Vacances : les pompiers invitent à la prudence face aux risques de noyade

NicolasThéodet

La baignade est une activité qui peut s’avérer à risque. Pour se prémunir de tout danger, le meilleur moyen reste de connaître précisément le lieu et surtout connaître son niveau de nage. Les plans d’eau des bases de loisirs sur le territoire sont tous surveillés, mais les risques restent présents. Les pompiers livrent les clés sur les bons réflexes à avoir en cas de noyade. 

Le soleil estival qui baigne les Yvelines depuis le début des vacances incite à lézarder autour des multiples plans d’eau. Mais si les baignades sont surveillées, elles ne sont pas pour autant sans risque. Les températures élevées, la qualité de l’eau, la surestimation de son niveau de nage, tant d’éléments peuvent contraindre les baigneurs à prendre des risques inconsidérés.

Le capitaine Mickaël Bouganne gère la section des pompiers plongeurs des Yvelines.  © CD78/N.THEODET

« Pour limiter tout risque d’accident, il faut déjà à tout prix que les parents apprennent à leurs enfants à nager », confie le capitaine Mickaël Bouganne responsable des plongeurs du SDIS 78, « cela limitera grandement les risques. Ensuite il faut observer en permanence les enfants aux abords de l’eau ».

Les exemples d’accidents sont nombreux et ne concernent pas uniquement le jeune public. Parfois, des nageurs aguerris se sont retrouvés en danger suite à des conditions difficiles.

« Dans la Seine, il y a du courant et du trafic fluvial… d’ailleurs il est interdit de s’y baigner. Mais même dans un étang, la vase peut faire ventouse, les risques d’hydrocution sont importants, les algues peuvent gêner. Les cas de noyade sont nombreux », poursuit le pompier.

Comment prévenir tout risque de noyade ?

Avec les fortes chaleurs, le principal danger reste l’hydrocution. Elle intervient quand le corps exposé à la chaleur, subit un choc de température en rentrant rapidement dans l’eau. Le cerveau, marqué par ce choc, ne répond pas correctement aux muscles qui entraîne une noyade. Pour l’éviter, les gestes sont simples :

« Même une personne en forme peut en être victime. Il faut se mouiller et rentrer progressivement dans l’eau, en commençant par la nuque, partie proche du cerveau », explique le responsable du SDIS 78.

Les plongeurs ont le matériel nécessaire et sont équipés en conséquence pour intervenir en cas de noyade. © CD78/N.THEODET

En cas de noyade, c’est la rapidité qui reste la clé. Pour un enfant, elle ne prend qu’une vingtaine de seconde. Pour un adulte cela mettra un peu plus de temps grâce à ses qualités physiques. Mais chaque noyade comporte quatre phases. La première est appelée l’aquastress, le moment de panique lors de la perte de contrôle dans l’eau, dans un second temps, la victime boit la tasse encombrant sa capacité à respirer, avant de finalement s’épuiser et être victime d’anoxie.

« Si la rapidité est primordiale, intervenir peut s’avérer dangereux. Il faut être sûr de soi. Une personne qui se noie va chercher à s’agripper au sauveteur et si ce dernier n’est pas à l’aise avec le milieu aquatique, il peut y avoir rapidement deux victimes », précise le capitaine.

Dans la majorité des cas, le comportement à avoir est de contacter les pompiers qui pourront intervenir en toute sécurité. Il faut alors ne pas quitter la victime des yeux et indiquer aux secouristes sa position afin de rapidement intervenir.

Un dispositif de plongeurs au SDIS 78

La Seine serpente sur plus de 100Km ce qui nécessite la présence d’un centre nautique pour le SDIS 78. © CD78/N.THEODET

Bien que les Yvelines ne soit pas considérées comme un territoire de baignade, le nombre de points d’eau et la présence des 106km de Seine nécessitent la présence d’une équipe de plongée. Un centre nautique du SDIS 78 est situé à Conflans-Saint-Honorine. Une particularité qui n’existe que dans quatre SDIS en France (Paris, Nice, Lyon et Conflans-Saint-Honorine). Trois plongeurs sont en permanence sur les lieux.

Pour le reste du territoire, les pompiers ayant la qualification sont tous répartis équitablement dans les casernes pour intervenir le plus efficacement et rapidement possible. Au total, ils sont 60 plongeurs dans le département. En 2018, ils sont intervenus 150 fois en milieu nautique.