cols (Tourmalet, Aubisque…). La Haute-Garonne se place en quatrième position avec 104 visites, suivie de la Savoie, département alpin stratégique pour les étapes de montagne, qui a été traversé 99 fois. La Haute-Savoie, elle aussi ancrée dans les Alpes, totalise 89 visites. En septième position ex aequo, on retrouve les Hautes-Alpes et la Gironde, chacune ayant accueilli le Tour 88 fois. Le Nord et l’Isère suivent de près, avec 86 passages chacun. Enfin, les Yvelines arrivent en 11e position (sur 96 départements en métropole) avec 85 visites.
La 21e étape habituée des Yvelines
Depuis 2012, les Yvelines reviennent régulièrement au programme du Tour de France, en particulier en tant que point de départ de la dernière étape. Cette nouvelle tradition a débuté en 2012 avec le départ de la 21e étape à Rambouillet. L’année suivante, c’est Versailles qui a accueilli le peloton. Après quelques années, les Yvelines sont revenues sur le devant de la scène en 2018 avec un départ depuis Houilles, puis à nouveau en 2019 depuis Rambouillet. Mantes-la-Jolie en 2020, Chatou en 2021, Saint-Quentin-en-Yvelines en 2023, et prochainement Mantes-la-Ville en 2025 poursuivent cette série qui va s’étirer jusqu’en 2029 au moins grâce à la convention signée entre le Conseil départemental et ASO.
Les cyclistes professionnels des Yvelines :
Sandy Casar, debout à gauche de Thomas Voeckler, a rencontré des Yvelinois en mars dernier lors du passage du Paris-Nice à Montesson. ©CD78
Sandy Casar est le plus connu de tous. Originaire de Mantes-la-Jolie, il a été l’un des coureurs français les plus en vue durant les années 2000. Ses qualités de baroudeurs lui ont permis de remporter trois étapes du Tour de France. Sa première, en 2007, avait marqué le public puisque le Mantais avait été victime d’une violente chute causée par un chien. Malgré cet accident à plus de 40 km/h sur un bitume surchauffé, l’Yvelinois avait fait preuve d’abnégation pour repartir à l’attaque. Dans un groupe d’échappés, il levait les bras à Angoulême au terme d’une fugue de plus de 200 kilomètres.
Henri Pélissier, né à Paris et vainqueur du Tour de France 1923, s’est installé à Dampierre-en-Yvelines où il a vécu ses dernières années.
Pascal Lino est né à Sartrouville et a remporté une étape du Tour de France en 1993. Il a également remporté des courses prestigieuses telles que Paris-Camembert, une course soutenue par le Conseil départemental.
Claude Barmier est également originaire de Sartrouville et a participé au Tour de France en 1958.
Le dernier de la liste est Rayan Boulahoite. De Conflans-Sainte-Honorine, le jeune homme a rejoint l’équipe professionnelle Total Energies en 2025, lui permettant de découvrir le très haut niveau. À seulement 21 ans, il n’a pas encore participé au Tour de France mais au regard de sa progression, cela ne saurait tarder.