Lutter contre l’homophobie dès le collège

SandrineGAYET

Le collège est un lieu de violences homophobes. Il peut être un passage très douloureux pour les jeunes LGBT. Un Plan départemental 2022-2025 de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT a été signé par la Préfecture des Yvelines, le Département, l’académie de Versailles et les partenaires associatifs. Objectif ? Prévenir et sensibiliser le public, accompagner les plaignants.

Le collège est un espace où il y a peu de filtres, où les attaques sont directes, et où les enfants ne prennent pas conscience de l’impact de leurs propos.

Un quart des victimes en milieu scolaire souffre d’un mal de vivre très important. Ce qui est douloureux, c’est la double hostilité qu’ils peuvent ressentir. Celle de leur famille et celle des autres élèves ou des réseaux sociaux,

explique Véronique Godet de l’association SOS Homophobie et coordinatrice des interventions en milieu scolaire.

« En 2022, les personnes LGBTI sont souvent rejetées, voire agressées, dès leur plus jeune âge en milieu scolaire (5 % des cas). La plupart se produisent au collège et au lycée, lors de périodes charnières du développement de l’identité. Malheureusement, les « LGBTIphobies » vécues au sein des établissements scolaires ne s’arrêtent pas lorsque les élèves rejoignent leur domicile. Un cyberharcèlement, principalement via les réseaux sociaux, peut prolonger les attaques » rapporte SOS Homophobie.

La haine anti-LGBT, c’est quoi ?

La haine anti-LGBT renvoie à l’attitude d’hostilité ainsi qu’aux violences manifestées à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles. Au cours des siècles, ces pratiques sexuelles et identités de genre ont fait l’objet de plusieurs représentations négatives. Encore aujourd’hui, elles peuvent être perçues comme des anomalies, troubles psychiques et pratiques déviantes !
Le sigle « LGBT » est souvent complété par le signe « + » pour inclure d’autres variantes d’identité de genre, de caractéristiques ou d’orientation sexuelle.

Prévention au sein des collèges et lycées

Comme pour tous les élèves présentant des facteurs de vulnérabilité, les élèves LGBT+ sont particulièrement exposés aux risques de harcèlement et de cyberharcèlement. Ils sont également fréquemment victimes, au sein des établissements scolaires, de propos et de violences homophobes et transphobes émanant d’élèves comme d’adultes. C’est le rôle de l’équipe éducative de les protéger.
Les personnels de l’école ou de l’établissement, notamment les personnels de santé scolaire, doivent pouvoir repérer ces agissements ou les souffrances qu’ils entraînent, et y répondre. Afin de mieux faire face à ces comportements, chaque établissement d’enseignement scolaire peut s’appuyer conjointement sur la mise en œuvre d’actions de prévention, sur l’accompagnement des victimes et enfin sur la responsabilisation et la sanction des auteurs.

« Des mots peuvent bien plus heurter que des violences réellement physiques » 

Sohan, Estelle, Louis et Johann partagent leurs expériences en tant qu’élèves LGBT et donnent des pistes pour lutter contre l’homophobie et la transphobie et améliorer le climat scolaire pour toutes et tous.

Environ 3 000 infractions anti-LGBT dans les Yvelines

Concernant les crimes, délits et contraventions anti-LGBT, 2 970 infractions ont été enregistrées dans les Yvelines en 2021-2022.
Seulement 5% des victimes d’injures anti-LGBT et 20% des victimes de menaces et violences en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre déclarent avoir porté plainte sur la même période.

« Se rendre au commissariat ou en gendarmerie est parfois difficile pour certaines victimes. La honte, la peur des représailles ou encore des difficultés à s’exprimer sont autant d’éléments pouvant décourager une personne à déposer plainte »,

explique la Préfecture des Yvelines.

Quelles associations contacter ?

CONTACT est un réseau d’associations pour le dialogue entre les parents, les personnes LGBT, leurs familles et amis, qui interviennent en milieu scolaire des actions de sensibilisation autour de la lutte contre l’homophobie et les discriminations.

Le MAG Jeunes LGBT (mouvement d’affirmation des jeunes gais, lesbiennes, bi & trans) est une association de jeunes lesbiennes, gais, bi et trans âgés de 15 à 26 ans. Son activité se structure autour de l’accueil des jeunes LGBT (permanences, activités, etc.) et des interventions en milieu scolaire.

SIS-Association, assure le service d’écoute (téléphone, mail, chat) auquel le ministère renvoie et propose des interventions en milieu scolaire.

SOS homophobie est une association nationale de lutte contre la lesbophobie, la gayphobie, la biphobie et la transphobie. Elle structure son activité autour de trois pôles : soutenir (ligne d’écoute et soutien juridique), prévenir (interventions en milieu scolaire et interventions dans le monde du travail) et informer (publication du rapport annuel sur l’homophobie et la transphobie). Consulter le site destiné au public jeune C’est comme ça.

Le Refuge : Reconnue d’Utilité Publique, la Fondation Le Refuge héberge et accompagne les jeunes LGBT+, âgés de 14 à 25 ans, rejetés par leurs parents, chassés du domicile familial, parce qu’ils sont homosexuels ou trans et/ou en questionnement identitaire.