Un chercheur de l’UVSQ prouve que Saint-Louis n’est pas mort de la peste

NicolasThéodet

Si les livres d’histoire expliquent que Saint-Louis est mort de la peste, il se pourrait que ce soit faux. Le Dr Philippe Charlier, praticien hospitalier à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, et son équipe ont trouvé une preuve que le souverain français serait en fait décédé des suites du scorbut. 

Saint-Louis médiateur entre le roi d’Angleterre et ses barons, Georges Rouget, 1820, château de Versailles. © Wikimedia

Saint-Louis (Louis IX) n’est pas mort de la peste. Celui qui signait ses lettres Louis de Poissy est souvent connu dans les livres d’histoire pour rendre la justice sous un chêne. Organisateur de la 9ème Croisade, le roi saint n’a pourtant jamais revu la France. En 1270, à l’âge de 56 ans, il décède dans la ville de Tunis. Une mort prématurée dont l’histoire a souvent laissé entendre que la peste était responsable. Il n’en serait rien !

En effet, une équipe inter-disciplinaire de scientifiques dirigée par le Dr Philippe Charlier, maître de  conférence des universités et praticien hospitalier à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, vient de faire une découverte qui pourrait tout changer. Saint-Louis serait en fait décédé des suites du scorbut (carence aiguë en vitamine C). 

Une étude approfondie sur sa mâchoire

La mâchoire de Saint-Louis était conservée à Notre-Dame de Paris. ©UVSQ

Les études se basent sur la mâchoire du roi, conservée à Notre-Dame de Paris. Celle-ci a subi une batterie de tests à l’oeil nu, au scanner, ainsi qu’une étude au carbone 14. Une marque sur la gencive causée par le scorbut et une surinfection locale généralisée auraient définitivement condamné le roi, mais aussi une partie de son armée. 

Pour confirmer ces résultats, l’équipe s’attelle à analyser les études génétiques ultérieures menées sur la mandibule et d’autres fragments du corps de Saint-Louis. Les résultats ont cependant été publiés dans un article de la revue Journal of Stomatology, Oral and Maxillofacial Surgery le 18 juin dernier. 

Pour l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines : « Cette étude est un nouvel exemple de l’utilité transversale de la paléopathologie, à la confluence des sciences fondamentales et des sciences humaines ».

Saint-Louis, un roi attaché à Poissy

Saint-Louis a une histoire toute particulière avec les Yvelines. Baptisé et vraisemblablement né à Poissy en 1214, le roi de France était fortement attaché à la ville des boucles de la Seine. Bien que l’exercice du pouvoir nécessitait fréquemment sa présence au château de Vincennes, il signait pourtant ses lettres « Louis de Poissy ». 

C’est d’ailleurs là que fut construite l’abbaye des dominicaines par son petit-fils, Philippe le Bel. Une construction en hommage à son père. En 2014, dans la collégiale pisciacaise, fut organisé le 800e anniversaire de son baptême.