Plus de pouvoir aux collectivités pour lutter contre les dépôts sauvages

Larédaction

Avec le vote de la loi anti-gaspillage, le gouvernement espère lutter contre les dépôts sauvages. Une loi qui va favoriser la requalification de la boucle de Chanteloup et l’enlèvement des 40 ha de déchets qui la recouvrent.

Près de 40ha de la Boucle de Chanteloup sont recouverts d’un dépôt sauvage d’ordures. © Epamsa

Une mer de déchets couvre près de 40 ha du territoire dans la Boucle de Chanteloup. Pour la plupart, ce sont des déchets secs issus de chantiers. Au contraire des détritus de particuliers, l’impact sur l’environnement est limité. Malgré tout, cette surface est bien connue de certains professionnels qui y ont pris leurs habitudes.

Il est donc important de requalifier le site et de tout faire pour éviter que la zone ne continue à être une décharge sauvage. Sur ce dossier, ce sont les élus qui ont la main, mais se révèlent parfois impuissants malgré leurs engagements. Dans une interview accordée au Parisien, la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Brune Poirson a annoncé une législation concernant les décharges sauvages dans le cadre du projet de loi anti-gaspillage. 

Permettre de valoriser les déchets du bâtiment

Selon la secrétaire d’Etat, les dépôts sauvages proviennent en majorité du bâtiment, près de 46 millions de tonnes par an. La gestion des déchets est donc cruciale, d’autant que seulement 50% d’entre eux sont valorisés. Le projet de loi prévoit ainsi la réalisation d’un diagnostic au début de chaque chantier afin de déterminer quels types de déchets vont être générés. 

Selon les professionnels, la cause de ces dépôts sauvages est liée à un réseau de collectes insuffisant sur le territoire. Seuls 500 points payants sont disponibles aux professionnels. La secrétaire d’Etat a donc annoncé la volonté de densifier le réseau de points de collecte tout en rendant gratuite le reprise des déchets de chantier triés à partir de 2022.

Seuls 50% des déchets de chantiers sont recyclés en France. © Pixabay

 

Plus de pouvoir aux maires pour lutter contre les dépôts sauvages

Si tout dépôt de déchets est interdit sur l’espace public, le pouvoir actuel d’un maire reste limité. Si la compétence de police spéciale permet à l’élu de constater l’existence d’un dépôt, il ne peut qu’entamer une démarche de conciliation avec le responsable du dépôt avant d’entamer une procédure administrative. Une situation qui pourrait évoluer avec la nouvelle loi :

« Le projet de loi anti-gaspillage propose de renforcer les pouvoirs de police du maire et les sanctions. Par ailleurs nous allons permettre la généralisation de l’usage de la vidéo-surveillance », explique Brune Poirson. 

Dans le cadre de la Boucle de Chanteloup, quatre communes sont concernées : Andrésy, Chanteloup-les-Vignes, Triel-sur-Seine et Carrières-sous-Poissy. Cette dernière s’est engagée, aux côtés du Département, à démarrer la dépollution d’une partie du site dès le début de l’année 2020 par groupement de commande.