Combattre l’isolement des aidants familiaux

Larédaction

Le 6 octobre a eu lieu la Journée nationale des aidants. L’occasion de mettre en lumière un rôle capital dans le maintien à domicile des personnes dépendantes, pas toujours reconnu à sa juste valeur.

Isolement aidants familiaux

Les aidants peuvent bénéficier d’une aide-ménagère pour soulager leur quotidien.

On les appelle aidants mais on les oublie bien trop souvent. En France, plus de 8,3 millions de personnes accompagnent au quotidien un proche, en situation de maladie ou de handicap, la moitié d’entre eux pour des personnes de plus de 60 ans. Simone, 85 printemps, fait partie de ceux-là.

Depuis 21 ans, elle s’occupe de son mari, Jean, 86 ans, victime d’un AVC qui l’a paralysé d’un côté et l’a rendu muet. « Au début, malgré le choc psychologique de voir notre monde basculer, on veut gérer la situation seul. Mais avec la multitude de tâches, on n’a plus aucune vie sociale, on se replie sur soi-même et on peut vite se sentir isolé », confie-t-elle.

Un sentiment partagé par Rémy. À 78 ans, cet habitant de Jouy-en-Josas est resté aux côtés de son épouse, Christiane, pendant six ans avant de se résoudre à la placer en établissement spécialisé. « Elle est victime d’un syndrome parkinsonien, la démence à corps de Léwy, détaille l’intéressé. Depuis 2008 où on lui a découvert ses premiers tremblements, son état n’a cessé de s’empirer : au début de petites pertes de mémoire ou d’équilibre; puis, peu à peu, elle a perdu toute son autonomie, ne pouvait plus marcher, ne savait plus se servir de la machine à laver, ne me reconnaissait plus… »

« Dur de faire face à la maladie »

Épaulé par ses trois enfants, Rémy fait front. Un travail permanent, 24 h/24, 7 J/7. « J’essayais de l’aider à supporter la maladie du mieux possible mais c’est très dur d’y faire face. » Son ballon d’oxygène? La présence, deux fois par semaine, d’une aide-ménagère, d’une auxiliaire de vie et d’une infirmière. « Sans eux, je n’aurais pas pu continuer aussi longtemps. »

Isolement aidants familiaux

La charge d’une personne dépendante à domicile a souvent des répercussions sur le moral.

Avec le concours des associations yvelinoises, le Conseil départemental œuvre au quotidien pour offrir un soutien de tous les instants aux personnes en perte d’autonomie et à leurs proches. « Outre le versement de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) et l’aide à domicile, nous nous mobilisons pour faciliter l’accueil de jour dans les Ehpad, assure Marie-Hélène Aubert, Vice-présidente du Conseil départemental déléguée à l’autonomie. D’abord parce qu’il offre aux personnes dépendantes un cadre socio-médical adapté mais aussi et surtout parce qu’il permet de soulager l’aidant dans son quotidien. »

« J’ai un peu honte de le dire mais cela m’a redonné goût à la vie », conclut Simone.